Agir contre les rejets toxiques de l’aéroport CDG dans la Marne

Ci-bas, la vidéo de notre action sur canal coquelicot 77

Une réunion  du comité de suivi « loi sur  l’eau » de l’aéroport de Paris CDG s’est tenue mercredi 19 décembre à la maison de l’environnement, située dans la zone de fret aéroportuaire. Plusieurs militants de la Coordination EAU Île-de-France ont saisi cette occasion pour interpeller les participants en leur distribuant la note ci-dessous. En effet, la préfecture de Seine et Marne avait refusé la demande de notre association de participer à cette rencontre, pour y exposer notamment les actions engagées pour faire cesser les rejets toxiques de l’aéroport dans la Marne  en violation de la loi sur l’eau.

 

« Deux associations « Actions vertes » de Roissy-en-Brie et Val Maubuée (représentée par son président Jean-Claude Vaché) et la « Coordination Eau Ile-de-France » (représentée par son président Jean-Claude Oliva) ainsi que trois particuliers (messieurs Ethem Aga, Philippe Barbier et René Durand) ont engagé un deux recours pour excès de pouvoir auprès du tribunal administratif à l’encontre de l’autorité administrative.

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Deux arrêtés interpréfectoraux sont impliqués dans cette démarche. Le premier du 20 novembre 2008, autorise Aéroports de Paris à exploiter le réseau d’eau pluviale de la plate-forme aéroportuaire de Paris-Charles de Gaulle. Le second du 8 février 2012 qui modifie et complète transitoirement les arrêtés interpréfectoraux du 20 novembre 2008 et du 6 mars 2009.

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Avec 60 millions de passagers, l’Aéroport de Paris-Charles de Gaulle est le septième aéroport du monde et le deuxième en Europe. Mais, nous le savons tous, l’activité aéroportuaire a un impact important sur les environs de la plate-forme, notamment en ce qui concerne la gestion environnementale, les nuisances sonores, la pollution de l’air, la circulation induite qu’elle soit routière ou ferroviaire.

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Entre autres, un nombre important de produits chimiques sont utilisés pour les opérations courantes de maintenance quotidienne. C’est le cas de ceux utilisés en période hivernale, pour garantir un bon état opérationnel des avions et des pistes en cas de températures basses ou rigoureuses et de présence de neige.

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Les produits utilisés diffèrent selon la molécule chimique employée pour éviter le gel des appareils mécaniques (antigivrage) et enlever le verglas (déverglaçage). Plusieurs composants à base de glycol sont utilisés dans ces opérations, et notamment le propylène glycol (massivement utilisé) et l’éthylène glycol (sans qu’en soit connue l’importance réelle). Ces deux produits n’ont pas la même toxicité, l’éthylène glycol étant considéré comme le plus dangereux. Enfin, la composition de certains produits n’est pas divulguée au titre du « secret de fabrication ».

 

Ces molécules, même après les traitements mis en œuvre pour les éliminer, se retrouvent en sortie de la plate-forme dans le milieu naturel. Ainsi, la présence d’éthylène glycol a été relevée dans la Marne, dont les affluents (Reneuse et Beuvronne) recueillent la majeure partie des rejets d’eau pluviale en provenance de la plate-forme.

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Le bassin des Renardières accueille les eaux glycolées de l'aéroport avant leur rejet dans les affluents de la Marne

 

Les analyses rendues publiques révèlent une concentration d’éthylène glycol inférieure à 0,5 mg/l, à l’exception d’un prélèvement en date du 19 mars 2009 dans lequel l’éthylène glycol était présent à hauteur de 0,7 mg/l.

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La présence d’éthylène glycol en période hivernale s’explique vraisemblablement par le délestage conséquent du bassin de rétention des eaux pluviales et son utilisation dans les produits de dégivrage (et plus vraisemblablement d’antigivrage des avions) mis œuvre dans l’enceinte aéroportuaire de Charles de Gaulle, même si Aéroports de Paris déclare n’utiliser que des produits contenant le propylène glycol, moins dangereux pour l’environnement et la santé publique.

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Les conditions climatiques de l’hiver 2009-2010 (les plus difficiles avec l’hiver 1978-1979, depuis la création de l’aéroport) puis de l’hiver 2010-2011, qui battra ce record, n’ont pas été sans conséquence. Pour faire face à ces situations, l’utilisation de produit a été massive et a amené ADP à solliciter des dérogations à la qualité des rejets, afin d’éviter la saturation du bassin des Renardières déversant ses eaux sur le versant Marne.

