Le plan baignade de la Seine oblige les propriétaires de péniches à se raccorder au réseau d’assainissement de la ville de Paris. Jusqu’à présent, toutes les eaux usées étaient directement rejetées dans le fleuve. Les 260 bateaux amarrés le long des quais de la capitale ont l’obligation de se brancher au tout-à-l’égout d’ici à l’été. Mais cela n’est pas possible partout. Une solution alternative a été expérimentée par la Fédération des associations de défense de l’habitat fluvial (ADHF-F) autour de Saint-Germain-en-Laye : la phyto-épuration flottante. Les performances épuratoires et de désinfections sont au rendez-vous. Un article de l’ADHF-F.
les bureaux d’études SEPIA conseils et FLUIDION ont, le 17 janvier dernier, tenu la réunion de restitution avec l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, la DRIEAT et le Syndicat Intercommunal d’Assainissement de la Région de Saint-Germain-en-Laye, de l’évaluation des performances d’assainissement des eaux usées domestiques de bateaux logements par une phyto-épuration flottante.
Suite à une étude engagée par la ville du Port-Marly pour le raccordement des bateaux-logements au tout à l’égout, et son impossibilité technique comme financière constatée, l’opération pilote d’une phyto-épuration sur une barge a vu le jour dans le cadre du 2°volet de l’étude lancée par l’ADHF-F pour expérimenter plusieurs systèmes d’assainissement. Le dispositif de jardin d’assainissement développé par la société Aquatiris et Carré de vie a été testé pendant 3 ans.
Un filtre UV UVOJI avait été installé à la sortie de la phyto-épuration. Ce système épuratoire a fait l’objet d’un suivi des performances ADHF-F, d’assainissement et de désinfections avec une batterie de tests exigeants et dont la méthodologie a été co-construite avec l’ARS, la DRIEAT, et l’AESN.
La phytoflottante, comment ça marche ?
Conclusion de l’étude, la phyto-épuration est une solution alternative au réseau d’assainissement pour une exigence de qualité « baignade » avec des performances maintenues même par grosses surcharges.
Elle s’avère être un système épuratoire aérobie rustique et robuste (aucune panne en trois ans) avec un entretien simple : un faucardage des roseaux en hiver et un éventuel curage des boues au bout de 10 ou 15 ans si nécessaire. Il a la vertu de continuer à fonctionner en cas de crue le tout sans effets indésirables comme de possibles odeurs.
Ce dispositif peut être mutualisé pour 2 bateaux et s’apparenter à un assainissement collectif à petite échelle et le cas échéant être déployé par la collectivité en ayant la compétence. Elle pourrait alors en porter l’investissement et l’exploitation.