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Les “bracelets blancs” européens à Strasbourg et à Bruxelles

bb_eletti_engBruxelles, le 3 juin 2014 – 63 Députés européens contre la corruption se retrouvent au parlement européen, soit plus de 8% des 766 députés élus dans les 28 pays membres de l’Union Européenne élargie; c’est le résultat de la campagne Restarting the Future aux élections européennes 2014. Il y a 22 députés qui viennent d’Italie où la campagne a été créée en 2013 suite aux élections nationales, 17 députés espagnols, six députés allemands, cinq députés français, deux députés autrichiens et deux députés portugais, et un député belge, chypriote, tchèque, finlandais, irlandais, luxembourgeois, roumain et suédois.

La campagne numérique promue dans toute l’Union Européenne par les ONGs italiennes Libera et Gruppo Abele en coopération avec Avviso Pubblico, Mafia Nein Danke, Libera France, Anticor et la Coordination Eau Île-de-France, vise à encourager la transparence et à lutter contre la corruption en Europe. Cette campagne a atteint plus de 133 000 signatures et 400 candidats de 27 Etats en 20 jours. Le seul pays où il n’y avait aucun candidat européen à porter la campagne, est la Pologne.

Tous les députés européens qui ont rejoint la campagne vont recevoir un bracelet blanc donné par les ONG membres de Restarting the Future. Ce bracelet est le symbole de la lutte contre la corruption et des promesses qu’ils ont fait. Le Groupe de l’alliance progressiste des sociaux-démocrates (S&D)  a pour le moment 34 « bracelets blancs”, le groupe Gauche Unie Européenne- Gauche Verte Nordique en a 14. Trois bracelets blancs européens viennent du groupe du Parti du Peuple Européen (chrétien-démocrate) et trois des Verts-ALE.  

Parmi eux: Ana Gomes du Portugal, députée européenne depuis 2004, Mercedes Bresso d’Italie qui a été élu président du Comité des Régions en février 2010, David Sassoli, déjà député européen pour le groupe de l’alliance progressiste des sociaux-démocrates. Il y a également Elena Valenciano, la porte-parole du parti des travailleurs (PSOE) espagnol, et Monica Macovei, ministre de la Justice en Roumanie de décembre 2004 à avril 2007 qui ont souscrit aux promesses de la campagne européenne. “Ceci n’est pas suffisant,” disent les organisateurs “Nous allons continuer à demander des engagement contre la corruption à tous les députés européens élus, notamment une loi européenne pour protéger les lanceurs d’alerte et d’autres actions concrètes pour lutter contre le crime organisé. Nous voulons plus de bracelets blancs à Strasbourg et à Bruxelles.”

La campagne a commencé en Italie et s’est propagée à travers l’Union européenne: l’initiative est soutenue par les principaux candidats à la présidence de la Commission EUropéennneMartinSchulz pour le parti des Socialistes Européens, Alexis Tsipras pour le Front de Gauche européen et José Bové pour les Verts. Restarting the future est la réplique de la campagne “Riparte il futuro, initiée en Italie pendant les élections nationales de février 2013 et qui a atteint  plus de 517 000 signatures. “La corruption est un vrai problème avec de multiples facettes. Nous devons tous faire un effort pour la combattre,” dit Don Luigi Ciotti, le fondateur de l’ONG Liberia. “L’espoir a besoin de nous.”

Si je suis élu Président de la Commission, je vais encourager une politique qui non seulement lutte contre la corruption et le crime organisé mais également protège ceux qui ont le courage de parler,” déclare Martin Schulz. Restarting the Future a mis en avant des demandes concrètes à tous les députés européens avant les élections, telle une résolution parlementaire proposant une directive européenne sur les lanceurs d’alerte et la mise en place d’outils communs pour lutter contre le crime organisé de plus en plus transfrontalier à travers l’Europe.  

 

Pour suivre la pétition en temps réel

Le site internet de la campagne:www.restartingthefuture.eu

Sur twitter https://twitter.com/restartinfuture

Sur facebook https://www.facebook.com/restartingthefuture

Kit presse https://www.restartingthefuture.eu/press-kit

 

Contacts

Angela Gennaro

Mob. +39 3383726103

Mob. +32 489116458

angela@riparteilfuturo.it

Skype: angela.change

 

Francisco Milàn

Mob. +32 483 70 99 95

francisco@restartingthefuture.eu


 

 

 

Grèce: le Conseil d’Etat se prononce contre la privatisation de l’eau à Athènes

Au lendemain du référendum contre la privatisation de la régie publique de l’eau (EYATH) de Thessalonique, c’est un second coup de semonce qui est intervenu en Grèce! Le Conseil d’Etat a rendu une décision annulant l’acte par lequel le gouvernement souhaitait transférer un tiers de la propriété de EYDAP (régie publique de l’eau d’Athènes) à un fond de développement.Cette décision gouvernementale qui formait le premier jalon pour la privatisation de l’eau a été annulée car contraire aux articles 5 et 21 de la Constitution. Ces derniers  garantissent le droit à la protection sociale et sanitaire, ainsi que l’importance du rôle de l’Etat dans la santé publique.

