L’entreprise qui a fermé unilatéralement des dizaines de piscines publiques, au motif du renchérissement du coût de l’énergie, suscitant une vive polémique, est une filiale de Suez Eau France, révèle Pascal Grandjeat, de l’association Eau Publique Orge Essonne. Sur le même sujet, liens vers un article de Frustration Magazine et un autre du Monde.
« Mais qui donc sont les gredins qui se cachent derrière la société Vert Marine qui, après avoir fait main basse sur des dizaines de piscines publiques par DSP, n’hésitent pas à priver en cette rentrée, les élèves de l’enseignement obligatoire de la natation et les clubs sportifs (natation, plongée….) de leurs entraînements, pour préserver leurs marge de profits menacées par la spéculation sur l’énergie ?
L’actionnaire principal de Vert Marine, c’est… Opalia… détenu par SCM, Société de Contrôle et Management, filiale à 100% de Suez Eau France, qui l’utilise pour ses montages de filiales en cascade, pour échapper à l’impôt et brouiller les pistes.
Mais dans le cas d’Opalia, les dirigeants de Suez ne se sont pas beaucoup fatigués pour masquer leur emprise sur Vert Marine : le Président d’Opalia n’est autre que Matthieu Baille, Directeur Commercial SUEZ SES et, de toute façon, le siège d’Opalia se trouve dans les bureaux de SUEZ, dans la tour CB21 à la Défense !
Cerise sur le gâteau, la page linkedin de Matthieu Baille qui détaille son parcours. On y découvre de 2006-2009 une étape en qualité de délégué général de l’Union des conseillers généraux de France, sous le logo de Suez !
Ce sont donc les mêmes gredins qui refusent depuis 18 mois de produire les chiffres du RISF, comptes qui permettront de mesurer l’ampleur du racket opéré depuis des décennies à travers les factures d’eau potable des usagers du service d’eau du sud franciliens, au nom du « secret des affaires » (sic) !
Espérons un ressaisissement d’urgence des exécutifs des collectivités qui, une nouvelle fois dans cette affaire, se sont fait mener par le bout du nez par Opalia-Suez : Paris, pour la piscine Keller, Clichy sous Bois, DSP signée par le désormais ministre de la Politique de la Ville O. Klein, Rueil-Malmaison, Versailles, Meudon, Alfortville, Roissy Saint-Cyr l’Ecole ; et, pour l’Essonne, le looser is … : » la CC de Dourdan en Hurepoix », (ricanements et cartons rouge dans le public !….).
De tels petits arrangements avec Vert marine et ses actionnaires, et c’est une nouvelle occasion pour les habitants de perte de confiance en leurs institutions … et nourrir le terreau sur lequel prospère le vote bleu marine. »
Piscines municipales fermées: le chantage d’un groupe privé
Piscines fermées par Vert Marine : plusieurs mairies envisagent des suites judiciaires
Le délégataire de service public a fermé une trentaine d’équipements cette semaine au motif des hausses de prix de l’énergie. Plusieurs villes dénoncent une décision brutale et non négociée.
Je suis pleinement d’accord avec Jacques Lacote. Je pense qu’il convient d’ajouter à ce qu’il dit que: dès qu’un service public est concédé à une entreprise privée, par définition, il cesse d’être PUBLIC. Nous pouvons constater cette réalité, actuellement, de façon très claire puisque, après avoir privatisé l’énergie, le gouvernement se déclare incompétent pour obliger les patrons des grands groupe à augmenter les salaires de leurs employés mais il s’autorise à réquisitionner les grévistes des mêmes groupes, se comportant en briseur de grève. N’oublions pas que le peuple est souverain et qu’il lui incombe de remettre de l’ordre dans la maison.
Question trop évidente : pourquoi avoir abusé des DSP pour la gestion des piscines ? Comme pour la gestion de l’eau potable qui a donné les résultats contestables que l’on connait : fuites, tarifs, qualité !
Cette idéologie favorable au privé a largement montré ses limites et ses dérives.
Ne serait-il pas temps de revenir systématiquement à une approche pragmatique, socio-économique ?
Idem pour les services publics en général : santé (recherche, labos, hôpitaux), enseignements, transports, ….
Quand les difficultés financières d’un secteur s’accentuent, alors les gouvernants (re) nationalisent, comme en Allemagne, récemment, et en France bien sûr avec EDF/ENEDIS … Mais les activités rentables sont en général laissées au privé !
C’est un peu gros, non ?