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La petite rivière de la Reneuse transformée en exutoire du bassin des Renardières.

 

Ces situations catastrophiques ont amené les services de l’État à confirmer qu’« en février 2010 la situation des bassins était très préoccupante en termes de qualité et de quantité, avec, en période froide, des capacités de traitement très insuffisantes pour pouvoir rejeter dans la Beuvronne des effluents conformes en termes de qualité aux exigences de l’arrêté d’autorisation de 2 008 ».

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Compte tenu des difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre de l’arrêté du 20 novembre 2008, l’autorité préfectorale est intervenue alors en prenant un nouvel arrêté d’autorisation daté du 8 février 2012 modifiant et complétant transitoirement le dispositif antérieur, de manière à prendre en compte la réalité des rejets.

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L’effet combiné de ces deux dispositifs n’est pas de nature à satisfaire les exigences de protection de l’environnement et de la santé publique fixées par les textes en vigueur et notamment par la loi sur l’eau du 30 décembre 2006, codifiée aux articles L. 210-1 et suivant du code de l’environnement, qui a transposé en droit français la directive-cadre européenne pour la préservation de la ressource en eau captée pour l’alimentation en eau potable.

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Un premier recours déposé vise à l’annulation de l’arrêté du 20 novembre 2008 et de l’arrêté du 8 février 2012 tant pris isolément qu’au regard de leurs effets combinés. Il est notamment demandé l’annulation des dispositions particulières suivantes :

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  • L’article 10 de l’arrêté du 20 novembre 2008, qui prévoit la conclusion d’un protocole d’accord entre ADP et la SFDE, « définissant un rejet modulé en fonction de la concentration en glycol dans le rejet ».
  • L’article 10 de l’arrêté du 20 novembre 2008, en tant qu’il ne fixe pas les conditions de rejet modulé en fonction de la concentration en glycol.
  • Les articles 3.2 et 4.3 de l’arrêté du 8 février 2012, relatifs aux limites de qualité des rejets des eaux pluviales.

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Un second recours vise au renforcement des mesures de prévention et de contrôle de la pollution de la part du préfet ainsi que la réalisation d’une étude toxicologique sur l’éthylène glycol par l’Agence régionale de santéd’Île-de-France. Pour ce qui est des demandes faites au Préfet de Seine- et-Marne (préfet coordinateur) il s’agit de :

  • Mettre en place d’un dispositif pour mesurer la concentration en éthylène glycol, tant au niveau des rejets de la plate-forme qu’en amont et en aval de l’usine d’Annet-sur-Marne
  • S’assurer que le protocole d’accord conclu entre ADP et la SFDE en application de l’article 10 de l’arrêté du 20 novembre 2008 soit conforme aux exigences de santé publique et de protection de l’environnement et qu’il soit respecté.
  • Enjoindre ADP de compléter ses études de biodégradabilité en abordant de façon approfondie l’impact de l’éthylène glycol sur l’environnement et la santé publique.
  • Faire réaliser par un tiers une étude indépendante sur la concentration d’éthylène glycol dans l’eau compatible avec les exigences de santé publique et de protection de l’environnement.
  • Prendre toute autre mesure utile à l’appréciation et à la prévention du risque lié à la présence d’éthylène glycol dans l’eau consommée par les habitants desservis en eau potable par l’usine d’Annet-sur-Marne.

Tous en Seine!

La Seine est le trait d’union des territoires et de la population d’Île-de-France. C’est en partant de ce constat, nourri par l’histoire, la géographie et d’un nouvel engouement populaire que, suite à une mission confiée par le président du Conseil régional d’Île-de-France,  Jacques Perreux propose la création de l’évènement « Tous en Seine! »

« Tous en Seine ! » exprime la double volonté de promouvoir la Seine et ses affluents, et d’encourager les citoyens à en être les acteurs. Cette manifestation vise à ancrer l’identité de la métropole francilienne dans un regard partagé et renouvelé sur le fleuve.

La Coordination EAU Île-de France s’inscrit naturellement dans ce projet et a proposé d’animer à cette occasion un Forum régional des alternatives pour l’eau (FARE) sur la lancée du FAME à Marseille en mars dernier.

Le rapport de Jacques Perreux a été adopté par la Conseil régional et une préfiguration de « Tous en Seine! » aura lieu dès 2013!

