Dans une tribune parue dans l’Humanité le 4 janvier, Philipe Rio, maire de Grigny et président de la régie de l’eau de Grand Paris Sud, dénonce l’avidité de Suez dans le Sud Francilien et annonce de nouvelles actions des collectivités et des associations.
Un jour, les capitalistes prélèveront de l’argent sur l’air que l’on respire et peut être même sur le sang qui coule dans nos veines ! Cela ressemble à une prophétie catastrophiste mais c’est d’ores et déjà une réalité pour l’eau qui sort de nos robinets.
A coup de grands renforts publicitaires, Suez parle de « révolution de la ressource » ou encore « des enjeux climatiques et de transition écologique ». Pendant ce temps là, les usagers se font manger la laine sur le dos et les gains financiers de la multinationale sont proportionnels à la raréfaction de la ressource !
Dans le sud francilien, l’eau est ainsi une machine à produire du cash. Les installations de production et de transport d’eau potable du Réseau Interconnecté sud Francilien (RISF) alimentent en eau potable 1,4 million d’habitants dans les départements de l’Essonne, de la Seine-et-Marne, des Yvelines et du Val-de-Marne. Ce réseau y déverse 78 millions de mètres cubes d’eau par an, avec un coût de 21M€ et, à la clef, 33M€ qui vont dans les poches d’un consortium actionnaires « Meridiam-GIP-Caisse des Dépôts. »
Pour protéger la poule à l’eau d’or sur laquelle elle a fait main basse, Suez se livre, depuis les années 70, à des opérations de séduction des élus locaux.
Mais récemment des intercommunalités de tous bords politique Grand Paris Sud, Cœur d’Essonne, Val d’Yerres Val de Seine et Grand Orly Seine Bièvre, avec le soutien du département de l’Essonne, et de Paris Saclay, se sont engagés dans une réappropriation publique de notre réseau d’eau du sud francilien tant c’est le combat du pot de fer contre le pot de terre et que les dés sont depuis trop longtemps pipés pour préserver les profits.
Et les derniers épisodes n’ont fait que le confirmer. Suez dit être propriétaire du réseau mais ne veut pas en dévoiler la preuve. La multinationale « Meridiam-GIP-CDC » a surestimé artificiellement les actifs pour faire monter les actions. Et sa directrice générale a finalement indiqué refuser cette réappropriation publique.
En retour le bras de fer a commencé pour mettre un terme à cette ressource pour les actionnaires. Les villes ne paieront que 0,50 € par m3, une eau dont la production coûte 0,29€ et qui est vendue jusqu’à 1,19€ par Suez.
ATTAC et la Coordination Eau Ile de France tiennent la tranchée avec les collectivités ! Une saisine de la Haute Autorité de la concurrence pour exercice de monopole doublé d’un tarif abusif fait son chemin. Et pourquoi pas l’organisation d’une votation citoyenne !
En réponse, Suez a d’ores et déjà annoncé une provision de 10M€ pour 2024. Comme quoi, la poule à l’eau d’or a de la ressource qui pourrait être utilisée pour lutter contre la vie chère et pour préserver la planète et le vivant !