Socialisation des pertes et privatisation des bénéfices, un grand classique de l’économie capitaliste. Une éventuelle nationalisation de Thames Water, la plus grande compagnie des eaux de Grande-Bretagne se trouvant actuellement en mauvaise posture financière, est à l’étude, selon plusieurs médias britanniques. Par RTBF. Et lien vers un article de Médiapart (abonné.e.s)
L’entreprise fournit des services d’eau et d’assainissement à 15 millions de personnes à Londres et dans le sud-est de l’Angleterre. Elle appartient à plusieurs fonds de pension et à des fonds souverains du monde entier mais est endettée à hauteur de 14 milliards de livres (6,2 milliards d’euros), et a désespérément besoin d’argent frais.
Thames Water elle-même a annoncé mercredi qu’elle était en pourparlers avec ses actionnaires pour une nouvelle injection de capital, à hauteur d’un milliard de livres.
Selon plusieurs sources, des discussions sont également en cours avec l’autorité de régulation de l’eau Ofwat et les ministères de l’Environnement et des Finances. L’un des scénarios sur la table verrait le gouvernement prendre le contrôle de la compagnie. Dans le passé, Thames Water a été régulièrement critiquée pour sa politique d’endettement, en particulier par les organisations de défense de l’environnement. Celles-ci dénonçaient le fait que l’entreprise levait des sommes considérables par le biais d’obligations et les utilisait pour verser des dividendes élevés et des primes aux dirigeants, tout en n’investissant pas suffisamment dans ses infrastructures vieillissantes.
Après trois ans à la tête de la compagnie des eaux, la DG Sarah Bentley a démissionné mardi avec effet immédiat.
Thames Water : la nouvelle faillite du modèle de privatisation britannique
La compagnie privée d’eau qui dessert Londres est au bord de l’effondrement. Grevée de dettes, souffrant de sous-investissement chronique, elle a été dévastée par la cupidité de ses actionnaires. Lors de sa privatisation en 1989, elle était censée devenir une des références néolibérales pour les services publics. Qui va payer le désastre ?