Coupures d’eau : notre réponse au lobby des entreprises de l’eau

Un courrier reçu le 14 octobre 2014 de la part de la Fédération Professionnelle des Entreprises de l’Eau (FP2E) nous demande de rejoindre les différents acteurs de l’eau pour une demande de clarification au Parlement sur le statut des coupures d’eau.

Lettre FP2E 141014

Nous ne souhaitons certainement pas rejoindre ce « mouvement » car le statut tel qu’il est défini par la loi Brottes et son décret d’application de février 2014 nous semble à la fois très clair et répondre entièrement à la conception du droit à l’eau que nous défendons en tant qu’association de citoyens, d’élus, d’usagers.

Il est très clair puisqu’il interdit les coupures d’eau pour impayé tout au long de l’année pour toutes les résidences principales, sans condition, c’est-à-dire sans regard de la situation des familles ou personnes concernées.

Cela correspond à notre conception du droit à l’eau, c’est-à-dire un droit fondamental : pour tous, tous les jours et partout ! Nous défendons ardemment cette conception parce que l’eau est un bien commun vital dont la privation dans un logement ou sans logement peut conduire rapidement à de graves problèmes de santé et d’insalubrité. Couper l’eau pour récupérer son dû, c’est porter atteinte à un droit fondamental, c’est mettre en danger des personnes, c’est une pratique de recouvrement terroriste !

De plus, si les entreprises prétendent « leur engagement constant pour que les plus démunis ne soient jamais privés d’accès à l’eau », invoquant les multiples dispositifs existants en ce sens, reste à définir qui sont « les plus démunis » et reste à donner réellement accès à tous ces dispositifs. Avoir accès à un FSL ou un chèque eau relève bien souvent du parcours du combattant administratif et bien des personnes qui y ont droit, ignorent ce droit ou le connaissent et le revendiquent, mais se découragent face à la lourdeur des démarches ou encore se le voient refuser par des administrations incompétentes.

L’Observatoire des Non-Recours aux Droits estime en 2011 à 5,3 milliards d’euros de revenus de solidarité active (RSA) ou encore 4,7 milliards d’euros les prestations familiales et de logement (dont la plupart des aides pour l’eau font partie) qui n’ont pas été versés aux Français. Pour le RSA, c’est 50% des ayants droits qui ignorent ce droit ou y renoncent.

Parmi les témoignages de coupures d’eau que nous avons collecté depuis le mois de juillet de nombreux cas reflétaient les innombrables erreurs de parcours pouvant conduire à une coupure non seulement illégale, mais aussi injuste et injustifiée ! Une femme vivant du RSA avec un enfant s’est vue refusé les aides du Fonds de Solidarité Logement (FSL) pour l’eau parce que ses revenus étaient insuffisants ! Cette personne n’appartient-elle pas « aux plus démunis » ? On lui a refusé les aides du FSL, Véolia lui a refusé un échéancier et cette personne vit sans eau à son domicile depuis le mois de juillet, cela fait donc 4 mois à ce jour ! Celui-ci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Il nous semble donc plus sûr du point de vue de la garantie du droit à l’eau pour tous d’interdire les coupures en toutes circonstances et d’inciter les entreprises et municipalités à mettre en place d’autres pratiques de recouvrement comme il en existe dans d’autres domaines (huissiers, procédures de litiges, etc.) ou d’en inventer de nouvelles. La coupure d’eau est certes la solution facile, elle est utilisée pour des sommes ridicules (16 euros d’impayé), elle est pourtant coûteuse selon les entreprises puisqu’elles facturent lourdement les coupures et les remises en service (de 60 à 200 euros, la logique de facturation de ces pratiques n’étant pas très claire). Ce qui d’ailleurs pourrait laisser penser que c’est là une belle source de revenus supplémentaires…

D’après les témoignages recueillis, nous avons aussi compris que les « coupeurs d’eau » ne sont pas habilités à accepter des paiements. Ainsi alors que la coupure devrait servir au paiement des factures, bien souvent, lorsqu’elle survient, les usagers terrorisés à l’idée de vivre sans eau trouvent des ressources inespérées pour les régler (emprunts personnels auprès de proches par exemple), mais ils se voient refuser le paiement par les agents qui viennent couper l’eau et reçoivent ensuite de nouvelles factures augmentées des frais de coupure et de remise en service, souvent arbitraires et exorbitants. Ce qui nous semble très mal venu dans le cas « des plus démunis » qui avaient déjà du mal à payer l’eau.

