L’eau pour la paix et la prospérité

À l’occasion de la journée mondiale de l’eau, le 22 mars, l’ONU rappelle l’urgence de gérer cette ressource essentielle de façon durable et équitable. 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à une eau potable. Et pour ne rien arranger, le changement climatique perturbe gravement le cycle de l’eau sur Terre. Dans leur Rapport mondial 2024 sur la mise en valeur des ressources en eau , publié le vendredi 22 mars par l’Unesco, les Nations unies tirent la sonnette d’alarme. Par Stéfanie Schüler pour RFI.

L’intervention de Pedro Arrojo-Agudo, rapporteur spécial du droit humain à l’eau et à l’assainissement à L’UNESCO le 22 mars.

D’abord les chiffres : la demande en eau augmente chaque année de 1% au niveau mondial. Cette augmentation est due à l’industrialisation des pays, à l’installation de plus en plus de populations dans les villes, et à nos régimes alimentaires. La croissance démographique en revanche ne pèse que peu sur la demande en eau. Les populations qui augmentent le plus rapidement sont en effet celles qui ont la consommation d’eau par habitant la plus faible. Il y a 2,2 milliards de personnes dans le monde qui n’ont aucun accès à une distribution d’eau potable ; 80 % d’entre elles vivent en milieu rural. L’ONU le reconnaît : « l’objectif de garantir l’accès à l’eau potable à tous d’ici à 2030 est loin d’être atteint. Il est même à craindre que les inégalités continuent de s’accroître dans ce domaine ».

Le changement climatique bouleverse le cycle de l’eau sur la planète. Alors que certaines régions du monde subissent des inondations dévastatrices, comme celles qui ont frappé le Pakistan en août 2022, d’autres subissent des sécheresses prolongées, d’autres encore sont confrontées à la salinisation de leurs réserves d’eau douce en raison de la hausse du niveau de la mer, comme au Bangladesh. En 2022, près de la moitié de la population mondiale a été confrontée à de graves pénuries d’eau pendant au moins une partie de l’année, dont un quart a subi un niveau de stress hydrique « extrême ». Aujourd’hui 10% des populations déplacées dans le monde ont été obligées de quitter leurs foyers en raison du manque d’eau.

L’eau : droit humain et facteur de prospérité

Or, l’eau est un droit humain, intrinsèque à la vie, ainsi qu’un facteur essentiel de prospérité, souligne Richard Connor, rédacteur en chef du rapport 2024 sur les ressources en eau, publié par l’Unesco. « Sans accès à une eau propre, les gens sont exposés à toutes sortes de maladies. Ces maladies les empêchent d’aller à l’école, de travailler, d’être productifs », explique ce biogéochimiste canadien. « Sans eau, on n’a pas d’électricité. Sans eau, il n’y a pas de production agricole, et donc pas de sécurité alimentaire. Sans eau, il n’y a pas d’industrie. Entre 60 et 65 % de tous les emplois sur la planète, et même 80% des emplois dans les pays en voie de développement, dépendent directement de l’eau. Donc l’eau et la prospérité sont intimement liées ».

Et à mesure que l’eau douce se raréfie, « le risque de conflits locaux ou régionaux augmente », prévient Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco. Si les rédacteurs du rapport n’ont pas encore pu prouver que l’accès à l’eau douce fut le déclencheur d’un conflit entre deux États, il existe en revanche de plus en plus d’exemples de conflits entre différents usagers de cette ressource dans un même pays.

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