La Maire de Paris plaide pour le modèle parisien de gestion publique de l’eau

Mercredi 25 janvier, Célia Blauel, Présidente d’Eau de Paris et adjointe à la Maire de Paris, en charge de l’environnement, de l’eau, de la politique des canaux et du plan climat énergie territorial, a accueilli  sur le site de l’usine d’Orly Anne Hidalgo, Maire de Paris, Christian Favier, Président du conseil départemental du 94 et Christine Janodet, Maire d’Orly. Cette usine qui traite l’eau prélevée en Seine, est un maillon essentiel de l’alimentation en eau potable de Paris : elle produit en moyenne 25% des volumes distribués quotidiennement aux robinets des Parisien-nes.89024

Cette visite a été l’occasion de présenter un ambitieux projet de modernisation de l’usine à horizon 2020. Doté de 35M€, cet investissement permettra d’équiper l’usine des technologies les plus innovantes pour traiter les pollutions, notamment pour affiner le traitement des pesticides et des perturbateurs endocriniens, et de réduire l’impact environnemental de la filière et sécuriser l’installation. Cette visite a surtout été un moment fort pour rappeler l’attachement de la municipalité parisienne à une gestion 100% publique de l’eau bien commun et d’envoyer un signal fort aux territoires qui, dans la perspective de la construction métropolitaine, souhaiteraient s’engager dans des coopérations avec la capitale. Un débat qui ne fait que commencer… Lire la revue de presse ci-dessous.

Anne Hidalgo dévoile « l’usine du futur » de traitement des eaux

  CHOISY-LE-ROI, 25 jan 2017 (AFP) – La maire PS de Paris Anne Hidalgo a dévoilé mercredi un vaste plan de modernisation de 33 millions d’euros pour l’usine de production d’eau potable d’Orly à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), destinée à devenir « l’usine du futur », en matière de traitement des eaux.

Cette usine qui traite l’eau prélevée en Seine et produit en moyenne quelque 130.000 m3 par jour pour approvisionner Paris, pourra d’ici 2020, filtrer des « polluants émergents » tels que les résidus médicamenteux ou pesticides avec des outils « à la pointe de l’innovation », a indiqué la maire.

Mme Hidalgo a à ce propos plaidé en faveur d’un modèle de gestion municipale de l’eau, qui répond selon elle « au besoin de retrouver une maîtrise de la puissance publique ».

L’usine d’Orly est en effet gérée par la régie Eau de Paris, créée en 2010 lors de la remunicipalisation des eaux parisiennes.

« Ce modèle dans lequel la dimension publique pose les conditions, me paraît assez indispensable, parce que nous ne sommes pas sur une marchandise comme les autres », a-t-elle affirmé, en présence de Célia Blaeul, adjointe à l’Environnement de la maire de Paris et présidente de Eau de Paris, et de la maire d’Orly Christine Janodet.

Si la Ville de Paris gère l’eau de son territoire, de son captage jusqu’à sa sortie des robinets, ce n’est pas le cas des autres communes de la Métropole du Grand Paris (MGP).

Au sein de la MGP, les Établissements Publics Territoriaux qui détiennent la compétence Eau doivent déclarer avant la fin 2017 comment ils souhaitent gérer ce secteur, en le déléguant ou non à des entreprises privées.

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Hidalgo et Santini relancent la bataille de l’eau en Ile-de-France

Les Échos – Matthieu Quiret Le 25/01 La mairie de Paris lance ce mercredi la modernisation d’une usine de l’opérateur Eau de Paris, symbole de la remunicipalisation de l’eau des Parisiens. Les partisans d’une métropolisation multiplient, eux, leurs arguments en faveur d’un rapprochement entre le Sedif et Eau de Paris.

La bataille de l’eau francilienne est relancée. Souterraines depuis quelques mois, les tensions entre la mairie de Paris et le patron du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif), André Santini, ont fait surface mercredi à l’occasion d’une visite d’Anne Hidalgo chez l’opérateur municipal Eau de Paris. La maire de la capitale était restée discrète depuis son début de mandat sur la remunicipalisation de l’eau décidée fin 2008 par son prédécesseur, Bertrand Delanoë. Mercredi, Anne Hidalgo a défendu le modèle parisien, encourageant sa régie à démarcher les élus franciliens.

L’enjeu de cette bataille est considérable, tant au niveau de la gouvernance politique que des opérateurs. Le Sedif, créé dans les années 1920, alimente en eau potable 4,5 millions de Franciliens dans 150 communes de petite et grande couronne. Depuis des décennies, le syndicat offre à son sous-traitant Veolia sa plus belle vitrine internationale. La Ville de Paris, quant à elle, a repris en 2010 la gestion directe de son approvisionnement. Un pari industriel et une promesse de réduire le coût du mètre cube que la Cour des comptes a jugé réussie dans un rapport d’octobre 2014.

Depuis, les deux camps cherchent à étendre leur emprise auprès des communes et de leurs communautés. Les estocades se multiplient. Dernière en date : le Sedif a annoncé en décembre une baisse du prix de l’eau au 1er janvier 2017 de 10 centimes le mètre cube, à 1,37 euro. Il y a un an, c’est Eau de Paris qui attaquait le gros contrat remporté par le Sedif et Suez pour alimenter les 540.000 habitants servis par le Syndicat des eaux de la presqu’île de Gennevilliers.

