Revoir les usages et moins consommer

Dans le cadre de la journée spéciale « Alerte sur l’eau » sur ICI, Géraldine Houdayer a interrogé deux hydrogéologues, l’une spécialiste des nappes au BRGM, l’autre directrice de recherche au CNRS. Toutes deux jugent indispensable de « revoir nos usages de l’eau » pour une société plus sobre. Focus sur les événements climatiques extrêmes. Ici a également publié une sélection de 44 reportages sur les économies d’eau, la lutte contre la pollution, les sécheresses…

Sécheresses qui dureront deux à trois ans, pluies intenses qui ne rechargeront pas toujours les nappes, traitement plus coûteux de l’eau potable… Dans les années qui viennent,« il va falloir revoir nos usages de l’eau », prévient Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, l’organisme qui surveille les nappes phréatiques et la qualité de l’eau en France. Pour Florence Habets, hydrogéologue et directrice de recherche au CNRS, il est indispensable de modifier en profondeur nos consommations, alors que nos sociétés vont connaître des « mutations très fortes et très contraignantes ».

Si les chercheurs ne savent pas exactement quelles précipitations toucheront la France dans les décennies à venir, ils savent que la ressource en eau va se raréfier, en raison de la hausse des températures. Les experts du Giec prévoient, pour la France métropolitaine, un réchauffement moyen de 2°C en 2030, 2,7 °C en 2050 et 4 °C en 2100, par rapport à la période pré-industrielle. Selon les prévisions de Météo France et du CNRS, les sécheresses, plus sévères, dureront jusqu’à deux ou trois ans. Les pluies intenses seront également plus fréquentes, mais elles ne permettent pas toujours de recharger les nappes phréatiques.

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Des limites de l’adaptation

« Évidemment qu’on peut s’adapter à une partie de ce phénomène », estime Florence Habets, qui travaille sur les futurs de l’eau en France. « Par contre, imaginer qu’on pourrait conserver tout ce qu’on a dans une France à 4 degrés de plus, ça, c’est clairement faux », tranche-t-elle. Il faut quand même accepter qu’il y a des choses qui vont vraiment évoluer de façon très marquée », poursuit-elle.

De nombreuses solutions imaginées pour répondre à la raréfaction de l’eau « impactent encore plus l’environnement et donc aggravent cette pénurie », dénonce la chercheuse. Elle pointe notamment les efforts « énormes » mis en place pour l’irrigation des cultures.« Bien sûr que les légumes doivent être irrigués, mais à un moment, quand on prélève trop d’eau, il faut peut-être accepter que certaines productions diminuent, ou que certains usages que l’on a doivent être réduits », estime-t-elle.

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« Les évènements climatiques extrêmes vont se multiplier” en France

Avec le changement climatique, les phénomènes extrêmes vont se multiplier dans les années à venir. Les sécheresses risquent de durer des années, et les épisodes de fortes pluies et d’inondations vont se multiplier. Dans le cadre de la journée « Alerte sur l’eau », ICI vous explique ce qui nous attend.

Davantage d’épisodes de pluies intenses, d’inondations, et des périodes de sécheresse sévère qui dureront deux ou trois ans. Voilà comment se profilent les décennies à venir en France. « Les précipitations extrêmes vont être plus fortes, c’est déjà ce qu’on observe », prévient Florence Habets, hydrogéologue et directrice de recherche au CNRS. Elle travaille sur plusieurs projets qui imaginent les futurs de l’eau en France. Si les spécialistes ont du mal à prévoir avec précision les niveaux de pluies annuelles moyennes d’ici la fin du siècle, ils sont sûrs d’une chose : les phénomènes extrêmes vont se multiplier et s’intensifier, en raison de la hausse des températures.

CARTE – « Alerte sur l’eau » : ces initiatives locales pour limiter la pollution et réduire la consommation

À l’occasion de la journée spéciale « Alerte sur l’eau » ce mercredi sur ICI, vos radios locales s’intéressent à la ressource en eau, alors qu’elle se raréfie. Économies d’eau, lutte contre la pollution, sécheresses : découvrez notre sélection de 44 reportages près de chez vous.

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