Le Ministre de l’environnement Philippe Martin vient d’annoncer son
refus de signer la demande de cession de 7 permis pétroliers, dont plusieurs concernaient les pétroles de schiste dans le bassin parisien, à la société Hess Oil. Les organisations signataires saluent cette décision qui, un mois et demi après la validation de la loi Jacob interdisant la fracturation hydraulique par le Conseil Constitutionnel, rejoint la volonté du gouvernement de refuser l’utilisation de la fracturation hydraulique en France à défaut d’avoir une
position claire sur l’exploration et de l’exploitation des gaz et huiles de schiste…
Cependant, si Philippe Martin dit oeuvrer pour « le respect de l’intérêt général » (lire l’article du Parisien), tout le monde ne peut pas en dire autant et le dossier des gaz et huiles de schiste est loin d’être clos, pas davantage que le dossier sur les gaz de couche en Nord Pas-de-Calais et Lorraine.
Dernière attaque en date : le rapport de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST) présenté à l’Assemblée Nationale par Christian Bataille et Jean-Claude Lenoir. Ces deux parlementaires ouvertement pro gaz de schiste prônent en effet «quelques dizaines de forages expérimentaux» pour pouvoir tester «la fracturation hydraulique améliorée ou des techniques alternatives» (lire article de Libération). Pris entre lobbies pétroliers et intérêts économiques, Ils n’hésitent pas à à minimiser au maximum les conséquences environnementales de la fracturation hydraulique et de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schiste.
« Pourquoi vouloir à tout prix extraire de notre sous-sol jusqu’à la dernière goutte de pétrole » s’interrogeait à juste titre Philippe Martin ce matin dans les colonnes du Parisien.
A l’heure où les signaux environnementaux sont au rouge, où les conférences des parties sur le climat des Nations Unies sont au point mort et où le dernier rapport du GIEC confirme que les changements climatiques n’ont jamais été aussi certains, il est en effet grand temps que la France respecte ses engagements climatiques et se tourne vers une transition énergétique basée sur la
réduction des consommations, l’efficacité énergétique, la production d’énergie renouvelable et un projet de société pour accompagner la transformation de la production, du transport, et de l’habitat.Cela ne peut donc passer par l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste.
Si le refus de signer de Philippe Martin constitue un nouveau pas pour l’environnement et la santé publique, nous demandons au gouvernement d’aller plus loin en interdisant définitivement toute possibilité d’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste et des gaz de couche, quelque
soit la technique utilisée.
Le 29 novembre 2011