Le conseil d’Etat a en effet jugé que : « la conversion d’une compagnie publique (régie de l’eau) en une compagnie privée visant le profit, remet en cause la continuité de la distribution de biens à des prix abordables et de bonne qualité, distribution qui n’est pas garantie alors par la supervision de l’Etat.  »
De plus  » les services de distribution et d’assainissement d’eau qui sont nécessaires a une vie saine et à l’accès à l’eau potable, sont des biens ‘naturels’ nécessaires à la survie et de plus en plus rares. »

Cette décision vient conforter les efforts de la campagne contre la privatisation de l’eau en Grèce et plus largement en Europe.

 

Succès éclatant du référendum contre la privatisation en Grèce

Le 18 mai 2014, plus de 1500 bénévoles ont mis en place des urnes pour permettre aux citoyens des 11 municipalités de Thessalonique de s’exprimer sur la privatisation de l’eau. Ce référendum populaire, se tenant  au même moment que les élections municipales, a été déclaré illégal au dernier moment par le gouvernement qui a même menacé d’arrêter ses organisateurs!

218 002 personnes ont pris part au vote, ce qui représente 34% des inscrits, à comparer aux 55% des électeurs ayant participé aux élections municipales. Une comparaison à relativiser car souvent les urnes pour le référendum étaient placées dans des endroits peu accessibles et peu visibles, du fait de l’interdiction gouvernementale.

La résultat, 98% de personnes se prononçant contre la privatisation de la régie municipale de Thessalonique (‘NON’), a été certifié par des observateurs internationaux et le syndicat grec des avocats. Un tel résultat  s’explique par la non participation des citoyens votant pour les conservateurs (la ligne du parti étant celle du gouvernement, c’est à dire que le référendum est illégal et avec une validité douteuse) et surtout par le fait que l’écrasante majorité des citoyens sont opposés à la privatisation des services publics (plus de 75% sont contre).

Le plan de privatisation concernait EYATH, une régie publique sans déficit, qui distribue l’eau aux 1.5 million d’habitants de Thessalonique. Deux compagnies privées, Suez (France) et Mekorot (Israel) ont fait part de leur intérêt pour le rachat de EYATH.

Ce référendum constitue le point d’orgue  d’une mobilisation populaire sans précédent en Grèce alliant collectifs, institutions et individus, aux objectifs variés et différents. Il a permis aux citoyens de retrouver un peu de leur dignité et de leur pouvoir d’agir mis a mal depuis plus de quatre ans par la troïka. Malgré les efforts des bénévoles pour garder un semblant de neutralité autour des urnes, des discussions impromptues contre la privatisation ont commencé tout autour des lieux de vote.

Il marque le dernier événement d’une opposition, ininterrompue en Europe, à la privatisation de l’eau, qui génère souvent plus de dysfonctionnements que d’économie… A suivre.

Lire la lettre ouverte du Mouvement européen pour l’eau, adressée aux candidats à l’achat d’EYATH.

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Une audition publique régionale placée sous le signe de la citoyenneté

a l'eauL’audition publique régionale sur la politique européenne de l’eau, organisée par la Coordination Eau Île-de-France, lundi 12 mai, dans l’hémicycle du Conseil régional, a connu un vif succès avec une centaine de participants. Les nombreuses personnalités associatives et politiques présentes ont mené, plusieurs heures durant, un débat sans concession. En particulier, sur la définition même de la construction européenne: « l’Europe est un marché » ou peut-elle se fonder sur les droits humains et le bien commun?  Une initiative nécessaire pour donner sens et contenu à la politique européenne, dans le domaine de l’eau, au moment où chacun déplore par ailleurs le vide de la campagne électorale. Cette demi-journée a permis de mutualiser les connaissances, les critiques et les propositions et de renforcer l’expertise citoyenne et publique.

Parmi la grande diversité politique des intervenants, un point a fait consensus: le besoin d’un lien entre la politique de l’eau (incarnée par la directive cadre sur l’eau (DCE) de 2000 et le plan eau pour l’horizon 2030) et les autres politiques européennes, en particulier celle de l’agriculture (PAC) et celle de l’énergie. Chacun a dénoncé à sa façon cette lacune dans la politique européenne.

