L’ONG Foodwatch a déposé mercredi 25 septembre deux nouvelles plaintes pour « tromperie » auprès du tribunal judiciaire de Paris : l’une contre l’entreprise Alma, l’autre contre le groupe Nestlé. La multinationale suisse avait pourtant scellé il y a quelques jours un accord avec la justice censée éteindre les procédures judiciaires en cours. Par Marie Dupin de Radio France.
« Une tractation financière ne doit pas mettre fin aux investigations sur une fraude d’ampleur internationale ». Alors que le tribunal d’Epinal annonçait il y a quelques jours la signature d’une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), censée permettre à Nestlé d’échapper à un éventuel procès dans cette affaire, en échange du versement d’une amende de 2 millions d’euros, l’ONG Foodwatch porte plainte de nouveau, et demande la désignation rapide d’un juge d’instruction, ainsi que des « sanctions exemplaires », selon les informations de franceinfo et du Monde.
Il s’agit de deux nouvelles plaintes, cette fois avec constitution de partie civile, déposées auprès du tribunal judiciaire de Paris, pour faire la lumière sur la responsabilité des industriels dans cette vaste affaire de tromperie des consommateurs, mais aussi sur le manque de transparence de l’Etat dans cette affaire. En effet, comme l’avaient révélé Le Monde et la cellule investigation de Radio France en janvier 2024, le gouvernement avait été informé dès 2021, par l’entreprise Nestlé elle-même, lors d’un rendez-vous organisé à Bercy auprès du cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, à l’époque ministre de l’industrie, de la mise en place de traitements illicites destinés à purifier des sources d’eau contaminées par des bactéries et des pesticides.