Fermer une usine

Eau de Paris s’emploie actuellement à contrer l’offensive d’André Santini et d’autres élus franciliens qui militent pour un vaste réseau régional de l’eau, baptisé le ring de l’eau. « Dans cette période d’austérité et face au défi de la préservation de la ressource, nous devons mutualiser les infrastructures comme nous y invite la Cour des Comptes depuis 2011 . Il y a encore trop de petits syndicats en Ile-de-France. Je plaide pour travailler à l’échelle de 10 millions de consommateurs » explique André Santini. Les partisans d’un opérateur unique développent depuis quelques mois trois arguments. Eau de Paris est moins cher parce que l’opérateur a baissé ses investissements. La capacité de production francilienne est deux fois trop forte. Tertio, Eau de Paris serait distancé par les grands groupes français en termes d’innovation. Célia Blauel, adjointe de la maire de la capitale et présidente d’Eau de Paris, rétorque que le programme d’investissement en hausse est respecté, avec 80 millions d’euros annuels. Elle revendique le plus bas prix de la région, un réseau au taux de rendement de 90 % et la nécessité de conserver des marges de production importantes face aux nouveaux risques.

Eau de Paris veut profiter cette année de la loi Notre qui donne la possibilité jusqu’en décembre aux membres du Sedif de le quitter. La vice-présidente du territoire Grand-Orly Seine-Bièvre au sud de Paris, Cécile Veyrunes-Legrain confirme étudier la possibilité, Orly, Ivry et Arcueil voulant déjà rejoindre Eau de Paris. A plus long terme, en 2021, c’est la fin du contrat du Sedif avec Veolia qui aiguise les appétits. Dans ce contexte tendu, Anne Hidalgo a appelé mercredi à un dialogue des élus de la Métropole :« les différents modèles peuvent co-exister et les acteurs privés ont aussi leur place. » De son côté, André Santini promet le lancement prochain d’une étude commune sur l’évolution vers une gouvernance élargie. « Les fortes crues de juin, inattendues, nous ont tous montré la nécessité de travailler ensemble. »

Paris : l’usine de production d’eau potable va être modernisée

Par Direct Matin  le 25 Janvier 2017 L’usine de production d’eau potable, plus connus sous le nom d’usine d’Orly, va être optimisée et modernisée à l’horizon 2020.

L’usine d’Orly, qui produit 25 % de l’eau potable distribuée sur le territoire parisien, s’apprête en effet à devenir «l’usine du futur», a annoncé ce lundi Anne Hidalgo, la maire de Paris, en visite sur le site.

«Nous lançons un énorme programme de 35 millions d’euros pour renforcer la filière de traitement de l’eau», a expliqué Célia Blauel, son adjointe chargée de l’environnement.

Déjà équipée pour traiter tous types de polluants, l’usine – qui s’alimente dans la Seine – sera désormais «dotée des dernières technologies permettant de filtrer les pesticides, les perturbateurs endocriniens, ainsi que les résidus pharmaceutiques».

Pour la municipalité, l’objectif à terme est d’augmenter sa capacité de production, en vue d’une potentielle future coopération métropolitaine. Dans les années à venir, plusieurs villes de petite couronne pourraient ainsi profiter de cette installation dernier cri.

Orly-Choisy : au cœur de l’usine des eaux

Le Parisien 25 janvier Le site ressemble à l’une de ces vieilles usines oubliées, autour desquelles s’étalent de vieux bassins d’eau stagnante. Sous un ciel nuageux de fin d’après-midi, des bâtiments aux graffitis futuristes s’élèvent derrière des grilles toujours fermées. Des oiseaux colorés piaillent au loin sans qu’aucune présence humaine ne vienne les troubler.

Mais le calme apparent de l’usine d’Orly est une illusion. Car dans ce lieu secret, parmi les mieux gardés de la région, vingt-cinq agents travaillent chaque jour à rendre potable 130 000 m3 d’eau alimentant le sud de la capitale. Un quart de la consommation de la ville. D’ici 2020, l’ensemble de l’usine devrait être rénovée pour un total de 35 M€, et permettre ainsi de produire la même quantité d’eau potable tout en consommant moins d’énergie. « Ici, on traite uniquement l’eau de la Seine, explique Christophe Gerbier, directeur de la ressource en eau et de la production chez Eau de Paris. Le fleuve passe à côté, on pompe l’eau puis on la laisse dans une darse (NDLR : un grand bassin) ce qui permet un premier phénomène naturel de décantation ».

Christophe Gerbier a sous sa responsabilité le traitement de l’eau de la Seine pour la rendre potable. LP/C.P.

Seule exploitation d’Île-de-France à être pourvue de ce type de bassin, l’usine d’Orly bénéficie ainsi de deux avantages : un premier filtrage naturel et la possibilité d’avoir 48h d’alimentation assurée en cas de problème. « Il peut arriver par exemple que les capteurs de la Seine nous indiquent d’arrêter d’y puiser de l’eau quand un bateau y a déversé du carburant par exemple », souligne David Petit, chef de l’agence.

David Petit, devant la darse permettant une première décantation naturelle. LP/C.P.

Après son séjour dans la darse, l’eau est amenée dans un décanteur, artificiel cette fois, où on lui ajoute un réactif permettant d’évacuer de nouveaux déchets. L’étape suivante filtre un peu plus finement l’eau qui atteint alors le stade de « claire, mais pas pour autant potable, prévient Christophe Gerbier. Il faut encore y ajouter de l’ozone, piéger les dernières molécules à évacuer et enfin, y éliminer les bactéries et les virus grâce à des UV ».

Une fois l’eau rendue potable, il reste à garantir sa qualité jusqu’au robinet. « Et là, il y a une seule solution : la chlorer, annonce Christophe Gerbier. Si elle a ce goût, vous pouvez la boire sans crainte ». Et si vous souhaitez l’enlever, il suffit d’y mettre « une feuille de menthe ou une rondelle de citron. » Parole de passionné.

Dates-Clés

1969 : construction de l’usine

1994 : ajout des filtres à charbon

1995 : ajout de la pré-ozonisation

2010 : ajout des filtres UV