Lire le rapport intégral

Lire aussi Tous en Seine, un festival de l’Oh! à l’échelle régionale

Les Mur’EAU lance sa première initiative pour une gestion publique de l’eau

L’ Association Les Mur’Eau a été fondée le 11 décembre en présence d’une trentaine d’habitants et de plusieurs élus de la ville des Mureaux (78) et avec l’aide de représentants de l’AREP-CAMY  venus de Mantes la jolie.

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Il a été rappelé que le dernier Conseil Municipal a adopté le principe d’un retour partiel en régie publique, qui laisse à Veolia la facturation, l’interface avec les usagers et les interventions de maintenance, c’est à dire les domaines dans lesquels le contrôle des usagers et des élus est le plus difficile à exercer.

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La nouvelle association a donc décidé de lancer une pétition pour obtenir un retour complet  du service en régie, ce qui est parfaitement réalisable à l’exemple de la régie de la ville voisine de Limay ou de l’expérience de la Communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne.

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Une réunion publique sera convoquée le 30 janvier à laquelle sont invitées les personnes qui ont une connaissance éprouvée et une expérience réussie en ce domaine ( Djamel Nedjar, Maire-Adjoint de Limay, Gabriel Amard, Président des Lacs de l’Essonne, Jean-Luc Touly, Conseiller régional et membre de France-Libertés, Jean-Claude Oliva, Président de la Coordination EAU Île-de-France…).

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Le débat sur l’eau a rebondi au conseil municipal du 20 décembre! LIRE ICI LE RELEVE DE DISCUSSION

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Essonne : les citoyens renforcent leurs compétences

Le 22 novembre 2012, près d’un an après la décision votée par le conseil communautaire de la CAVO  de financer des audits portant sur la gestion de l’eau, une réunion était  organisée par les Dirigeants  de l’agglomération  pour rendre compte des résultats de la consultation organisée pour le choix du cabinet qui sera chargé de ces audits: une réunion hyper- cadrée, considérant qu’elle avait été préparée par 2 autres:  Une réunion préliminaire avec tous les élus de la Commission le 8 octobre « pour  consolider juridiquement l’analyse des offres avec l’avocat »  et la  réunion de la commission d’appel d’offres elle-même le 7 novembre  pour « valider les conclusions du rapport d’analyse consolidé avec l’avocat ».

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Rappelons  que la rédaction du cahier des charges,  qui précise le travail confié au cabinet (travail qui est sensé inclure des modalités très précises de restitution et débat avec les usagers) s’est fait dans la plus totale opacité, sans la moindre concertation, ni  information, ni même validation par les élus de l’agglomération ou par sa commission consultative des services publics locaux.

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Rappelons aussi  que des sommes importantes vont être consacrées à payer ces études, au moment même où les budgets des communes de l’agglomération se préparent dans la plus grande rigueur budgétaire, plutôt que de faire appel, gratuitement,  à l’expérience des collectivités ayant choisi la gestion en régie, collectivités qui se sont structurées en réseau pour partager leur savoir-faire.
Pour mémoire, la déclaration de notre atelier citoyen  regrettant ce choix de privatiser la réflexion sur cette question:  voir ici

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Officiellement, à ce jour, le  choix de la société à laquelle les audits seront confiés n’est toujours pas entériné et il est encore possible de donner son avis sur les préconisation de la Commission d’appel d’offre.

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Pour cela, il serait dommage de ne pas prendre connaissance et s’inspirer de l’expérience de Mantes en Yvelines, évoquée lors de notre réunion publique à Brétigny. Dans une situation similaire, élus associations et usagers, ont pu y tester les prestations de la société SP 2000.

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>>en savoir+

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Ethylène glycol : l’Etat doit faire respecter la loi sur l’eau à l’aéroport Paris Charles de Gaulle

 

Un recours en annulation vient d’être déposé au tribunal administratif de Melun par Me Emmanuel Breen au nom de la Coordination Eau Île-de-France, de l’Association Actions vertes à Roissy-en-Brie et Val Maubuée et de plusieurs habitants de Seine et Marne et de Seine Saint-Denis contre les arrêtés inter-préfectoraux de novembre 2008 et de février 2012 concernant le rejet des eaux pluviales de l’aéroport de Paris Charles de Gaulle dans la Marne, via ses affluents (la Reneuse et la Beuvronne).

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Septième plate-forme aéroportuaire dans le monde avec 60 millions de passagers par an, l’aéroport a un impact environnemental important.

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Or il est avéré par des analyses réalisées en 2009 que de l’éthylène glycol, qui est un produit toxique, a été déversé dans les cours d’eau en période hivernale.

