Selon une étude réalisée par Eau de Paris, le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne), la Sorbonne Université et l’IRBA (Institut de Recherche Biomédicale des Armées), plus le nombre d’hospitalisations pour covid-19 est important, plus le génome du virus SARS-Cov-2 à l’origine de la maladie est présent dans les eaux usées. Le suivi des eaux usées, permettrait donc d’évaluer le niveau de circulation du virus dans les populations.
Le virus SARS-CoV-2 se retrouve dans les selles des personnes malades du covid-19. Parce qu’elles collectent les selles de la population, les eaux usées reflètent en partie son « état de santé ». Leur analyse s’avère d’un grand intérêt pour la recherche scientifique sur le SARS-Cov-2, comme l’illustre l’étude menée par le laboratoire d’Eau de Paris en collaboration avec le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne), la Sorbonne Université et l’IRBA (Institut de Recherche Biomédicale des Armées) et encore en cours de validation. Elle démontre pour la première fois que la quantité de virus SARS-CoV-2 dans les eaux usées augmente avec le nombre d’hospitalisations liées au Covid-19 au niveau régional.
Des échantillons parlants dès début mars
Toutes les semaines à partir de début mars, des échantillons ont été collectés dans cinq usines d’eaux usées exploitées par différents opérateurs, autour de Paris. Avant même 100 cas de Covid-19 diagnostiqués en Île-de-France, du génome du virus SARS-coV-2, en quantité déjà significative, était mesuré dans les eaux usées, signe que l’épidémie était déjà installée. Au début de l’épidémie, un litre d’eaux usées contenait une dizaine de milliers d’unités de génome. Cette quantité a été multipliée par 100 au sommet du pic pour revenir à présent à des quantités équivalentes à celle de début mars. A noter toutefois que la découverte de ces traces de virus ne signifie pas que celui-ci soit pour autant infectieux. Cet aspect fait actuellement l’objet d’autres travaux de recherche.
Un indicateur pour anticiper un éventuel rebond de l’épidémie
Ces résultats plaident pour l’intégration d’une surveillance systématique des eaux usées dans le cadre de l’épidémie de covid-19. Suivre la présence du SARS-CoV-2 dans les eaux usées permettrait en effet de signaler précocement une nouvelle augmentation des contaminations et de mieux appréhender la circulation du virus au sein de la population.
Intégrer le suivi des eaux usées au plan de lutte contre l’épidémie
« Ces résultats nous incitent à proposer une surveillance régulière des eaux usées, qui pourrait être intégrée à un plan de lutte intégré contre l’épidémie. Nos travaux ont retenu l’intérêt du comité CARE, en charge de la coordination scientifique nationale sur le COVID-19. Réunis au sein du réseau OBEPINE, (Observatoire EPIdémiologique daNs les Eaux usées), les différents acteurs français de l’eau et de l’assainissement, sont prêts à mettre en place ce suivi national » indique L. Moulin responsable de la Recherche et du développement à Eau de Paris. Que ce soit à Nancy, Clermont-Ferrand ou en région parisienne, plusieurs laboratoires du réseau ont déjà organisé le suivi de la qualité des eaux usées. Un suivi à plus grande échelle du SARS-Cov-2 dans les eaux usées pourrait être mis en place très rapidement. Cet indicateur serait éthiquement acceptable et financièrement soutenable.
A propos d’Eau de Paris
Première entreprise publique d’eau en France, Eau de Paris produit et distribue de l’eau potable à ses 3 millions d’usagers. L’entreprise publique ne s’occupe pas du traitement des eaux usées. En revanche, depuis dix ans, le laboratoire de recherche et développement a développé une expertise importante sur les liens entre virus et eau. Il collabore à ce titre avec plusieurs acteurs de la filière eau et assainissement, dont le SIAAP.
Bonjour,
Dans l’article de Jan Pokorny que j’ai eu l’occasion de lire, il est également question des échanges de l’eau entre les continents et les océans. Très intéressante réflexion qui démolit encore davantage, à mon sens, l’histoire à dormir debout de CO2 des écolos politiques.
Bien amicalement
M. Vlach