Veolia sèche le tribunal

Capture d’écran 2014-01-23 à 16.11.42Est-ce la honte? Veolia ne s’est pas présentée à l’audience des Prud’hommes prévue le 16 janvier dernier (et n’a même pas envoyé son avocat pour s’en excuser).  L’entreprise devait y retrouver son ex-salarié Marc, licencié en avril 2013 pour ne pas avoir coupé l’eau aux « mauvais payeurs ».

Le Collectif de l’Eau-Usagers d’Avignon a collecté et fourni au tribunal plusieurs témoignages de personnes qui ont eu l’eau coupée de façon brutale et indigne : c’est le cas, par exemple, d’une personne en fauteuil roulant, absente de son domicile pour hospitalisation au moment de la coupure…>>>Voir la vidéo ICI
En cas d’impayés, Veolia ne semble donc pas agir pour éviter les coupures ni pour aiguiller les personnes les plus fragiles vers les services sociaux adéquats.

L’audience est renvoyée au 6 mars à 14h. Le tribunal en restera-t-il au cadre étroit du contrat de travail ou sera-t-il sensible aux arguments des usagers? A suivre!

De l’eau de javel au robinet

Notre alerte autour de l’usine de production d’eau potable d’Annet-sur-Marne, qui alimente 500 000 usagers franciliens, s’étend.

L’Association ADENCA nous informe que l’eau de javel y est utilisée depuis le 30 décembre 2009 et remplace le chlore gazeux pour la désinfection de l’eau. Un arrêté préfectoral de 2012 autorise en effet l’utilisation de cette substance définie comme « dangereuse pour l’environnement et très toxique pour les organismes aquatiques ». Les sous-produits de chloration de l’eau potable sont aussi dangereux pour l’homme : une étude de l’Institut National de Veille Sanitaire prouve qu’ils nous exposent à un risque cancérigène et reprotoxique.>>>en savoir+

Cette information nous alerte d’autant plus que, depuis 2012, nous dénonçons la présence d’une autre substance toxique pour l’homme dans l’eau traitée dans cette usine : il s’agit de perturbateurs endocriniens, rejetés par l’aéroport Charles de Gaulle. >>>en savoir plus

En parallèle, nous découvrons qu’un énième arrêté préfectoral autorise l’installation d’une zone de stockage de déchets de 98 hectares a proximité de la zone de captage de l’usine >>>en savoir+

Une fois de plus, nous relayons une alerte au sujet de la qualité de l’eau du robinet produite par l’usine d’Annet-sur-Marne et plaidons pour une politique préventive et non pas curative, soucieuse de la santé des homme, de la ressource et de l’environnement.

 

La solidarité de l’eau n’est pas un délit

En avril 2013, Marc, employé depuis vingt ans à Veolia eau a été licencié pour son refus de couper l’eau aux plus démunis (lire ICI le rappel des faits). Marc passe en audience pour les Prud’hommes au Palais de Justice d’Avignon le 16 janvier à 14h. L’union locale CGT du pays d’Avignon et le Collectif de l’eau – usagers d’Avignon  ont lancé une pétition pour le soutenir.

Voir la pétition ICI

Vous pouvez la renvoyer, une fois signée, au Collectif de l’eau, 7 impasse des fleurs, 84 000 AVIGNON.

Le Collectif de l'eau soutient Marc

Plutôt que de couper l’eau, suite à des impayés, Marc négociait avec les familles en difficultés, récupérait des chèques et leur conseillait de voir Veolia pour apurer leurs dettes. Il faisait le travail qu’on peut attendre d’un agent du service public. Mais voilà, quand elle est concédée à Veolia, la distribution de l’eau n’est plus un service public, c’est un commerce!

N’en déplaise à Veolia, l’eau est un droit humain et pas une marchandise: d’ailleurs, la loi Brottes interdit dorénavant les coupures d’eau. Marc a joué le rôle d’un lanceur d’alerte, anticipant l’évolution de la loi, il doit donc être réintégré!

