Le réseau européen d’action contre les pesticides (dont fait partie l’ONG française Générations futures) a mis en évidence la présence massive dans les cours d’eau européen du TFA, un PFAS à chaîne courte, probablement issu des pesticides. Ce PFAS se retrouve aussi dans l’eau du robinet comme dans les eaux en bouteilles. Constats et pistes d’action au travers de nombreux articles publiés récemment.
Les PFAS sont partout. D’après le travail du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), trois de ces substances ont été retrouvées dans les échantillons de lait maternel des 35 Etats ayant fait des mesures – 14 étant des pays d’Afrique, 9 d’Amérique du Sud, 4 d’Asie, et 8 étant des îles du Pacifique, comme celles des Fidji, des Palaus, ou du Vanuatu. Ces PFAS ont été détectés jusque dans l’eau potable de ces différents archipels éloignés, détaille le rapport, «à des niveaux dépassant de loin les normes de l’Union européenne et des Etats-Unis».
Polluants éternels : « il faut se débarrasser des PFAS qui contaminent tous les objets de notre quotidien »
Détectés sur toute la planète et dans tous les organismes vivants, les polluants éternels ou PFAS sont à l’origine de risques graves pour la santé. Selon Khalil Hanna, chercheur rennais, « il faut arrêter de produire ces composés toxiques ». Par Yoann Etienne.
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La Seine et les fleuves européens contaminés par un « polluant éternel » passé sous les radars
Les analyses menées par le Réseau européen d’action contre les pesticides dans dix pays de l’Union montrent une présence généralisée de l’acide trifluoroacétique, qui appartient à la famille des PFAS, à des niveaux élevés. Par Stéphane Mandard (extraits)
Un rapport publié lundi 27 mai révèle une « contamination généralisée » des cours d’eau en Europe par l’acide trifluoroacétique (TFA), un « polluant éternel » aussi peu connu que réglementé, issu notamment de la dégradation des pesticides appartenant à la grande famille des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS).
Les associations du Réseau européen d’action contre les pesticides (PAN Europe) ont prélevé des échantillons d’eau dans vingt-trois fleuves et six nappes phréatiques de dix pays de l’Union européenne (France, Allemagne, Espagne, Belgique, Autriche, Pays-Bas…). Les analyses ont été confiées au réputé Centre technologique de l’eau de Kalsruhe (Allemagne). Les résultats montrent la présence de PFAS dans tous les échantillons et à plus de 98 % de TFA. Cette substance ne fait aujourd’hui l’objet d’aucune norme spécifique mais dans près de 80 % des échantillons, les concentrations de TFA dépassent la valeur limite de 500 nanogrammes par litre – fixée pour la somme totale des PFAS présents – de la directive européenne sur l’eau potable qui doit s’appliquer à partir de 2026. Les niveaux de TFA détectés oscillent entre 370 ng/l dans la Salzach, à Salzbourg, et 3 300 ng/l dans l’Elbe, à Hambourg (Allemagne), avec une moyenne de 1 180 ng/l.
« C’est sans doute la contamination la plus importante et la plus répandue des eaux de surface et souterraines européennes par un produit chimique fabriqué par l’homme », commente Salomé Roynel, la coordinatrice du réseau PAN.
Avec une concentration de 2 900 ng/l, la Seine est le deuxième fleuve le plus pollué en TFA après l’Elbe.
Les pesticides en cause
Aucune plate-forme chimique produisant du TFA n’est présente sur la Seine, à proximité de Paris. Les ONG privilégient la piste des pesticides. « En amont de Paris, la Seine et ses affluents ont traversé la Côte-d’Or, l’Yonne, la Marne, l’Aube… autant de grands départements agricoles », commente François Veillerette, le porte-parole de Générations futures, qui a supervisé la partie française des analyses. Outre à Paris, l’association a effectué des prélèvements en zone agricole, dans l’Aisne et l’Oise, en amont de Compiègne, et dans la Somme, en amont d’Amiens. Les concentrations, comprises entre 1 500 ng/l et 2 400 ng/l, sont également parmi les plus élevées retrouvées en Europe. A contrario, les cinq prélèvements mesurés en dessous de la valeur limite européenne de 500 ng/l proviennent tous de rivières échantillonnées en Autriche, pays européen qui compte la plus grande surface agricole cultivée en biologique (27 %).
Dans un rapport publié en novembre 2023, PAN Europe a révélé qu’environ 12 % des substances actives des pesticides de synthèse autorisés dans l’Union européenne – soit 37 molécules sur 306 – appartenaient à la famille des PFAS. Les quantités de ces « pesticides PFAS » vendues en France sont passées de 700 tonnes en 2008 à plus de 2 300 tonnes en 2021.
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Des analyses d’eau potable à l’échelle de l’UE révèlent la présence de TFA, un polluant éternel, dans 94 % des échantillons
Seule une interdiction rapide des pesticides PFAS et des gaz F peut sauver notre eau !
Bruxelles, Paris le 10 juillet 2024. Alarmé par les niveaux élevés de contamination par le produit chimique éternel TFA (acide trifluoroacétique) dans les masses d’eau européennes, le Pesticide Action Network (PAN Europe) et ses membres dont Générations Futures ont fait analyser 55 échantillons d’eau potable (eau du robinet et eau minérale) provenant de 11 pays de l’UE. Le TFA pénètre principalement dans l’eau en tant que produit de dégradation des pesticides PFAS et des gaz F. Les résultats sont résumés dans notre rapport TFA : le polluant éternel dans l’eau que nous buvons disponible ici en français et là en anglais.
