Le cycle de l’eau bleue, celle qui coule dans les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques, est perturbé au-delà du soutenable. Une sixième limite planétaire (sur neuf) est donc totalement dépassée. Par Vincent Lucchese dans Reporterre.
Lacs asséchés, nappes phréatiques vidées… Une nouvelle limite planétaire (sur neuf) est totalement dépassée : le cycle de l’eau douce. Celui-ci a été divisé en deux entités distinctes : « l’eau verte », celle qui est absorbée par les sols et les plantes, et « l’eau bleue », celle qui coule dans les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques. L’an dernier, le dépassement de la première avait été annoncé. C’est au tour de la seconde d’être considérée comme perturbée au-delà de la limite acceptable, comme le prouve une étude sur le dépassement des limites planétaires publiée le 13 septembre dans la revue Science advance.
La notion de limites planétaires est développée depuis 2009 par le Stockholm Resilient Center. Il s’agit de neuf grands processus biophysiques et biochimiques dont la perturbation par les activités humaines menace la stabilité et la résilience du « système Terre ».
Chaque année, les activités humaines perturbent encore davantage ces processus globaux. Le « degré de dépassement a augmenté depuis 2015 », confirme l’équipe internationale de chercheurs, à propos des quatre limites identifiées comme dépassées à l’époque : le changement climatique, l’intégrité de la biosphère (la diversité génétique), le changement d’usage des sols et les perturbations des cycles biochimiques de l’azote et du phosphore.
Depuis, deux autres limites planétaires ont également été dépassées. Celle du cycle de l’eau douce, donc, ainsi que celle des nouvelles entités introduites dans l’environnement (comme les nanoparticules).