Parce qu’il menace de précieuses nappes d’eaux souterraines, Eau de Paris réclame devant la justice l’annulation du projet de forages pétroliers à Nonville, en Seine-et-Marne. La Ville de Paris, des collectivités de Seine-et-Marne ainsi que six associations de protection de l’environnement soutiennent sa démarche et font elles aussi valoir leurs arguments. Par ailleurs, de nombreuses collectivités de Seine et Marne, directement concernées, votent des motions pour dénoncer le projet, à l’instar de Bois-le-Roi.
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Les faits
En janvier 2024, l’entreprise Bridge Energies, qui exploite déjà 3 puits de pétrole, a obtenu du Préfet de Seine-et-Marne l’autorisation de creuser deux nouveaux forages, à Nonville (Seine-et-Marne). Or ces nouveaux forages pétroliers seraient réalisés et exploités à proximité de sources stratégiques pour l’alimentation de Paris et des territoires avoisinants en eau potable.
Eau de Paris, la Ville de Paris et les collectivités déterminées
Compte tenu de ces risques majeurs, Eau de Paris est déterminée à obtenir l’annulation définitive de ce projet. Eau de Paris a saisi le tribunal administratif de Melun, qui doit se prononcer courant 2025 sur le fond du dossier et la légalité de l’autorisation de ces forages pétroliers. Eau de Paris n’est pas seule à dénoncer ce projet. La Ville de Paris, les collectivités locales et les syndicats d’eau concernés réclament également son annulation. En soutien, elles ont appuyé dans un dossier communiqué au tribunal mi-octobre les arguments développés par Eau de Paris.
Les ONG environnementales apportent leur soutien
Conscientes de la menace qui pèse sur la ressource en eau, les associations environnementales se mobilisent. Les Amis de la Terre France, Notre Affaire à Tous, France Nature Environnement Île-de-France, France Nature Environnement Seine-et-Marne, le Réseau Action Climat et Reclaim Finance ont réuni leurs arguments pour les faire valoir auprès du Tribunal. Le 13 octobre, ces six associations ont déposé deux « interventions volontaires » au soutien du recours initié par Eau de Paris contre l’arrêté préfectoral. Elles transmettent ainsi de nouveaux éléments à la justice et pointent les lacunes graves de l’étude d’impact environnemental et la sous-estimation des risques de pollution.
« Je salue la très large mobilisation des citoyens, des élus locaux et désormais des plus importantes ONG françaises de protection de l’environnement qui se mobilisent à nos côtés pour protéger l’eau potable des Parisiens de cette catastrophe écologique en puissance. » Dan Lert, Président d’Eau de Paris
Si elle se concrétise, cette opération fera peser sur ce patrimoine naturel une menace grave et immédiate. Pour atteindre le pétrole à 1500 mètres de profondeur, deux nappes d’eau souterraine devront être traversées, avec le risque d’une contamination.
L’exploitation et le transport des hydrocarbures comportent eux aussi de nombreux risques : pollution des sols, des eaux de surface et souterraines par les hydrocarbures et autres substances chimiques liées à l’activité d’extraction. Ces dernières années, deux incidents sur le site BridgeOil, devenu Bridge Energies, ont déjà conduit à des pollutions de l’eau et/ou de l’environnement.
La motion votée à l’unanimité par le conseil municipal de Bois-le-Roi le 11 octobre
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