Agro-industrie: toujours plus (d’eau)

 La  chambre d’agriculture régionale d’Île-de-France (CARIF)  demande moins de contraintes sur la protection des aires d’alimentation de captage et davantage de prélèvements d’eau pour les cultures. Des demandes complaisamment relayées par un rapport de la chambre régionale des comptes d’Île-de-France.

La chambre régionale des comptes d’Île-de-France a publié fin mai  un rapport sur la CARIF et son processus de fusion-constitution. Tout un chapitre de ce rapport est consacré à la gestion quantitative de l’eau et reprend, sans guère de recul critique, les arguments de la CARIF pour alléger les contraintes concernant la protection des aires de captages et obtenir davantage de prélèvements d’eau.
La CARIF mène une guérilla juridique contre le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Seine Normandie pour 2022-2027, après avoir porté en vain des recours contre le précédent SDAGE (2026-2022). Elle se plaint de ne pas être assez entendue alors que la FNSEA est partout dans les agences de  bassin et plus généralement dans toutes les instances s’occupant de l’eau. Elle occupe une place importante dans le collège des consommateurs économiques comme dans celui des élus, via les élus ruraux.

Le graphique ci-dessus montre que l’agro-industrie domine très largement l’agriculture d’Île-de-France, à plus de 86%!

Pour la CARIF, l’agence de l’eau s’occupe trop de la qualité de l’eau et pas assez de fournir la quantité d’eau qu’elle lui demande ! Pour convaincre du bien fondé de sa revendication, la CARIF souligne  que « le paradoxe que nous pouvons relever est qu’entre la demande sociétale de productions locales notamment légumières et la nécessité, pour produire ces productions, d’eau disponible, des solutions devront être trouvées ». Or le graphique montre que les cultures légumières et fruitières ne représentent qu’à peine plus de 2% de la surface agricole utile (SAU). L’agro-industrie, largement dominante, pompe beaucoup d’eau. Peut-être devrait-elle en laisser un peu aux productions vivrières? Un meilleur partage de l’eau au sein du monde agricole ne serait-il pas possible? Ne serait-ce pas la bonne solution plutôt que de mettre en danger les populations et l’environnement par des prélèvements excessifs?

Lire LA CARIF ET LA GESTION QUANTITATIVE DE L’EAU en page 13 du rapport de la chambre régionale des comptes en lien ci-dessous:

Chambre d’agriculture région Île-de-France

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