On parle beaucoup de l’effet de serre sans évoquer l’effet PARASOL de l’atmosphère, pourtant l’un ne va pas sans l’autre, les gaz à effet de serre sont aussi des gaz à effet parasol ! Et le rôle de l’eau et de la vapeur d’eau est essentiel. Par Laurent Denise, scientifique, chercheur indépendant sur l’eau, le climat et la biodiversité.
L’effet parasol nous protège la journée (sinon la température atteindrait 150°c) et l’effet de serre nous protège la nuit (sinon la température serait à -168°c. Sans atmosphère la température moyenne de la terre serait à -18°c alors qu’elle est à 15°c grace à l’atmosphère !
Le principal gaz à effet parasol c’est la vapeur d’eau (60% source GIEC) et toutes les zones tempérées de la planète sont couvertes d’eau ou de végétation. Dans ces zones l’évaporation est proportionnelles à la chaleur, quand la température monte le taux de vapeur d’eau augmente et limite les radiations solaires qui arrivent jusqu’au sol et en plus l’évaporation absorbe 60% de l’énergie solaire. Donc tant qu’il y a de l’eau la régulation thermique de l’atmosphère est automatique. L’augmentation du taux de vapeur d’eau va créer les nuages qui vont bloquer le rayonnement solaire et les pluies vont refroidir les sols !
Sur les continents, la végétation permet d’avoir un taux d’évaporation proportionnelle à la chaleur en prenant l’eau dans les sols et les arbres régulent très bien le climat parce qu’ils ont un système racinaire profond donc une plus grande réserve d’eau ! Il faut savoir aussi que la végétation diminue l’albédo des sols donc diminue aussi l’effet de serre la journée !
70% des précipitations continentales proviennent de l’évapotranspiration et seulement 30% de l’évaporation en mer, quand les rivières (drainage naturel des bassins versants) rejettent plus de 30% des précipitations c’est que de façon mathématique la végétation n’aura pas assez d’eau pour alimenter le cycle ce qui entrainera des canicules ! C’est pour cela que les déserts (donc zones sans végétation) alternent fortes crues et sécheresses, comme en Australie et comme en France maintenant ! Les villes ont un impact encore plus négatif sur le climat que les déserts de sable.
Les surfaces minérales (donc sèches) stockent la chaleur au lieu de l’évacuer et n’alimente pas l’atmosphère en vapeur d’eau, donc plus elles chauffent plus les radiations solaires augmentent, les températures montent de façon exponentielle et on obtient des canicules !
C’est pour cela que les zones tempérées de la planète sont couvertes d’eau ou de végétation vivante quand il fait chaud (mers et forets).
L’activité humaine qui a déréglé le climat c’est la déforestation et la dé-végétalisation des sols quand il fait chaud (donc l’été) ! Il faut planter des arbres, mais il faudra attendre entre 30 et 50 ans pour qu’ils soient opérationnels pour le climat, en attendant il faut végétaliser et évacuer la chaleur de surfaces minérales avec de l’eau , donc il faut exploiter les crues hivernales pour réserver 70% des précipitations au climat et à l’alimentation du cycle !
Il faut changer de paradigme : ce n’est pas l’agriculture qui a besoin d’eau mais le climat qui a besoin de végétation au rythme des forets de feuillus !
pour répondre à Mickaël Lalande, l’atmosphère est une couche de gaz « isolante » dont l’efficacité dépend de sa densité et de sa composition. Le soir on peut regarder le soleil à l’œil nu parce que « l’épaisseur » à traverser est plus importante et donc laisse passer moins d’énergie !
l’atmosphère agit comme l’isolation d’une toiture de maison, sans isolation il fait très froid l’hiver et très chaud l’été, plus l’épaisseur d’isolant augmente plus la température est stable dans la maison. L’atmosphère sec filtre très peu les IR alors que l’atmosphère saturé en eau en filtre 50%. Tant qu’il y a de l’eau et de l’évaporation le climat se régule tout seul, c’est pour cela que sur les mers le climat est tempéré et que dans les déserts on mesure une forte amplitude thermique jour/nuit : ça se voit très bien sur ce site avec le modèle GFS en 3D : https://www.meteociel.fr/modeles/gfse_3d.php
Attention à ne pas confondre l’effet parasol qui est dû à des surfaces réfléchissantes, les nuages ou certains aérosols par exemple (de petites particules en suspension dans l’atmosphère en particulier des sulfates), qui réfléchissent environ 30% du rayonnement solaire directement vers l’espace. Et l’effet de serre qui a un effet réchauffant dans la troposphère qui est dû aux gaz à effet de serre (CO2, méthane, vapeur d’eau, etc.). Voici un lien qui explique un peu la chose : https://parasol.cnes.fr/fr/PARASOL/Fr/effet_parasol.htm
Les chiffres que vous donnez et graphiques piquent un peu les yeux…
les 60% d’effet de serre de la vapeur d’eau sont calculés avec un taux d’humidité de 100%, quand l’été le taux d’humidité descend en dessous de 20% l’effet parasol descend à 12% donc l’atmosphère perd 50% de son effet parasol ! et c’est pour cela que plus l’air est sec plus le soleil » brule » les surfaces exposées !
Le taux de vapeur d’eau est maintenant mesuré par satellite , vous pourrez constater sur ce site http://www.meteociel.fr/observations-meteo/satellite.php?mode=animation-vapeur-d-eau-water-vapor
qu’à chaque canicule le taux de vapeur d’eau est très faible