Le Conseil scientifique du comité de bassin Seine Normandie vient d’émettre un avis sur le projet de mise à grand gabarit de la Seine entre Bray-sur-Seine et Nogent-sur-Seine. Il apparaît clairement que le projet ne répond pas aux défis climatiques et qu’il contribue à amplifier les dommages et les risques vis à vis des milieux aquatiques. Il implique notamment de détruire une des plus importantes zones humides de l’hexagone et zone d’expansion naturelle de la Seine. Il impacte directement le lit de la Seine et la nappe alluviale. Résumé publié par Reporterre et avis ci-dessous.
Tandis qu’un projet d’aménagement fluvial menace l’une des plus importantes zones humides du pays, le Conseil scientifique du comité de bassin Seine-Normandie vient d’émettre un avis important en faveur de sa préservation.
Les Voies navigables de France (VNF), organisme chargé de la gestion du réseau fluvial, prévoient de mettre à grand gabarit la Seine, à l’endroit où se situe cet écosystème unique. En d’autres termes, il s’agirait de creuser abondamment afin d’élargir le lit du fleuve, de stabiliser ses berges et d’agrandir ses courbes sur un pan de près de 30 km, afin de faciliter les passages de péniches de 2 500 tonnes (contre 650 tonnes aujourd’hui).
Seulement, dans un avis du 9 octobre, le Conseil scientifique du comité de bassin Seine-Normandie démontre clairement en quoi ce projet « ne répond pas » aux défis climatiques, et « contribue à amplifier les dommages sur les milieux aquatiques », le tout « sans que les bénéfices en termes d’atténuation soient tangibles ». Les travaux engagés entraîneront notamment la destruction de 81,5 hectares de zones humides.
Composé de chercheurs au CNRS ou l’Inrae, le Conseil scientifique s’était autosaisi de la question pour analyser la pertinence de ce projet pourtant reconnu d’utilité publique en 2022. Ces experts notent par ailleurs que « l’estimation des impacts sur la zone humide » a déjà été « considérée comme non conforme et lacunaire par l’OFB [Office français de la biodiversité] et l’Autorité environnementale » sans que « cela ait suscité de réponse précise de VNF ».