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Outre sa dangerosité pour la santé humaine, attestée par des études scientifiques, l’éthylène glycol requiert des quantités importantes d’oxygène pour être dégradé dans l’eau. Par conséquent, une concentration importante de ce produit a des conséquences négatives sur le milieu naturel et entraîne une augmentation du niveau de pollution de l’eau.

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Le retour d’expérience sur les hivers rigoureux montre que le dispositif réglementaire mis en place n’est pas de nature à satisfaire les exigences de protection de l’environnement et de la santé publique fixées par les textes en vigueur et notamment la loi sur l’eau de 2006. C’est ce qui justifie l’annulation des arrêtés préfectoraux, entachés par ailleurs de nombreuses irrégularités. Les associations demandent également au juge de fixer des conditions de rejet des eaux pluviales selon des modalités satisfaisantes pour la protection de l’environnement et de la santé humaine. Et en particulier de préciser les moyens de surveillance, les modalités de contrôles techniques et  l’intervention en cas d’accident ou d’incident.

Mur’EAU: une nouvelle association pour l’eau bien commun!

Une démarche citoyenne inédite se développe dans la commune des Mureaux .
Le conseil municipal discute actuellement d’un possible retour en régie publique de l’eau dès 2014, mais s’oriente vers le maintien de la délégation à Veolia pour le fonctionnement courant du service. Le maire et la majorité envisagent la création d’une régie limitée à l’approvisionnement  et au renouvellement des réseaux. Peut mieux faire!

Voir ci-dessous Le Courrier de Mantes du 5 décembre 2012

Dans ce contexte, un nombre croissant de muriautins demande d’être informés et associés à cette décision :

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INVITATION : création de l’association Mur’eau

mardi 11 décembre 20h30

Salle SRV, Av.Paul Raoult, Les Mureaux (face gare SNCF)

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Plus d’un million d’euros de provisions pour le renouvellement des réseaux d’eau gonflent les caisses de Veolia au lieu de renouveler le réseau et de réparer les fuites (300 000 mètres-cube de pertes sur Les Mureaux).

Le prix de l’eau, en régie publique à Limay, est:

  • moins cher de 0,20€ que dans la CAMY (Veolia et Suez) qui a pourtant du baisser ses prix de 18% suite à la mobilisation de l’Association AREP-CAMY
  • de 0,85€ moins cher qu’aux Mureaux (*pour une facture tout compris de 120 mètres-cube, incluant l’abonnement

POUR UN RETOUR GLOBAL DE L’EAU EN REGIE PUBLIQUE

Le Maire et sa majorité municipale n’osent pas aller jusqu’au bout de cette démarche.

Ils ont voté (sauf 3 contre et 3 abstentions) une délibération en Conseil Municipal le 22 novembre dernier qui propose d’assurer en régie publique l’achat de l’eau et les investissements neufs et de renouvellement sur les réseaux et les ouvrages.

Mais ils mantiennent, à contrario, une Délégation de Service Publique (gestion par une multinationale de l’eau) pour le fonctionnement courant du service.

Nous avions pourtant adressé un courrier aux élus municipaux, argumentant pour le retour total en Régie dès 2014.

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Une démarche citoyenne devrait être initiée sur ce sujet. Les muriautins doivent connaître les tenants et aboutissants de la gestion de l’eau. Ils doivent pouvoir s’exprimer et peser dans la prise de décision.

Que la régie soit établie pour l’approvisionnement en eau potable et le renouvellement des réseaux seraient une avancée pour les familles muriatines, mais insuffisante, car il reste un pas décisif à franchir pour aboutir à la mise en régie publique globale.

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La facturation et le « lien avec les usagers » pourraient parfaitement être repris par la régie municipale, car c’est souvent dans ce domaine que les délégataires privés réalisent des bénéfices difficilement contrôlables (personnel réellement affecté au service, frais de siège…).

Si l’entretien courant du réseau (fuites, incidents, astreintes pour la maintenance…) est plus lourd à mettre en place nécessitant du matériel, du personnel formé et compétent, cela implique qu’une décision rapide de mise en régie afin d’être opérationnelle en 2014.

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Par exemple la commune de Limay fonctionne avec 4 salariés selon ce modèle : la régie pour l’eau potable, le renouvellement du réseau, la facturation, l’interface avec les usagers (et même l’assainissement). Seules les grosses réparations et les urgences sont réalisées et facturées par un service extérieur.

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un réseau qui réunit citoyens et associations autour de la ressource en eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, sur tous les aspects: social, environnemental, économique, juridique, de la santé, culturel…