Le 2 février est célébrée la journée mondiale des zones humides. Elle se déroule cette année dans un contexte inquiétant avec un premier ministre annonçant une pause dans leur cartographie: voir ci-dessous l’alerte d’Eau et rivières de Bretagne. Pourtant les zones humides jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes, rappelle un communiqué (voir ci-dessous) du Partenariat français pour l’eau (PFE) regroupant pouvoirs publics, associations et entreprises: nous suggérons de l’envoyer au premier ministre et aux ministres concernés (transition écologique et agriculture) qui ne semblent pas en avoir connaissance!
L’alerte d’Eau et rivières de Bretagne
Alors que nous célébrons la Journée mondiale des zones humides, ces espaces naturels essentiels sont, une nouvelle fois, mis en danger.
Cédant à la pression d’une partie du monde agricole, notre premier ministre a annoncé « une pause » dans leur cartographie, jugée « trop large » dans les champs de certains exploitants.
La moitié des marais, tourbières, prairies inondables a disparu entre 1960 et 1990, et ces milieux disparaissent encore aujourd’hui à un rythme moins élevé mais toujours préoccupant.
Les zones humides ne sont un obstacle que pour l’agriculture mécanisée. L’agroécologie connait leurs atouts pour capter le carbone, réguler le débit des rivières et stocker l’eau naturellement.
Nous invitons notre gouvernement à ne pas céder à quelques-uns aux dépens de nos biens communs.
Pesticides, jachères, délais de recours, curages… non au recul sur la protection de la nature !
Le communiqué du Partenariat français pour l’eau
Les zones humides jouent un rôle essentiel trop souvent sous-estimé dans le maintien de l’équilibre de nos écosystèmes. La journée mondiale des zones humides, célébrée le 2 février, est l’occasion pour le Partenariat Français de l’Eau de rappeler tout ce qu’elles nous apportent, de mettre en garde contre les pratiques néfastes d’assèchement, mais aussi de valoriser les cas concrets de bonnes pratiques qui donnent espoir quant à leur restauration.
Quelques chiffres :
Les zones humides stockent l’eau et en assurent sa qualité, contribuant à la résilience contre la sécheresse, la protection contre les inondations et les effets des tempêtes.
Elles sont essentielles à la biodiversité : en France, 30 % des espèces menacées, la moitié des oiseaux et la totalité des grenouilles en dépendent.
Elles sont des puits de carbone exceptionnels. Le CO2 y est stocké dans les sédiments qui s’y empilent, faisant d’elles l’écosystèmes qui contiennent le plus haut taux de carbone par hectare : 2 à 3 fois plus qu’une forêt.
50% des tourbières de l’Union Européenne sont dans un état dégradé à la suite de pratiques de drainage, d’extractions de tourbe ou de mises en culture.
En France, le constat est tout aussi mauvais, avec près de deux tiers de la superficie des zones humides détruites depuis le début du 20ème siècle.
Mais lorsqu’un hectare de tourbière est dégradé, il émet la même quantité de CO2 par an qu’un avion qui fait trois fois le tour de la terre (soit 25 tonnes de CO2).
Restaurer les zones humides :
Une Solution fondée sur la Nature qui a fait ses preuves
Leçons du marais de Brouage
La gestion concertée de l’espace a permis de restaurer le Marais de Brouage et d’améliorer la qualité de l’eau grâce à une collaboration étroite avec les acteurs de l’élevage en milieux humides. Le site, en Nouvelle-Aquitaine, est géré par un ensemble de politiques favorisant une gestion douce où les acteurs de la conservation de l’espace travaillent avec le secteur de l’agriculture et de l’élevage traditionnel. Grâce à cette coopération, les marais salants se sont transformés en prairies humides où des troupeaux bovins ou équidés paissent et participent à l’éco-gestion du milieu.
Le PFE s’intéresse à cet espace unique depuis plusieurs années, puisque la gestion intégrée du marais parvient à maintenir le caractère écologique de ce territoire exceptionnel, tout en créant des opportunités d’activités agroécologiques. Cette expérimentation nationale menée conjointement par le Ministère de la Transition écologique et par le Ministère de l’Agriculture est toujours en cours, et cette coopération porte ses fruits. Le marais de Brouage prouve ce qu’une collaboration renforcée entre les différents acteurs du territoire peut apporter pour établir un ensemble cohérent de gestion, bénéfique à la fois pour la biodiversité des zones humides et les activités humaines qui en dépendent.
Ces constats permettent au PFE de porter des exemples concrets aux grandes instances internationales, et de pousser pour donner une véritable place aux Solutions fondées sur la Nature – encore sous-financées aujourd’hui – sur le devant de la scène mondiale.
Le PFE soutient les efforts globaux pour protéger, restaurer, réhabiliter les zones humides, à promouvoir leurs fonctions et à communiquer pour faire valoir auprès de tous et toutes l’intérêt de les préserver. Il appelle à des engagements politiques et financiers décisifs pour conforter les actions des Agences de l’Eau, de l’OFB, de l’AFD, de l’IRD et autres acteurs français qui œuvrent vers ces objectifs. Prendre soin des zones humides fait partie des Solutions fondées sur la Nature que nos sociétés peuvent mettre en place pour faire face aux conséquences du changement climatique, ce qui leur vaut amplement qu’on leur dédie cette journée mondiale – et qu’on mette en place des moyens efficaces pour les protéger.
Pour en savoir plus sur les zones humides, sur le rapport interministériel sur le marais de Brouage auquel notre présidente à participé, et sur les messages sur les SfN portés par le PFE sur la scène internationale, retrouvez notre communiqué de presse complet sur notre site ou en cliquant ci-dessous.
un réseau qui réunit citoyens et associations autour de la ressource en eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, sur tous les aspects: social, environnemental, économique, juridique, de la santé, culturel…