Perrier suspend la production de ses bouteilles d’un litre

Plus aucune bouteille d’un litre ne sort de l’usine de Perrier, la production de plusieurs puits étant suspendue ou arrêtée. Les autorités s’interrogent sur le renouvellement de l’autorisation d’exploitation des sources de Vergèze. Par Marie Dupin. Lire l’article et les points sur les i de notre association.

« Perrier, l’eau qui fait pschitt »« Perrier, c’est fou ! » Les slogans imaginés pour la marque d’eau gazeuse du groupe Nestlé, exploitée depuis plus de 160 ans sur le site de Vergèze, dans le Gard, n’ont peut-être jamais été si pertinents. En effet, selon les informations du Monde et de la cellule investigation de Radio France, après avoir appris en avril l’arrêt d’un des puits de l’usine après la survenue d’un épisode de contamination, il apparaît que deux autres captages ont subi récemment des opérations de désinfection ayant impacté les activités de production.

Interrogé sur ce point par la cellule investigation de Radio France, le groupe Nestlé évoque une « opération de maintenance régulière ». Deux autres forages, sujets à des contaminations régulières, ont quant à eux, définitivement cessé de produire la marque Perrier. Mais l’entreprise a obtenu le droit par arrêté préfectoral de les consacrer à la production d’une nouvelle boisson gazeuse baptisée Maison Perrier, qui, elle, ne bénéficie plus de l’appellation eau minérale naturelle.

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Les points sur les i

La suspension de la production des bouteilles d’un litre devrait durer jusqu’à la fin de l’été. En attendant l’entreprise va multiplier les petits formats …ce qui ne va pas dans le sens d’une réduction des déchets générés. La survie de l’usine est désormais en question, avec les conséquences sociales que l’on peut imaginer pour les mille salarié.e.s.

Cette situation est le résultat de l’incurie du gouvernement et de la multinationale Nestlé (propriétaire de Perrier), bien documentée par l’enquête de la cellule investigation de Radio France.

La firme recourait depuis des années à des traitements illicites pour dissimuler la contamination chronique et bactériologique des sources, avec le consentement tacite des pouvoirs publics. Ces traitements permettaient d’obtenir une eau saine mais la boisson auraient dû perdre alors l’appellation eau minérale naturelle, ce qui n’a pas été le cas. A l’inverse, retirer les traitements exposait les consommateurs à un risque sanitaire  réel. Ce qui a conduit à la destruction de près de trois millions de bouteilles!

Dans cette affaire, la multinationale a sacrifié la sincérité de l’information et la santé des consommateurs pour protéger ses ventes. Et le gouvernement a protégé la multinationale plutôt que l’intérêt général.  Cela ne pouvait que mal finir.

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