Avec les nouvelles révélations du Monde et de France Info, nous avons appris hier que la qualité sanitaire des eaux du géant suisse Nestlé n’était pas garantie. Cette information ahurissante complète celles de janvier dernier, quand la presse révélait que certaines eaux en bouteille, coûteuses, réputées « naturelles », faisaient l’objet de traitements ou de mélanges interdits et dissimulés. Face à ces scandales à répétition, je voudrais rappeler ici qu’à Paris, la seule eau véritablement économique, écologique et engagée dans une vraie démarche de transparence c’est l’eau du robinet. Une tribune de Dan Lert, Adjoint à la Maire de Paris chargé de la transition écologique, du Plan climat, de l’eau et de l’énergie, et Président d’Eau de Paris.
Si les traitements masqués et l’absence de certitude sur la qualité des eaux sanitaires sont évidemment stupéfiants, je crois que le véritable scandale de cette affaire réside dans le fait que ces eaux dites « naturelles » sont vendues à un prix exorbitant. La production, la mise en bouteille, le transport, et surtout le marketing coûte aux consommateurs des eaux en bouteille 200 fois plus chères que l’eau du robinet !
L’eau de Paris coûte en effet 0,004€ le litre et ce prix est l’un des plus bas d’Île-de-France. Si nous parvenons à atteindre ce tarif, c’est d’abord parce que dans l’eau de Paris, il y a zéro profit. Pas d’actionnaires à rémunérer, pas d’énormes frais de marketing. À Paris, chaque centime de notre facture d’eau est consacré au service public de l’eau.
Ensuite, c’est parce que l’eau de Paris est produite avec une recherche permanente de sobriété industrielle : nous adaptons précisément les traitements aux niveaux de pollution des eaux brutes. C’est la recette pour une eau parfaitement traitée et au juste coût pour l’usager.
La protection de la ressource, notre engagement écologique
Les producteurs d’eaux embouteillées revendiquent la pureté de leurs produits, ou même une prétendue neutralité carbone. C’est une sorte de déni de réalité : le simple fait de mettre de l’eau dans une bouteille en plastique, de la transporter sur des distances parfois faramineuses, de la stocker est néfaste pour notre environnement. Certains chercheurs estiment que l’impact environnemental de l’eau en bouteille est jusqu’à 3500 fois supérieur à celui de l’eau du robinet. L’eau en bouteille c’est aussi le relargage de microplastiques dans l’eau consommée, mais aussi dans l’environnement. Ces substances sont un fléau pour notre santé et pour la nature !
À l’inverse, à toutes les étapes, Paris et sa régie Eau de Paris ont une obsession : protéger la ressource en eau. À la source, Eau de Paris aide les agriculteurs à protéger ce bien commun en changeant leurs pratiques. La Ville de Paris lutte aussi sans relâche pour une eau zéro plastique à usage unique, pour éliminer ces déchets que les eaux en bouteille génèrent. Sensibilisation, déploiement de nouvelles fontaines, réseau de commerces acceptant de remplir gratuitement les gourdes (« Ici, je choisis l’eau de Paris ») : tous les leviers sont mobilisés pour arrêter cette pollution.
Une eau engagée contre les petits arrangements, pour une vraie transparence
L’engagement premier d’Eau de Paris, c’est la transparence de son fonctionnement et le contrôle démocratique permanent – qui a été mis en place dès la création de la régie en 2011. Pas de « petits secrets », pas de profits cachés. Que l’on parle de ses comptes ou de la qualité de l’eau distribuée, tout est sous surveillance démocratique, notamment par le conseil d’administration de la régie, et sous contrôle des autorités sanitaires. Toutes les données du contrôle réglementaire faites par l’ARS sont publiques.
Face aux mensonges et aux manipulations des industriels de l’eau-plastique, vous pouvez choisir l’eau du robinet à Paris en toute confiance. En tant que Président d’Eau de Paris, ma mission est de garantir qu’elle demeure véritablement économique, écologique et engagée.