Un reportage de Mehdi Laïdouni dans Reporterre, qui pointe la responsabilité (« à 80% ») de l’agriculture dans les récentes inondations par ruissellement dans le Nord Pas de Calais.
La raison est simple. Les régions touchées par les inondations — surtout le Montreuillois et le Boulonnais — ont une longue tradition bocagère, mise en péril par le développement de certaines cultures — comme le soja et le maïs — au détriment de l’élevage, notamment laitier, qui façonnait le paysage. Le lait, moins rentable, est peu à peu délaissé. « Les prairies sont des éponges, c’est ce qui nous permet d’absorber les ruissellements. Beaucoup de prairies ont été retournées, parce que les agriculteurs ne font plus de lait », déplore Estelle Doutriaux.
« Le modèle maïs-soja laisse les terres nues à partir du mois d’octobre. Ici, la terre a aussi accueilli beaucoup d’engrais, et est plus fragile. L’agriculture est responsable des inondations à 80 %. La prévention doit se faire chez nous, ça éviterait à Saint-Omer d’être inondée », dit Didier Findinier, cultivateur de blé ancien bio à Campagne-lès-Boulonnais, village voisin de Bourthes.