Peu de foyers récupèrent et réutilisent leurs eaux de pluie. La faute, notamment, à des réglementations contraignantes et peu claires. Explications. Par Lorène Lavocat dans Reporterre.
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Récupérer l’eau qui tombe du ciel, l’idée paraît couler de source. Et pourtant, il n’est pas si facile en France de recueillir et de réutiliser la pluie. À peine 30 000 cuves installées en 2020 d’après l’Atep, une organisation professionnelle du secteur. Une goutte d’eau dans un océan de tout-à-l’égout. En cause : des politiques peu incitatives et une règlementation contraignante.
Le gouvernement a timidement tenté de lever certains freins cet été. Las, son décret, mal fichu et mal écrit, a suscité l’ire des aficionados de la citerne. Dès septembre, une large communauté d’internautes s’est mobilisée contre ce document, sous l’étendard de « Touche pas à mon eau de pluie ! ». Au début du mois, les Industriels français du secteur (Ifep) ont même attaqué le texte devant le Conseil d’État, afin de stopper ce « véritable retour en arrière » : « [Il] jette un flou sur la possibilité de continuer à réutiliser les eaux de pluie pour certains usages comme l’alimentation des chasses d’eau », nous précise Madeleine Babès, avocate des requérants.
L’exécutif a finalement publié une « Foire aux questions » pour clarifier sa position : non, le décret ne change « rien pour l’utilisation des eaux de pluie ». « C’est une sortie positive », estime Jérémie Steininger, de l’Atep, même si des incertitudes subsistent sur le terrain. Peut-on alimenter sa chasse d’eau avec les ondées récupérées ? Quid des écoles et des collèges ? Reporterre fait le point.