Cet exercice de réappropriation de la politique européenne par les associations et les citoyens a fortement pointé les lacunes existantes en matière justement de démocratie et de citoyenneté Ainsi le Plan eau, publié par la Commission européenne fin 2012, n’a fait l’objet d’aucun débat, ni au Parlement européen, ni dans les Parlements nationaux, ni dans les Conseils régionaux!

La gestion par bassin hydrographique qui est au cœur du modèle français de l’eau mais aussi de la DCE, montre aussi ses limites en matière de démocratie: les usagers citoyens ne s’y retrouvent pas, la plupart des élus locaux non plus…  Et Riccardo Petrella montre aussi la lacune dans la dimension européenne même: car , si de très nombreux bassins sont transfrontaliers, rien n’est expérimenté ou prévu à l’échelle de ces bassins. Les bassins sont considérés exclusivement à l’intérieur des frontières nationales. Un petit arrangement avec la réalité hydrique qu’on prétend servir…

Enfin le mouvement citoyen est en plein essor avec une multitude de référendums (de l’Italie en juin 2011 à Thessalonique le 18 mai 2014, en passant par Berlin ou Madrid). Le succès de l’Initiative citoyenne européenne sur l’eau interpelle directement les politiques. Les réponses concrètes qui seront données ou non à ces mouvements, seront déterminantes pour la crédibilité de l’Europe politique.

  • OUVERTURE DE LA SÉANCE / Jean Claude Oliva, directeur de la Coordination eau Ile-de-France
  • PRÉSENTATION DU MÉMORANDUM sur la politique européenne pour l’eau/ Riccardo Petrella, Professeur émérite de l’Université Catholique de Louvain, Président de l’Institut Européen de Recherche sur la Politique de l’Eau (IERPE), eurocandidat.
    Lire le mémorandum en ligne>>>ici
  • LE DÉBAT :
  • Gabriel Amard, eurocandidat (Front de gauche)
  • Michel Lesage, député (PS)
  • Emmanuel Poilane, directeur de la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés, eurocandidat (Nouvelle donne)
  • Nicolas Imbert, directeur exécutif de Green Cross France et Territoires
  • Serge Lepeltier, Président de l’Académie de l’Eau et Ancien Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable (UMP PR)
  • Jacques Perreux, conseiller régional (EELV)
  • Anne Le Strat, présidente d’Eau de Paris et d’Aqua Publica Europea
  • Corinne Lepage, eurodéputée (Europe citoyenne)
  • Jean-François Pellissier, conseiller régional (Front de Gauche)
  • Didier Dumont CGT-fédération des services publics

  • CONCLUSION/Riccardo Petrella et Ruth Stégassy

 

Plan social: les syndicats de Veolia se rebiffent

Les syndicats (CFDT, CFE-CGC, CGT et FO) de Veolia Eau ont manifesté le 14 mai du siège de Veolia, rue d’Anjou, à l’Assemblée nationale pour peser sur la négociation du « plan social », en cours. Ils ont aussi adressé une lettre ouverte et une demande rendez-vous au Ministre de l’économie, Arnaud Montebourg, dont voici les principaux extraits:

« Veolia Eau France prépare un plan de sauvegarde de l’emploi dans le cadre d’une réorganisation de l’entreprise.

Nous ne sommes pas opposés à une réorganisation de l’entreprise sous couvert que celle-ci prenne en compte l’amélioration des conditions de travail des salariés et qu’elle soit synonyme de réels gains d’efficacité.

Mais la suppression prévue de 2225 emplois (15,9% des effectifs) au sein de Veolia Eau, qui a plus de 160 ans d’existence, est aussi insupportable humainement qu’injustifiée économiquement.

Veolia Eau n’est pas en difficulté financière; certes, son profit est en baisse, mais cela ne justifie pas des licenciements d’autant plus que l’entreprise fait appel à de nombreux cabinets de conseils extérieurs pour un certain nombre de tâche que nous pourrions effectuer en interne (…)

Pour votre information, nous tenons à vous préciser que la nouvelle rémunération qui vient d’être octroyée à notre Directeur général, Alain Franchi est de 933 000€ par an ce qui équivaut à 50 emplois au salaire minimum de notre entreprise. »

Dans un tract joint, la CFDT évoque aussi des salaires de 78 000€ par mois et une augmentation de 13,5% pour un salaire de 1 800 000€!

