Ce que le combat contre la marchandisation et la pollution de l’eau doit à Eau de Paris

Médiapart a publié le 2 juin une enquête à charge sur les fuites d’eau à Paris. Eau de Paris y a répondu de façon détaillée. La Coordination Eau bien commun France tient à rappeler l’importance du modèle développé par Eau de Paris dans le combat pour une gestion publique, écologique et démocratique de l’eau en France et dans le monde. Retrouvez aussi les liens vers l’article de Médiapart et les réponses d’Eau de Paris.

Un peu d’histoire

De 1985 à 2010, la distribution de l’eau dans la capitale était concédée au privé, Veolia sur une rive de la Seine, Suez sur l’autre. La production était assurée par une société d’économie mixte regroupant la ville de Paris, Suez et Veolia. Cette période s’est caractérisée par une augmentation massive des factures et par une opacité de la gestion. La nouvelle majorité parisienne, élue en 2001, a pris la mesure du problème au cours de son premier mandat et a proposé la remunicipalisation, sous la forme d’un seul opérateur public, Eau de Paris, intégrant la production et la distribution de l’eau. Eau de Paris a été créé en 2010 et dès la première année, les résultats ont été au rendez-vous : baisse des tarifs pour les usagers domestiques, augmentation des investissements, résultat excédentaire ! De vitrine des multinationales, Paris est devenu la vitrine de la réappropriation publique des services de l’eau dans notre pays et à l’international. Eau de Paris a impulsé la fondation de France Eau publique qui regroupe de nombreuses régies publiques en France. Elle a aussi fortement contribué à la création d’Agua publica europa, le réseau européen des entreprises publiques de l’eau.

Les fuites d’eau

Eau de Paris a un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, rendement des grandes villes françaises : 91,2%. La moyenne nationale est de 83,3%. Nîmes a un rendement de 73,68%. Autrement dit, à Paris, moins d’un litre d’eau sur dix se perd au cours de son acheminement ; en moyenne nationale, c’est moins de deux litres sur dix ; à Nîmes c’est plus d’un litre sur quatre ! Et Paris progresse : en 2023, Eau de Paris a atteint 91,2 % de rendement contre 89,6 % en 2016…

Eau de Paris espère encore améliorer ce rendement, notamment en recourant à des capteurs accoustiques pour repérer les fuites. Mais la réduction des fuites ne doit pas conduire à des dépenses disproportionnées et à une augmentation sensible de la facture des usagers, qui ferait de l’eau un produit de luxe. Il faut trouver le bon équilibre en ayant en tête tous les objectifs : réduction des fuites, amélioration de la qualité de l’eau (avec par exemple la nouvelle filère de charbons actifs à flux continu, mise en place à l’usine d’Orly), réduction de l’empreinte écologique de la filière.

La sobriété ne se réduit pas à la question de la lutte contre les fuites d’eau. A Paris, la consommation d’eau potable baisse de façon sensible : de 7% entre 2018 et 2023. C’est 11 millions de m3 économisés chaque année. Le choix du maintien du réseau d’eau non potable qui permet notamment de nettoyer la voirie et d’arroser les espaces verts, à l’inverse de ce qui a cours en banlieue jusqu’à présent, contribue à réduire la consommation d’eau potable pour des usages qui ne nécessitent pas cette qualité d’eau.

L’engagement écologique

Dans bien des domaines, Eau de Paris a ouvert la voie. C’est le cas du soutien à la transition écologique et à l’installation d’agriculteur.rice.s bio autour de ses captages pour les protéger des pesticides. Eau de Paris a obtenu de faire subventionner ces actions au niveau européen au titre des services rendus par la nature. Et la qualité de l’eau s’est améliorée là où cette action est menée depuis le plus longtemps.

Face à la pollution massive de l’environnement, Eau de Paris tient bon et mène le combat. Quand le gouvernement autorise de nouveaux forages pétroliers près de captages, Eau de Paris dépose des recours juridiques, impulse une large mobilisation et appelle à une législation plus protectrice des captages. C’est tout l’inverse du Syndicat des eaux d’Île-de-France qui a renoncé à agir contre la pollution de l’eau et a choisi la surenchère technologique dans le traitement de l’eau aux frais des usagers.

Le droit humain à l’eau

Un tarif bas, le plus bas de toute l’Île-de-France, auquel s’ajoute une participation importante au fonds de solidarité logement permet de réaliser le droit humain à l’eau pour tous les usagers domestiques connectés au réseau. Pour les autres, vivant dans la rue, l’installation massive de fontaines répond à leur besoin vital. Ces fontaines contribuent au rafraichissement en période de canicule.

Bien sûr, des défauts sont toujours à corriger, des améliorations sont toujours possibles, mais d’ores et déjà, par ses actions depuis bientôt quinze ans, Eau de Paris a donné corps à l’alternative à la marchandisation de l’eau et à un nouveau modèle de gestion de l’eau, public, écologique et démocratique. C’est une source d’inspiration pour tous et un atout pour répondre aux défis du futur.

Eau Bien Commun PACA


À Paris, l’eau fuit et la ville regarde ailleurs

Dans les sous-sols de la capitale, des milliers de fuites impactent le réseau d’eau. Un gâchis, doublé d’une aberration parfois à l’œuvre : le nettoyage du réseau à l’eau potable. La mairie considère qu’avec un rendement du réseau de 91 %, la situation est largement sous contrôle.

Jade Lindgaard

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À Paris, un engagement sans faille contre les fuites d’eau

Dans le sous-sol parisien courent 2200 km de réseau d’eau potable et 1700 km de réseau d’eau non potable, gérés par Eau de Paris. La lutte contre les fuites est une priorité pour Paris et son opérateur, qui affiche un haut niveau de rendement de son réseau.

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