Un premier bilan de la mise en place de la régie Eau publique par Est Ensemble a été présenté au Conseil de territoire d’Est Ensemble le 24 juin. Lire ci-dessous les interventions de Jean-Claude Oliva, Président de la régie, et de Julie Lefebvre, 1ère Vice-présidente d’Est Ensemble. Voir aussi les diapos présentées.
Jean-Claude Oliva: un premier bilan à la hauteur de nos espoirs
J’ai le plaisir de vous présenter un premier bilan de la mise en place de la régie qui est opérationnelle depuis le 1er janvier 2024.
Je vous rappelle tout d’abord notre nouvelle tarification qui se caractérise par une tranche gratuite de 10 m3 par an et par ménage pour l’eau vitale. Et une vraie progressivité -plus on consomme, plus on paie- grâce à un abonnement gratuit.
Dans tous les cas, la facture d’eau globale (comprenant l’eau, l’assainissement et les taxes) est moins chère que si l’on était restés au SEDIF. (Pour l’habitat collectif, l’écart est en réalité nettement plus important que ce qui est indiqué en annexe, le tarif multi-habitat du SEDIF a été pris comme référence sans compter l’abonnement individuel qu’il comprend; en général, l’habitat collectif au SEDIF est au tarif de la 2e tranche (au-delà de 180 m3), environ 30% plus chère que la 1e tranche)
Dans tous les cas, notre tarification constitue un bouclier tarifaire qui atténue la hausse de la facture totale d’une année sur l’autre (sachant que l’eau représente moins de 25% de la facture globale). Dans la grande majorité des cas (par exemple pour une consommation annuelle de 80 m3 ou moins), il y a même une baisse de la facture globale.
Nous avons parfois rencontré des difficultés à faire comprendre que les 10 m3 gratuits qui ne concernent que l’eau et pas le reste de la facture, à connaître le nombre de logements dans l’habitat collectif, à faire appliquer notre tarification par les bailleurs sociaux et les syndics de copropriétés.
Notre engagement de proximité avec les usagers s’est concrétisé par l’ouverture d’un accueil physique et par le renforcement du service de réponse aux appels et aux mails devant la forte demande générée pat le changement de système. Dans les perspectives d’amélioration, il y a la création d’une communication d’urgence (mail aux collectivités, sms, porte à porte).
La masse salariale représente 3,7% du budget! Rappelez-vous ceux qui voulaient nous faire peur avec des bataillons de fonctionnaires qu’on ne pourrait pas payer (en plus ce ne sont pas des fonctionnaires). Parmi ns salarié.e.s, il y a 40% de femmes, un chiffre élevé pour un service technique; un quart habitent Est Ensemble.
Le recouvrement des factures est en progression, il atteint 60% au 1er avril 2025 pour l’année 2024. Cela ne signifie pas que les autres 40% n’ont pas payé, mais ils n’ont pas été encaissés administrativement. Par exemple, des prélèvements ont été bloqués parce que les mandats SEPA n’avaient pas été signés. Ou encore des factures ont été mal éditées…
Le fonds d’eau solidaire est peu employé jusqu’à présent: environ 5% de la somme prévue. Pour fluidifier le dispositif, une nouvelle convention, simplifiée, a été proposée aux CCAS. Mais il faudra peut-être envisager d’autres modalités d’aide sociale. Les besoins sont sans doute restreints car nous avons une des tarifications les moins chères d’Île-de-France et même la moins chère pour les petits consommateurs.
En 2024, a régie a installé 15 nouvelles fontaines et renouvelé 0,78% de son réseau de canalisation d’eau potable, à comparer au 0,4% annuel réalisé par le SEDIF depuis 2010.
En perspective, le renouvellement du parc de compteurs en mauvais état et la mise en place d’un nouveau système de télérelève: on va s’affranchir du système Veolia pour un système public. Mais aussi la récupération d’eau d’exhaure d’une station de métro pour arroser espaces verts et nettoyer la voirie à Bobigny.
Début juillet, avec l’ouverture de l’interconnexion AB30 située avenue de la Dhuys à Bagnolet, Eau de Paris va fournir 25% de la consommation d’Est Ensemble. L’objectif est d’atteindre 50% d’ici à 2030. Cela nécessitera un renforcement du réseau et des travaux pour un montant de 5 à 7 millions d’euros. Cela sera vite amorti, vu la différence de tarif entre Eau de Paris et le SEDIF pour la vente d’eau en gros. Eau de Paris est moins chère de 30 centimes par m3. Pour 10 millions de m3, passer de la fourniture par le SEDIF à Eau de Paris permet de réaliser 3 millions d’euros d’économie annuelle!
Les bons résultats de la mise en place de la régie sont corroborés par une enquête de satisfaction à laquelle ont répondu un millier d’abonné.e.s: 76% se déclarent satisfait.e.s ou très satisfait.e.s! Mais soyez assuré.e.s qu’on va encore s’améliorer!
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Julie Lefebvre : un réveil citoyen et politique
