Jorge MENDES PIRES, Conseiller en Droit de la Consommation dans l’Association de Défense des Consommateurs Paris Nord Est, affiliée à la CLCV, livre son commentaire d’inexpert sur l’eau pure revendiquée par le SEDIF.
1. C’est simplement en amont et pas en aval qu’il faudrait canaliser, regrouper tous les moyens d’action possibles afin de mieux préserver l’eau à labelliser comme potable. Michel Riottot le dit bien, et avec lui bien d’autres, et cela découle du bon sens.
Modifier (corriger !) ses habitudes de consommation, pour les particuliers, dépolluer et bien laver l’eau que l’on rejette, pour le industriels, adapter et améliorer leurs réseaux (fuites, »intrusions » nocives d’eaux usées, raccordement archaïque des chasses d’eau au circuit d’eau potable, révision de l’alimentation en eau des centres de lavage de voitures…), pour les distributeurs, drastiquement diminuer l’irrigation agricole, mettre les moyens financiers permettant aux régies d’embaucher, d’étoffer le personnel…
On le voit, cette véritable révolution concernera toute la Nation, pas seulement »ils » ou »eux » et demandera les efforts de l’État-nous et pas seulement de l’État des »ils ».
Par ailleurs, la diminution de l’irrigation par les agriculteurs rendrait leurs produits goûteux et vitaminiques car aujourd’hui ils sont grands et beaux, bien poussés qu’ils sont ‘à l’hormone eau’ et donc très aqueux et insipides, mais bien plus rentables grâce au poids accru apportant des bénéfices bien palpables… Mais je les »bassine » un peu trop, sans doute ?…
2. Pourquoi donc chercher à tout prix à produire une eau »pure » ? L’eau bénite ne ferait pas l’affaire ? Et si le SEDIF y arrivait, est-ce certain qu’il distribuerait une »bonne » eau ?
Entre autres, il veut diminuer le calcaire… Les nombreux octogénaires, nonagénaires et centenaires de ce pays n’ont à l’évidence pas souffert du calcaire dans l’eau, et moi non plus ! Diminuer aussi le calcium ? Mais on en a besoin, du calcium – et mon épouse est un exemple criant ! Ce serait bien mieux accueilli par les citoyens-consommateurs si le SEDIF s’occupait de franchement diminuer ou éliminer les métabolites et autres traces de désherbants, d’engrais, de pesticides, de fongicides, d’écocides ou que sais-je encore… C’est le boulot d’un distributeur d’eau !
Les 870 millions d’euros que Veolia, pardon, le SEDIF veut allouer à ce projet vont peut-être limiter ou défalquer le budget qui devrait aller pour la recherche et à la dépollution des concentrats, entre autres.
Le SEDIF serait bien avisé d’utiliser son influence auprès des agriculteurs (et des industriels) pour qu’ils acceptent enfin de moins empoisonnent leurs terres, NOTRE Terre à tous. Ce serait à faire en amont…
Et puis, cette idée d’eau »pure » me ramène à des souvenirs cocasses de mon jeune âge : mon grand-oncle, Recteur du district de Porto, avait toujours autour de son cou une écharpe, et à la main un éternel mouchoir, et n’arrêtait pas d’éternuer ou de moucher… Chez lui, les 3 ou 4 employées de maison devaient passer un temps imposé à éliminer la poussière… Le résultat est qu’il était tout le temps malade ou mal foutu, à force de tout aseptiser, nettoyer, désinfecter… N’oublions pas aussi que, tout petits et même un peu plus grands, nous ramassions nos tétines, bonbons, pommes ou gâteux tombés sur le sol bien sale… mais pas du tout, l’est pas sale mon bonbon ! et hop, dans la bouche ! C’est d’une BONNE eau, bien équilibrée et riche de ses apports naturels que nous avons besoin, je persiste à penser.
… On est toutes et tous bien là, en relativement bonne santé, avec nos âges séquents mais pas c..s !
Pour finir, ma complainte :
Ô Messieurs les SÉDIFIENS,
répandez gentiment une BONNE eau,
pas seul un liquide cristallin
mais calculez bien le pureau !!
J’espère que ce concentrat résumé non odorant mais bien naïf pourra participer et susciter le débat, la critique, la houle – et la raison !