Ce texte sur les événements climatiques extrêmes est un chapitre du manuel « Restaurer les cycles de l’eau pour préserver le climat« , un ouvrage collectif et participatif rédigé dans le cadre du projet Erasmus + « Groupe d’Engagement pour l’Eau et le Climat » (GEEC) associant la Coordination EAU Île-de-France, la Coordination Eau Bien Commun Auvergne Rhône-Alpes, Ludia A Voda (Peuple et Eau) en Slovaquie et The Flow Partnership, en Angleterre.
A première vue, les inondations et les sécheresses pourraient sembler être des phénomènes opposés. Pourtant, à y regarder de plus près, nous constatons que ces phénomènes arrivent souvent dans les mêmes régions au cours de l’année, lorsqu’ils sont associés à des conditions climatiques extrêmes. Néanmoins, il est possible de lutter contre ces phénomènes par des solutions simples. Par exemple, les solutions au ruissellement en cas d’inondations dans un environnement dégradé, une fois appliquées, peuvent recharger les aquifères et augmenter le niveau des nappes phréatiques, rendant le sol prêt pour des cultures et les écosystèmes florissants.
L’irrigation est la cause principale de l’exploitation des eaux souterraines dans les zones agricoles. Le prélèvement de l’eau est le terme utilisé pour se référer à l’eau prise à son environnement naturel pour une variété de besoins. Un excès de prélèvement apparaît lorsque ce dernier est supérieur au taux de renouvellement en eau. Ainsi, de gros prélèvements peuvent causer des assèchements de rivières et de zones humides, une variation dans le flux de l’eau avec un impact pour la création d’hydroélectricité et pour les réserves en eau, la baisse des nappes phréatiques et l’intrusion d’eau de mer à l’intérieur des terres, causant alors une dégradation de cette eau.
La météo est le changement climatique sur une courte période de temps, alors que le climat est cette même modification atmosphérique mais sur des périodes de temps plus longues. Le déséquilibre de l’eau affecte la santé des écosystèmes lorsque l’influence du grand cycle de l’eau prend le dessus sur celle des cycles locaux auto-régulés. La même chose pourrait être vraie en cas d’événements climatiques extrêmes: le climat prenant le pas sur le temps qu’il fait. Les sécheresses répétées sont le résultat d’altérations, naturelles ou induites par le changement climatique, sur les schémas météorologiques. Par exemple, El Niño et La Niña, influencent directement la disponibilité en eau et peuvent causer une pénurie d’eau sur une échelle de temps allant de quelques mois à des années. Le changement climatique a donc un impact sur l’ensemble du cycle hydrologique et altère les scénarii d’intensité et de volume des précipitations. Certaines études montrent même la possibilité d’un phénomène de « défrichement local des forêts, changeant entièrement les climats continentaux d’humide à aride, avec des précipitations en baisse de plus de 95 % à l’intérieur ».
Comme nous l’avons vu, le cycle de l’eau inclut les précipitations, l’évapotranspiration, une circulation d’eau au-dessus et sous la terre et son stockage dans les rivières, les lacs, les nappes souterraines et les océans. Une inondation peut survenir dans des régions connaissant la mousson ou comme un résultat de l’augmentation de l’urbanisation. Avec le changement climatique, il faut s’attendre à une augmentation des inondations puisque l’air, à une température plus élevée, retient plus d’humidité et que l’augmentation de l’évapotranspiration conduit également à des précipitations importantes. Ainsi, une inondation peut progresser et atteindre de grandes zones, puisque l’eau se déverse en aval via les rivières et peut avoir un effet négatif sur les infrastructures urbaines et l’agriculture. Les solutions, comme des systèmes de prévision des crues implantés en Afrique du Sud ont été efficaces pour réduire les inondations.
La connexion étroite entre les inondations et les sécheresses est bien illustrée par le documentaire de Julia Dahr et Kisilu Musya « Thank You For The Rain » (« Merci pour la pluie » 2017). Kisilu, un fermier kenyan, a enregistré des évènements météorologiques extrêmes dans sa ferme, dont des inondations après une sécheresse sévère au cours d’une année. Son vécu l’a conduit à être désormais convaincu du changement climatique. Étant fermier et père, il est devenu un activiste au sein de sa communauté. Dans les vastes régions sèches, comme dans certains pays africains, les aquifères peinent à se recharger, en raison d’un effet d’imperméabilisation des sols secs. En conséquence, l’eau met davantage de temps pour atteindre les couches profondes du sol et le trop-plein est emporté vers les lits des rivières. Il s’agit d’une perte d’eau de pluie qui devrait être absorbée naturellement par les sols pour leur santé, être disponible pour les êtres vivants et recharger les réserves souterraines.
Le pilotage des nappes phréatiques et réserves aquifères est en défaut, des applications informatiques dédiées permettraient aux équipes qui les exploitent d’agir de manière plus réactive en régulant en temps réel le niveau minimum et le niveau maximum.
Dès que le niveau minimum des nappes est atteint les pompages doivent cesser et remplacés par des injections d’eau captée sur les cours d’eau adjacents pour rétablir l’équilibre des réserves aquifères ou nappes phréatiques.
Ce contrôle en temps réel nécessite des outils informatiques appropriés pilotés par les gestionnaires.
il n’y avait pas de centrale nucléaire dans le secteur des inondations (en Allemagne et en Belgique) , les mêmes précipitations dans le bassin versant de la Garonne et ce sera Fukushima ! Des milliers de personnes sont potentiellement en danger et comme pour la vallée de la Roya l’alerte sera donnée trop tard !
Il n’existe qu’une seule méthode pour se protéger des inondations : capter les ruissellements de surface le plus en amont possible des bassins versants (réserves collinaires, bassins d’expansion des crues, bassins de rétention, etc …), autrement dit reconstruire de TOUTE URGENCE les fameuses digues que l’état a fait détruire au nom de la continuité écologique des cours d’eau … On avait 30 ans pour se préparer au dérèglement climatique et au lieu de construire l’état a détruit … EAU SECOURS !