En tant que candidat.es insoumis.es à l’élection départementale de Seine-Saint-Denis du 20 juin prochain sur le canton de Montreuil 1, couvrant les villes de Montreuil et Rosny-sous-bois, nous renouvelons par ce texte notre attachement à un accès universel à l’eau et à son assainissement.
Aujourd’hui ces droits fondamentaux d’accès universel à l’eau et à son assainissement sont fragilisés par des multinationales. La gestion privée de l’eau est un marché juteux et opaque qui coûte 10 à 25 % plus cher pour les habitant.es. Les profits sont privilégiés au détriment des investissements dans les réseaux alors que le manque d’entretien des canalisations et la lenteur de son renouvellement causent des pertes incommensurables.
L’eau, une question écologique
En raison du dérèglement climatique, de l’urbanisation croissante, de l’artificialisation des sols, les villes deviennent très rapidement des îlots de chaleur insupportable. En éliminant la végétation et en favorisant le ruissellement de l’eau, l’urbanisation via l’imperméabilisation des sols et la dénaturation du paysage, contribue au déséquilibre des cycles de l’eau. Les transports routiers contribuent aussi aux pollutions diffuses de l’eau via la pollution de l’air, les résidus de pneus sur les routes ou encore les huiles usées. Ces déchets se déversent dans l’eau par des déversements non contrôlés. Il est temps de changer de modèle de développement.
L’eau, une question sociale
Le droit à l’eau et à un assainissement de qualité a été reconnu le 28 juillet 2010 comme « un droit fondamental essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits » par l’ONU. Pourtant, ce principe n’est toujours pas inscrit dans le droit national. A l’occasion de la Journée Mondiale de l’eau en mars dernier, le mouvement des ONG françaises a publié des chiffres édifiant : 300 000 personnes, dont une proportion importante d’enfants, ne bénéficient toujours pas de raccordement au réseau de distribution d’eau potable dans notre pays, 1,4 million ne bénéficient pas d’une eau de qualité suffisante pour la consommation et 7,5 millions de personnes n’ont pas d’accès sécurisé à des équipements d’assainissement.
La gestion de l’eau, un service public
Pour La France Insoumise, la gestion de l’eau doit être un service public payé par la vente de l’eau à un tarif stable, non soumis à l’inflation ni à la spéculation. Or, les écarts constatés entre les tarifs de l’eau se creusent sensiblement entre les zones urbaines et les zones rurales et aussi entre les usagers. Les usagers économes en eau payent le m3 plus cher que les grands consommateurs industriels ou agricoles qui bénéficient de tarifs attractifs. De plus, des autorisations de captages directs en nappes sont données aux industriels de l’agroalimentaire, comme Coca Cola à Grigny.
Nos positions et nos combats
- Pour une régie publique de l’eau
Le territoire Plaine Commune a annoncé en septembre 2020 son retour au Sedif, tout en appelant à l’instauration d’une régie publique de l’eau opérée par le syndicat. C’est un déni de démocratie : plusieurs villes de Plaine commune s’étaient prononcées en faveur du choix de la gestion publique, excluant tout retour au SEDIF. Le nouveau président de Plaine Commune et maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, a en effet décidé de faire adhérer les neuf villes du territoire et fait le choix du tout-privé avec l’engagement dans une concession portant sur 4,3 milliards d’€ et avec un endettement sur 60 ans qui pénalisera lourdement les usager.es. A l’inverse, Est Ensemble a acté un processus démocratique ainsi que les études pour la faisabilité d’une régie publique de l’eau. Nos élu-es oeuvrent dans ce sens. Grâce à cette régie nous pourrons agir sur l’ouverture de points publics d’eau potable, d’installations sanitaires et de bains douches publics. Nous pourrons travailler à la gratuité des premiers m3 d’eau nécessaires à une vie digne et à une tarification progressive et différenciée pour pénaliser les mésusages. Un investissement massif et rapide dans tout le réseau de production et de distribution devra nous permettre de réduire les fuites, le gaspillage et les pollutions
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Plus de transparence et de contrôle citoyen
Cela commence dès l’école ou nous soutenons les pratiques éducatives locales qui permettent de découvrir, d’aimer, de mieux connaître notre patrimoine en eau douce pour mieux le respecter et le préserver.
Mais nous serons également à l’origine de proposition comme celle d’un collège citoyen garant de la transparence au sein du SIAAP ainsi qu’un contrôle citoyen des infrastructures.
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Stop à l’Osmose Inverse
Le SEDIF envisage d’ajouter une étape de traitement supplémentaire par Osmose Inverse Basse Pression. Avec cette opération, le SEDIF dit vouloir fournir une eau sans calcaire et sans chlore, débarrassée d’éventuels polluants émergents.
Pour nous, c’est non! Cette nouvelle technologie va :
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Générer des concentrats pollués qui ne font l’objet d’aucune dépollution.
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Augmenter le cout d’exploitation qui sera porté par les usagers, soit + 0,25 € HT/m3.
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Augmenter la consommation d’énergie de + 100 %.
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Augmenter l’extraction d’eau de + 33 millions de m3.
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Pour une agriculture bio
Aujourd’hui seulement 5 % de la surface agricole francilienne est cultivée en bio. La gestion directe des cantines des collèges nous permettra d’avoir la main sur les marchés d’approvisionnement. Nous défendons l’utilisation de produits issus de l’agriculture biologique, locaux quand c’est possible, en circuits courts sinon. Tous les jours les collégien.nes doivent trouver dans leurs cantines un menu végétarien. Privilégier une alimentation moins carnée et bio est une mesure pour le climat : pas d’engrais, de pesticides, moins d’émission de carbone… Pour cela, un plan de formation continue des cuisiner.es et personnels est indispensable ainsi que la gratuité de la cantine pour accueillir 100 % d’une génération qui y soit initié à une alimentation saine pour la santé et durable pour la planète.
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Vers le zéro bouteille plastique
L’eau embouteillée dans du plastique est l’emblème de l’accaparement privé d’un bien commun, auquel s’ajoute le scandale écologique du plastique, produit peu recyclable, générant des quantités immenses de déchets qui polluent les eaux, les sols, les océans.
De plus, toute marque d’eau en bouteille ou de soda épuisent les nappes phréatiques : nous utilisons nos ressources en eau trop vite ; bien plus vite que leur taux de renouvellement !
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Nous sommes favorables à la reconnaissance de la personnalité juridique de la Seine, de la Marne et de l’Oise
Les législations actuelles montrent leurs limites concernant leur préservation. En s’inspirant des droits de la Nature et en considérant l’écosystème fluvial comme une entité juridique, il s’agit de se doter d’un nouvel outil prometteur ;
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Le soutien au fret fluvial est une exigence écologique.
Il faut stopper les coupes dans les budgets affectés aux voies navigables compte tenu de l’intérêt qu’elles présentent en termes de réduction des nuisances dues aux transports. Cela signifie également que nous nous devons dans le cadre du SDRIF, programmer des liaisons fluvial afin de répondre aux besoins économiques du territoire, réfléchir aux conditions d’équilibre d’exploitation pour rendre à l’économie locale les services qu’elle attend. Il nous parait également nécessaire d’ouvrir un volet de recherche à l’innovation sur la conception des infrastructures et des ouvrages de navigation pour optimiser toute la chaine fluviale dans la perspective de la transition écologique qui est l’un des axes majeurs de notre programme.