Résultats clés de l’analyse
Eau du robinet
- Le TFA a été détecté dans 34 des 36 échantillons d’eau du robinet européens provenant de 11 pays de l’UE.
- Les valeurs trouvées allaient de « en dessous de la limite de détection » (< 20 ng/L) à 4 100 ng/L.
- Les valeurs maximales sont comparables à celles trouvées dans les rivières et les lacs européens.
- Seulement 6 % des échantillons d’eau du robinet étaient exempts de TFA.
- La moyenne de 740 ng/L dans l’eau potable est inférieure à celle que nous avons trouvée dans les rivières et les lacs lors de notre dernier rapport, où nous avions trouvé 1 220 ng/L.
Eaux minérales
Pour examiner si le TFA pénètre également dans les nappes d’eau d’où proviennent les eaux minérales, 17 échantillons d’eau minérale et 2 échantillons d’eau de source ont été inclus dans le programme d’étude : 12 des 19 échantillons étaient contaminés par le TFA, à des concentrations comprises entre « en dessous de la limite de détection » et 3 200 ng/L, avec une charge moyenne de 278 ng/L.
Des tests portant sur 24 autres produits chimiques PFAS ont révélé que le TFA représentait plus de 98 % de la charge totale de PFAS dans tous les échantillons testés.
Salomé Roynel, Policy Officer à PAN Europe, commente les résultats comme suit : « Nos études montrent que la contamination par les TFA a atteint notre eau potable. Les pesticides PFAS devraient être interdits aujourd’hui pour garantir que nous puissions continuer à boire notre eau en toute sécurité dans un avenir proche ! »
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L’eau potable des Parisiens et des Européens contaminée par un « polluant éternel » non surveillé
Des résidus d’acide trifluoroacétique ont été détectés dans l’eau du robinet et dans des bouteilles d’eau minérale un peu partout en Europe, selon les analyses du réseau PAN Europe. Par Stéphane Mandard
SEDIF et OIBP: c’est ainsi que disparaissent les dinosaures
L’urgence est d’arrêter la production et les rejets de PFAS mais la question du traitement de l’eau est également posée. Les articles professionnels ci-dessous montrent qu’il règne une effervescence du côté de la recherche et du développement de techniques pour garantir une eau potable saine. Dans ces conditions, le choix par le SEDIF d’une technologie particulièrement lourde et coûteuse, l’osmose inverse basse pression (OIBP), a au moins deux inconvénients majeurs. Il n’apporte pas de solution immédiate car sa mise en place va prendre une dizaine d’années. Il est irrévocable car le montant de l’investissement (plus d’un milliard d’euros HT) rend impossible de l’abandonner pour les trente ou quarante prochaines années. Cela interdit le recours aux technologies plus efficaces et moins coûteuses qui sont en train d’émerger.
Pesticides & Métabolites dans les Eaux Destinées à la Consommation Humaine : un Guide pour comprendre et agir
Face à la présence de plus en plus avérée de pesticides et de leurs métabolites dans les eaux destinées à la consommation humaine, les acteurs concernés ont besoin de maîtriser un cadre réglementaire complexe et évolutif relatif à ces contaminants, mais aussi de disposer d’outils permettant une prise de décision éclairée selon les situations rencontrées.
Ce guide a donc pour objectif premier de clarifier différentes notions via un glossaire. Il présente également un rappel des rôles et responsabilités des acteurs parties prenantes ainsi qu’une rubrique de type « Foire aux Questions ». Le second objectif de ce document est de donner aux acteurs chargés de la production et de la distribution de l’eau des outils (notamment des logigrammes) permettant de guider les prises de décision et la mise en œuvre des plans d’action dans les cas où la présence de pesticides ou de métabolites est avérée.
Une compréhension approfondie des concepts analytiques étant impérative pour aborder cette problématique, ce guide inclut par ailleurs des fiches détaillées exposant ces notions. En outre, une vue d’ensemble de la situation dans divers États européens, susceptibles d’adopter une approche différente de celle de la France sur certains aspects de cette problématique, sera fournie dans un second temps. Finalement, le présent document répertorie les références aux textes réglementaires et avis de l’Anses sur la base desquels est fondée la politique sanitaire de prévention et de gestion des risques liée à la présence de pesticides et de métabolites dans les EDCH.
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PFAS et ressources en eau : comment faire face ?
Un article de la revue professionnelle L’eau, l’industrie et les nuisances qui montre que l’osmose inverse basse pression n’est pas la technologie privilégiée par les entreprises. Différentes technologies basées sur les charbons actifs sont couramment employées, y compris par Veolia.
En quelques années les PFAS se sont imposés comme une préoccupation environnementale majeure. Cadre réglementaire, solutions techniques et méthodes de mesure se mettent progressivement en place pour dépolluer les masses d’eau et l’environnement et protéger la population. Mais ce sera long et coûteux. Par Patrick Philippon.
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La start-up française SPUMA a obtenu le premier brevet international d’extraction de PFAS dans des eaux contaminées
Un article de la revue professionnelle L’eau, l’industrie et les nuisances. Spuma, issue de Valgo, a breveté fin 2023 un procédé d’extraction par additif biosourcé et biodégradable, lié à un procédé de flottation.
Cette solution, qui permet de traiter rapidement de grands volumes d’eau, est destinée dans un premier temps aux besoins des collectivités et des industries (eaux usées et eaux de nappes). Spuma envisage de l’adapter ensuite aux besoins des stations d’épuration.