C’est le beau titre de l’émission la lutte enchantée pour rendre hommage à notre camarade Renée-Lise Rothiot qui a choisi de s’en aller en ce début d’année 2025. Nous pensons à elle que nous avons accueillie à Paris pour le lancement de la Coalition stop embouteillage en mars 2024 et que nous avons retrouvée ensuite au village de l’eau à Melle en juillet. Toute notre solidarité avec le Collectif Eau 88.
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Renée-Lise Rothiot : sa vie pour l’eau
On l’avait rencontrée à Vittel où, avec son mari Bernard, elle luttait contre le « pillage industriel » du groupe Nestlé Waters. Renée-Lise Rothiot s’est suicidée début janvier, « révoltée et désabusée » par la situation qui réprime les militants plutôt que ceux qui dévastent le monde.
Et je vais vous faire écouter les paroles d’une chanson d’Anne Sylvestre, qui s’appelle « Le lac Saint-Sébastien »… Cette chanson Renée-Lise Rothiot l’a postée le 3 janvier dernier à 21h30, en écrivant « 2025… tiens… », avant d’aller se noyer quelques heures plus tard dans le lac, pas Saint-Sébastien, mais le lac de Pierre Percée au pied du massif des Vosges.
Renée-Lise « a choisi de s’en aller », comme l’écrit sa famille.
« Révoltée, meurtrie, immensément triste et désabusée ».
Renée-Lise Rothiot, militante pour l’eau, a choisi de s’en aller
Reporterre a appris le décès de Renée-Lise Rothiot, militante engagée dans la lutte contre l’accaparement de l’eau par le géant Nestlé, à Vittel, dans les Vosges. Âgée de 70 ans, elle a choisi de quitter la vie — comme le titre le courriel partagé par sa famille — dans les eaux du lac de Pierre-Percée (Meurthe-et-Moselle), dans la nuit du 4 au 5 janvier.
« Renée-Lise était une militante de tous les combats », écrivent ses camarades de lutte dans le texte envoyé à Reporterre. Celui contre Nestlé Waters qu’elle menait à Vittel avec Bernard Schmitt, son compagnon, et le collectif Eau 88. Celui contre l’embouteillage de l’eau avec le collectif Stop embouteillage. Elle était aussi une militante de La France insoumise (LFI) et candidate aux élections législatives en 2017 et 2022.
À Reporterre, nous l’avions rencontrée à plusieurs reprises lors de reportages à Vittel, en 2018 et 2019 notamment. Sa connaissance très fine du territoire et de l’histoire vitelloise ainsi que sa combativité nous avait marquées. Avant sa retraite, elle avait exercé comme médecin, notamment au sein de l’Assurance maladie.
Sur la page Facebook L’Eau qui mord qu’elle animait, elle a relayé la veille de son décès une chanson d’Anne Sylvestre qu’elle aimait beaucoup et dont voici un extrait : « Ils sont étranges, ces humains / Quand ils détournent des rivières […] Je crois qu’ils ne font pas le lien / Entre toutes les eaux du monde / Moi, je sais qu’elles correspondent / Et qu’en la plus petite flaque / Il y a l’espérance d’un lac. »
« Son énergie, sa fougue, sa détermination contre l’injustice vont beaucoup nous manquer, écrivent ses compagnons de lutte. Face à la tristesse qui nous accable, les mots de ses proches nous invitent à garder la joie et la résistance collective comme boussole. » Reporterre adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et ses amis.
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