Est ensemble: un voeu pour 2014

Le  « groupe de réflexion » sur la gestion de l’eau mis en place par la Communauté d’agglomération Est Ensemble s’est réuni pour la première fois, jeudi 19 décembre, à 14h30, un horaire peu favorable à la participation citoyenne et associative. Plus étonnant, mis à part le Président de la CAEE et l’incontournable vice-président chargé de l’eau, les élus, en particulier ceux qui se sont prononcés en faveur de l’adhésion au SEDIF en 2010, n’étaient pas au rendez-vous non plus, ce qui donne rétrospectivement à leur vote  le sens d’un refus d’assumer la responsabilité politique de la gestion de l’eau. Les élus communautaires présents à la réunion appartenaient aux groupes qui se sont prononcés en faveur de la gestion publique (Ecologie et citoyenneté, une partie des communistes, gauche alternative).

L’essentiel de la réunion a été consacré à une longue présentation du nouvel audit (voir ici)

Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris, chargée de l’eau, de l’assainissement et des canaux, et présidente d’Eau de Paris, a souligné qu’à Paris également, les études économiques réalisées avant le passage en régie ne montraient pas de différence sensible entre la régie et la DSP; mais dès la première année du retour en régie, c’est 40 millions d’euros qui ont été économisés! Et plus généralement, a-t-elle poursuivi, si les études constituaient une aide à la décision tout à fait indispensable, elles ne pouvaient se substituer à la décision politique des élus.

 Gérard Cosme, président de la CAEE, a indiqué que la gestion publique lui semblait possible mais que le choix technique était complexe… Et qu’il fallait que le groupe de travail s’intéresse maintenant à …autre chose! A savoir l’assainissement qui constitue une autre part importante de la facture. Les interrogations, réelles et partagées, autour des conséquences de la mise en place de la métropole dans les prochaines années, ont été une autre façon de botter en touche par rapport à la décision politique à prendre dès maintenant concernant la gestion de l’eau.

Concernant la question de la durée très réduite des amortissements (douze ans) pour des travaux de modification du réseau, touchant au patrimoine public, le bureau d’études a apporté deux réponses. Le remboursement des emprunts prévu sur douze ans serait calqué sur ce qui s’est fait à Paris avec le retour en régie: or à Paris, il n’y a pas eu besoin de modifier profondément le réseau pour retourner en régie, comme c’est le cas à Est Ensemble. Ensuite, les douze ans seraient une moyenne et, à la lecture du rapport intégral de l’étude, on s’apercevrait de différentes durées d’amortissements suivant les travaux à réaliser. Nous attendons donc maintenant la publication intégrale de l’étude réalisée que, ni les associations, ni les élus n’ont eu entre les mains jusqu’à présent.

A entendre le bureau d’études et les dirigeants de la CAEE, rien ne serait possible avant 2023 et la fin du contrat SEDIF Veolia. Une vision que nous réfutons formellement. De plus cette argumentation est en contradiction totale avec l’explication donnée au vote d’adhésion au SEDIF en 2010: selon la majorité socialiste, il s’agissait à l’époque d’un transfert provisoire au SEDIF, le temps de mener à bien les études: une tromperie manifeste!

Nous ne pouvons que souhaiter que la décision politique de la gestion publique soit prise en 2014. Et nous pouvons y contribuer en mettant cette question en débat dans chaque ville de l’agglo dans la préparation des municipales.

La Coordination Eau Île-de-France représentée au CA de la régie publique « Eau des lacs de l’Essonne »

La transformation juridique de la régie publique « eau des lacs de l’Essonne  » en une régie dotée d’autonomie financière et personnalité morale s’accompagne de la transformation de son conseil d’exploitation  en un conseil d’administration  de 18 membres parmi lesquels 8 représentants des usagers disposant d’une voix délibérative ( les 2 délégués des salariés de la régie y siègent quant à eux à titre consultatif ).
Dans un domaine où la place et la parole des usagers sont le plus souvent refusées, étouffées ou, au mieux, réduits à un rôle de figuration, cette décision mérite d’être saluée.

