Jutigny (77): des habitants s’interrogent sur la qualité et la gestion de l’eau

A l’occasion d’une réunion publique organisée par la municipalité le mercredi 12 décembre, des habitants expriment leurs inquiétudes et interpellent leurs concitoyens. Voici leurs questions.

  • L’eau du robinet est polluée, est–ce dangereux pour la santé ?

L’eau contient de l’Atrazine substance cancérigène, utilisée par l’agriculture et interdite depuis 20 ans. Elle se retrouve aujourd’hui dans l’eau. Ce sont en fait toutes les nappes phréatiques alentours qui sont contaminées par les pratiques agricoles en cours depuis des années.

Boire de l’eau en bouteille ne résout rien ! Tant pour l’eau qu’elles contiennent polluée aussi par le plastique, que pour l’environnement : fabrication, transport, recyclage, et surtout déchets plastiques. Il faut savoir que 75% des emballages ne sont pas recyclés en France et se retrouvent dans les décharges ou dans la nature…

L’eau en bouteille revient 100 à 300 fois plus chère que l’eau du robinet.

  • C’est déjà une des eaux les plus chères de France. Pourquoi, qu’est-ce qui justifie cela ?

L’eau est beaucoup plus chère à Jutigny qu’à Paris par exemple, jusqu’à 5 fois en fonction de la consommation. Pourtant l’eau est une ressource gratuite… mais Veolia qui est le délégataire du syndicat des eaux fait 25 milliards de chiffre d’affaires par an et facture en moyenne 30% plus cher qu’en régie publique.

De plus, le réseau de Jutigny est particulièrement mal entretenu. Il fuit énormément :  seulement 55% de l’eau pompée arrive au robinet, le reste part dans la nature. Cette eau évidemment nous est facturée et augmente le prix du m3.  A priori à ce jour des travaux effectués en 2016 ont permis de réduire ces fuites mais la facture n’a pas baissé pour autant.

  • Le prix de l’eau va-t-il encore augmenter ?

Pour distribuer cette eau polluée, le Syndicat des Eaux (Veolia) a obtenu des dérogations de l’ARS (Agence Régionale de Santé) depuis 10 ans, mais il est obligé de trouver une solution.

La solution retenue est de fusionner avec le réseau de Provins (le transprEauvinois) qui capte l’eau à Noyen sur Seine, dans La Bassée, pour former un nouveau syndicat plus vaste, le Syndicat des Eaux de l’Est Seine et Marne, dit S2E77. L’eau est semble-t-il moins polluée par les pesticides mais pour combien de temps ? Car aucune protection du captage n’est prévue. Ce réseau sera a priori très vaste et reliera toutes les communes rurales autour de Provins, jusqu’à la Ferté Gaucher..

Le puits existant sera bouché. Nous serons donc dépendants du S2E77 sans retour en arrière possible.

Cette solution va rendre dépendant toute la zone à un seul point de captation, elle entraînera des travaux très lourds de plusieurs millions d’euros qui seront répercutés sur nos factures d’eau et nos impôts.

  • Une étude est en cours, à quel moment aurons-nous les résultats ?

Combien d’habitants seront finalement concernés ? Comment seront répartis les coûts ?  Quelle augmentation du prix de l’eau ? Comment seront financés les travaux ?  Comment les décisions se prennent – elles ? Les consommateurs/citoyens sont-ils consultés, informés, écoutés, concernés ? Quel engagement est prévu ? Quelle Délégation de Service Public, Avec quel opérateur, avec quelles garanties de qualité, de prix… ? Existe-t-il des risques écologiques si la quantité d’eau prélevée est trop importantes ? Les risques de fuites ne seront-ils pas être plus importants sur un aussi long réseau? La proximité de la centrale nucléaire de Nogent à 15km en amont de la zone de captage, ne constitue- t-elle pas un risque très grave pour l’ensemble des habitants ?

  • A quel moment la décision sera-t-elle définitive pour Jutigny ? Où en est l’enquête publique ?

Est-il envisagé de se raccorder à Eau de Paris situé à l’entrée de Jutigny à 300 m du puits d’alimentation actuel ? La question a-t-elle été posée à Eau de Paris ?

En ce moment le soulèvement national des Gilets Jaunes nous montre que nous avons en tant que citoyens et consommateurs intérêt à nous exprimer. Venez débattre de la question de l’eau qui est indispensable à la vie et notre bien commun à tous.

 

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