Le collectif Eau’bervilliers s’adresse M. Derkaoui, S. Karroumi, K. Franclet, leurs colistières et colistiers en lice pour le second tour des municipales et leur demande de s’engager plus avant pour un service public de l’eau dans leur ville.
Le 14 mai 2020, entre les deux tours des élections municipales et alors même que la date du second tour n’avait pas encore été fixée, le bureau du SEDIF (Syndicat des Eaux d’Ile de France) présidé par M. André Santini a décidé de mettre en demeure les présidents des EPT Plaine Commune, Est Ensemble et Grand Orly Seine Bièvre de lui communiquer avant le 31/12/2020 leur décision définitive sur la réadhésion ou non de leur territoire au SEDIF pour le service public de distribution de l’eau.
Rappelons qu’une réadhésion au SEDIF serait de facto irréversible, au moment où il prépare un nouveau contrat de concession qui continuera de livrer à Veolia et/ou à un groupe équivalent les leviers de commande et par conséquent la faculté de prélever des profits financiers pendant au moins une décennie, sans aucune réelle possibilité de recours pour les élus et les usagers.
Rappelons aussi que le SEDIF provoque une situation de blocage en refusant de fournir aux territoires toutes les informations nécessaires pour estimer précisément l’équilibre économique des futures régies.
Rappelons enfin que la SEDIF connaîtra une augmentation massive de ses tarifs dans les prochaines années du fait de ses différents projets pharaoniques: eau adoucie pour un coût de 500 millions d’euros par usine de production, grand ring de l’eau, etc.
A l’inverse, la régie publique que nous appelons de nos voeux serait placée sous la responsabilité de Plaine Commune et sous le contrôle aussi démocratique que possible d’un conseil au sein duquel des femmes et des hommes représentant les usagers, les salariés, des associations, tiendraient toute leur place. Toutes les études récemment entreprises démontrent les avantages socio-économiques et tarifaires d’une régie chargée de la distribution, même circonscrite à une partie des villes de Plaine Commune, par rapport au SEDIF, a fortiori dans une période où la précarité sanitaire et sociale est fortement et durablement exacerbée. Le prix moyen pour les usagers pourrait en effet baisser jusqu’au niveau de celui de Paris qui est le plus bas d’Ile-de-France.
Ce projet de régie publique sera liquidé si jamais le nouveau conseil municipal ne s’oppose pas à la réadhésion au SEDIF. A n’en pas douter, le nouveau conseil territorial de Plaine Commune sera saisi rapidement de cette question.
Vous comprendrez que celles et ceux des électeurs-usagers qui comme nous se soucient du montant de leurs factures d’eau, directement ou à travers leurs charges locatives, de l’avenir de ce service public essentiel et du droit à l’accès à l’eau pour toutes les populations sans exclusive, ont besoin de connaître vos intentions sur ce point avant le second tour de l’élection municipale le 28 juin.
C’est pourquoi, au delà de vos engagements de campagne communiqués antérieurement, nous vous demandons de préciser si vous acceptez de vous engager à :
– refuser toute procédure de ré-adhésion au SEDIF pour le service de distribution de l’eau
– demander au conseil territorial de Plaine Commune de créer en son sein pour le 1/1/2021 un service de 7 agents chargé de prendre le contrôle de la fin du contrat actuel avec Veolia et de préparer la mise en oeuvre de la future régie (service financé par prélèvement sur les montants actuellement facturés par Veolia aux usagers, sans surcoût pour eux).
Lire les réponses des candidat-es d’Aubervilliers au questionnaire EAU municipales 2020 pour le premier tour