Parmi les représentants des usagers, nommés pour 6 ans, Pascal Grandjeat a été désigné au titre de la coordination Eau Île-de-France. La présence,  parmi les représentants associatifs, d’usagers des communautés d’agglomération  voisines d’Evry Centre-Essonne (passée en régie pour la distribution de l’eau au premier janvier 2013) et du Val d’Orge (dont les usagers revendiquent le retour en régie en 2015 et 2017), témoigne de la volonté des dirigeants de l’Agglo des Lacs de l’Essonne d’un partenariat renforcé entre communautés voisines, pour se donner ensemble les moyens d’une réappropriation publique de la production de l’eau, alors que la Lyonnaise des eaux en détenait le monopole depuis des décennies pour 80% de la population du département.

Lire la délibération adoptée par le Conseil d’agglo le 5 décembre 2013

Traverser l’Amérique à vélo, sans embouteillage!

Parcourir 15,000 kilomètres à vélo est déjà un exploit, le faire en utilisant l’eau du robinet en sera-t-il un aussi? La Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau, Eau Secours! est fière de s’associer à l’aventure de Geneviève Gervais et Jacques-Alexandre Lévesque qui traverseront l’Amérique du Nord à vélo, sans eau embouteillée.

Le départ est prévu le 8 janvier 2014 et vous pourrez suivre Geneviève et Jacques-Alexandre sur le blog : jagbicik.com, sur Facebook ou sur le site www.eausecours.org pour connaître l’itinéraire et les aventures de l’équipe.

L’eau embouteillée représente un marché de 15 milliards de dollars par année aux USA et un milliard de bouteilles d’eau se sont vendues au Québec en 2008. Les Américains sont les plus grands consommateurs d’eau embouteillée dans le monde. Quatre milliards de mètres cubes d’eau sont utilisés chaque année sur la planète pour les besoin de la population ce qui est supérieur aux capacités de renouvellement des réserves de la ressource. La population mondiale ne cessant d’augmenter, le problème ne fera qu’empirer et des pénuries d’eau sont à prévoir.

L’industrie de l’eau embouteillée a besoin de trois litres d’eau et d’un quart de litre de pétrole pour produire une bouteille de plastique d’un litre. Une seule bouteille sur neuf sera recyclée, les autres se retrouveront dans la nature participant à la pollution, particulièrement des océans, et empoisonnant plusieurs espèces animales qui entrent dans notre chaîne alimentaire. La collecte sélective au Québec traite 500 millions de bouteilles d’eau par année et ces bouteilles ne sont pas consignées. Les plastiques utilisés sont mutagènes et cancérigènes. Le transport participe à la hausse des GES.

L’eau des bouteilles est dans 25% des cas de l’eau du robinet déjà payée par nos taxes. L’eau de source est puisée dans le sous-sol québécois par des multinationales étrangères qui paient une redevance ridicule à la province pour nous revendre notre eau 2,000 à 6,000 fois plus cher que l’eau produite par les municipalités et elles font de l’argent comme de l’eau avec notre bien collectif!

L’eau des municipalités au Québec et au Canada est réglementée par des normes strictes et elle est d’excellente qualité. L’eau des bouteilles est sous la juridiction de l’agence canadienne d’inspection des aliments qui visitera les usines et testera l’eau environ une fois tous les six ans. Lors de ces visites l’agence a retiré 29 des 49 produits testés pour non-conformité aux normes. Deux études indépendantes ont testé le contenu des bouteilles d’eau et 40% des échantillons présentaient un nombre de bactéries supérieur à la normale. Si vous voulez faire attention à votre santé, buvez donc l’eau du robinet!

Geneviève et Jacques-Alexandre tenteront de ne pas acheter d’eau embouteillée en s’approvisionnant d’eau publique du robinet et, lorsque c’est impossible, en traitant l’eau des cours d’eau rencontrés. Nous levons nos verres d’eau du robinet à leur santé pour leur souhaiter un bon voyage!

 

un réseau qui réunit citoyens et associations autour de la ressource en eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, sur tous les aspects: social, environnemental, économique, juridique, de la santé, culturel…