Les rivières disparaissent-elles de la carte ? Leur cartographie en cours dévoile des conceptions de la nature guidées par des objectifs opposés : protection des milieux aquatiques et de la santé publique contre exploitation agricole intensive. Publié en juillet 2020 dans la revue métropolitiques par Kévin de la Croix, Marie-Anne Germaine et Nicolas Verhaeghe, c’est le premier article scientifique à aborder ce sujet.
En juin 2015, le ministère de l’Environnement a donné instruction aux services préfectoraux d’établir une cartographie des cours d’eau dans chaque département afin d’assurer la bonne application de la police de l’eau. L’enjeu est majeur puisque les résultats vont largement conditionner les pratiques, notamment agricoles. La présence d’un cours d’eau entraîne l’obligation de respecter le long de ses rives une zone tampon de cinq mètres de large, sous la forme de bandes enherbées non cultivées, pour empêcher le transfert de produits phytosanitaires vers les eaux de surface. Ce dispositif est une condition d’obtention des aides financières de la Politique agricole commune, au titre du respect des « bonnes conditions agricoles et environnementales». Il est complété par un arrêté ministériel rendant obligatoire le respect d’une zone non traitée (ZNT) à proximité de certains cours d’eau, afin de limiter le transfert de produits par dérive de pulvérisation.
Afin de comprendre les implications politiques et environnementales de cette réforme, nous examinons en premier lieu les enjeux techniques et sociaux de la « mise en carte » d’un espace aquatique fluctuant. La cartographie est un dispositif de pouvoir qui nous invite à revisiter, dans un deuxième temps, les implications d’une définition moderne de la nature (Latour 1991) en considérant les cours d’eau comme des complexes à la fois naturels et anthropiques. La mise en œuvre des travaux de cartographie dans un agenda politique contraint soulève différents problèmes techniques et conflits d’acteurs dont nous analysons, dans une troisième partie, les tenants ainsi que les conséquences, cinq ans après l’application de l’instruction ministérielle.
Lire l’article complet dans la revue métropolitiques
Cours d’eau ou fossé de drainage ? Au centre de l’image, presque invisible et dissimulé par la végétation, le ru ne représente qu’un mince filet d’eau à cet endroit. Il résulte des écoulements en tête de bassin versant situés sur des terrains agricoles remis en cause par la nouvelle cartographie. Il était toujours considéré comme un cours d’eau en 2017 : la bande enherbée à droite de l’image est respectée par l’exploitant agricole et fait office de zone tampon avec le champ. Photo : K. de la Croix.
pour répondre à jacques Lacote :
le contraire de la misère ce n’est pas la richesse mais le partage (abbé Pierre) … partage équitable des revenus du travail !
Bonjour,
Les écarts systématiques entre les envolées « lyriques » politiques et les réalités socio-économiques sont devenus insupportables et, surtout, dangereux pour l’avenir immédiat et celui de nos enfants !
Tous les domaines sont fragilisés : éducation, santé, personnes âgées, environnement, transports, habitat, emplois, sous-traitance, rémunérations, conflits internes et internationaux, immigration … Seuls sont pris en compte les résultats des grandes entreprises et les dividendes versés (les marchés boursiers en témoignent, depuis 40 ans), dans une concurrence voulue comme sauvage où seuls les plus fourbes peuvent s’en sortir (complicités, trafics, paradis fiscaux : voir la récente enquête sur les 1 200 milliards de $ que les banques ont laissé filer dans leurs comptes- encours total publié : 30 000 milliards de $ !!)
Ces entêtements d’une minorité insatiable qui prend l’ascendant sur les (ir)responsables politiques, font courir un grave danger à toute les populations. Les comptes en banques ne sont pas comestibles !
L’extrême dispersion des réactions citoyennes et des sources d’information, nuit gravement à l’efficacité de toutes les actions entreprises pour un retour au simple respect de notre devise républicaine !
Qui va oser renverser durablement la tendance ?!
https://www.boursier.com/indices/graphiques/nasdaq-composite-XC0009694271,US.html -> cliquer sur « max » et autres graphiques.
Ces surprenantes progressions historiques, alors que l’on nous rebat les oreilles avec « la crise » (quelle crise ? Pour qui ?), ne font qu’accentuer incroyablement les écarts de situation entre les actionnaires et les salariés. En France, la suppression de l’échelle mobile des salaires, en 1982, sous un gouvernement dit » socialiste », a contribué fâcheusement à cette dérive !
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_mobile_des_salaires –
Certes, le taux d’inflation officiel est faible mais les écarts de rémunération entre ouvriers/employés/cadres moyens et dirigeants de haut niveau/actionnaires sont contraires à toute logique économique depuis 40 ans.
Idem au niveau agricole :
https://eau-iledefrance.fr/les-enjeux-de-la-nouvelle-cartographie-des-cours-deau-en-france/#more-12149
Bien amicalement.
il vous manque un élément crucial : tous les fossés de drainage doivent aboutir dans des bassins de rétentions pour éviter les pollutions et les inondations, et c’est justement ce qui pose problème en ce moment puisque les collectivités n’ont pas mis en place les bassins . Une rivière n’est caractérisée et ne devrait être alimentée que par ses sources, les ruissellement doivent être captés pour infiltration ou utilisation dans des réserves collinaires ! si tous les fossés étaient au normes on ne parlerait pas d’inondation et de sécheresse !
https://www.mediaterre.org/france/actu,20200211092626.html