 

 

 

Pour une Europe des droits et des biens communs

Appel de la société civile et des citoyens de l’Union Européenne aux candidats au Parlement européen
A l’initiative du Comité italien pour le contrat mondial de l’eau, du CEVI, du Forum italien des mouvements pour l’eau…

  • Les biens communs – eau, nourriture, terre, air et énergie –  sont  nécessaires pour assurer une vie digne à chacun et pour la paix entre les peuples, « biens universels » qui appartiennent à tous et ne peuvent pas faire l’objet d’appropriation par les autorités gouvernementales et les intérêts privés.
  • Les droits humains, qu’ils soient économiques, sociaux, politiques et environnementaux, représentent le fondement de la Constitution de l’Union européenne, et doivent en tant que tels, être défendus et promus par la Commission européenne dans toutes ses dispositions.
  • L’eau est, à plein titre, un droit humain universel. Les ressources hydriques sont donc un bien qui appartient à tous les citoyens, confié à la gestion de la communauté des peuples, qui doit le sauvegarder pour en garantir l’accès aux générations futures.
  • La Charte de Aalborg (1994) et de Leipzig (2007) ratifient la participation et l’implication des citoyens européens à la promotion des droits, à la définition des règles et à la gestion du bien commun, pour garantir une coexistence pacifique et solidaire entre les peuples d’Europe.

Nous, société civile et citoyens de l’Union Européenne, nous nous reconnaissons dans ces principes et nous demandons aux candidats au parlement européen de s’engager à réaliser, s’ils sont élus, les objectifs suivants d’ici 2015  (à sélectionner dans la liste ci-dessous)

Les associations signataires de cet appel s’engagent à :

  • Signaler les candidats qui adhèrent à cet appel
  • Diffuser les engagements pris pendant la campagne électorale
  • Suivre les actions des candidats élus pendant leur mandature

___________________________________________

En tant que candidat, je souscris à l’engagement de :

1. BIENS COMMUNS

  • Introduire dans le Traité de l’Union Européenne la notion de « bien commun » comme un patrimoine de l’humanité, définir un régime juridique pour les biens commus, y compris pour l’eau, en dehors des « services d’intérêt général », proposer à la Commission européenne la rédaction d’une Charte des Biens Communs.
  • Refuser, dans les accords « Transatlantic Trade and Investment partnership » (TTIP) entre Europe et États Unis et dans les négociations CETA avec le Canada, les processus de libéralisation, pour les services liés aux droits des citoyens (social, santé, alimentation, travail), de l’environnement (fracturation hydraulique), de l’agriculture et des services publics locaux et la cession de plus de pouvoir aux entreprises pour engager des actions juridiques contre les États.

2. GESTION DES RESSOURCES HYDRIQUES

  • Revoir l’Agenda de l’environnement (« bon état écologique de l’eau en 2027 ») et l’Agenda pour la libéralisation totale des services d’intérêt général à visée économique, proposés par la Commission, ainsi que le « Plan de sauvegarde des ressources hydriques européennes », en modifiant le modèle économique de financement de l’eau actuel (art.9 Directive 2000/60), basé sur le principe du recouvrement total des coûts d’accès au service et du principe « pollueur-payeur », qui rend inutile toute mesure de sanction, et en introduisant des instruments de soutien au partenariat public-public.
  • Faire adopter par la Commission européenne une directive sur la gestion commune, solidaire et participative, incluant les citoyens, des bassins hydrographiques transnationaux à l’Union, concrétisant la notion d’eau bien commun, et engager la Commission à rédiger un Plan d’action qui réglemente, d’ici 2016, les priorités d’usage de l’eau vis-à-vis de l’agriculture, de l’alimentation, de la santé et de l’énergie.

3. DROIT HUMAIN A L’EAU

  • Assurer la reconnaissance de la part de l’Union européenne, d’ici mars 2015, du droit humain à l’eau et à l’assainissement, reconnus par l’ONU, par le biais d’une législation spécifique qui fixe la quantité minimale garantie par les États et une échéance pour atteindre cet objectif dans chaque État membre, en concrétisation de l’Initiative Citoyenne Européenne signée par 1,8 millions de citoyens de 17 pays.
  • Établir des instruments de financement communautaires pour garantir le droit humain à la fois dans les pays membres et dans les pays d’Afrique-Caraïbes-Pacifique, au moyen d’interventions de coopération internationale.

4. PARTICIPATION

  • Faire de la participation citoyenne la base pour un nouveau modèle de gestion des ressources hydriques et des biens communs au niveau communautaire, avec la promotion du « Conseil des citoyens de l’eau et des biens communs » au niveau des bassins hydrographiques et des communautés urbaines et la présentation d’un rapport annuel sur l’état des modèles de participation citoyenne adoptés par la Commission et les Pays membres.
  • S’engager pour la constitution d’un inter-groupe parlementaire pour l’eau et les biens communs pour concrétiser les engagements de ce manifeste et pour soutenir les demandes des citoyens et des mouvements auprès des Institutions.

Plus d’infos sur www.contrattoacqua.it