Le nouveau statut des coupures d’eau établit donc les conditions d’un retour à la gestion de l’eau réellement comme un service public et non pas comme un service marchand aux pratiques proches du racket tel que c’est le cas aujourd’hui. Si nous lançons un appel, c’est donc à la créativité des entreprises et municipalités pour mettre en place des services de recouvrement dignes d’un bien commun et d’un service public, c’est-à-dire, en lien direct avec les services sociaux, et avec des employés qui ont de réels moyens de négocier et d’accepter des paiements, et d’aider « les plus démunis » à chercher les moyens de payer.

Les villes marocaines refusent les arrangements de Veolia

 

Dans le cadre de son « plan de désendettement », Veolia souhaitait revendre ses concessions d’eau et d’électricité dans plusieurs villes marocaines, dont Tanger et Rabat, au fonds d’investissement britannique Actis. Une opération purement financière, bouclée sans même consulter les collectivités concernées. Mais les élus marocains ont refusé d’approuver la transaction, et prépareraient désormais une remunicipalisation de ces services. Certaines voix s’élèvent même pour que Veolia soit congédiée sans indemnités, alléguant de multiples violations de ses obligations contractuelles de la part de la multinationale française.

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En route vers une régie municipale à Bois-le-Roi !

L’association Avec Nous à Bois-le-Roi (AVABLR) a pris en main et à cœur la question de la gestion de l’eau, parmi d’autres qui concernent la municipalité.

Les membres de l’association et des habitants organisent une réunion publique pour débattre du projet de municipalisation de la gestion du réseau d’eau.

Une étude critique de l’actuel contrat VEOLIA conforte l’analyse d’AVABLR,  les bacots payent abusivement cher le m3 d’eau.

Cette conclusion est étayée par une série de constats :

  • La nette augmentation du volume d’eau sur Bois-le-Roi, depuis 2012 en raison de l’augmentation des pertes en eau du réseau sans qu’aucune explication particulière soit fournie par VEOLIA (campagnes de recherche de fuites par VEOLIA inefficaces).
  • L’absence de descriptif détaillé des ouvrages de transport et de distribution d’eau potable puisqu’ils n’ont pas été réalisé par VEOLIA (obligation légale au 31/12/2013).
  • La vieillesse pour 1/3 des canalisations qui datent de 1937 n’inquiétant aucune des municipalités qui se sont succédé depuis les derniers mandats (aucune politique de renouvellement n’a été mise en place).
  • L’ancienneté de plus de 15 ans, pour 20% des compteurs, propriétés du délégataire (réglementation définit un âge maxi à 15 ans)
  • Le nombre de réclamations des clients liées notamment à des fuites ne cesse de croître.
  • L’évolution des recettes et charges que VEOLIA présente à la veille du renouvellement de son contrat, volontairement déficitaire suite à une augmentation de certaines charges telles que les charges de personnel et les frais de structure centrale qui ne sont pas le reflet de la réalité du service de l’eau rendu par VEOLIA ;
  • L’écart disproportionné entre les montants provisionnés par le délégataire sur le renouvellement et ses dépenses réelles.

L’exemple de Bois-le-Roi n’est pas unique et de plus en plus de collectivités territoriales, grandes ou petites et de tous horizons politiques, ont choisi de se réapproprier la gestion du bien commun si précieux que constitue l’eau. Ce mode de gestion est la régie.

En régie, ce sont les élus que vous avez désignés qui décideront annuellement du prix du service et non une obscure formule contractuelle souvent biaisée.

La régie permettra de mettre en place facilement une tarification écologique des consommations.

En régie, il n’existera pas de rémunération des services centraux de grands groupes tellement surfacturée qu’elle confine au racket.

En régie, les excédents de budget d’exploitation seront intégralement réinvestis ce qui protègera le patrimoine sur le long terme.

La pratique le prouve, la gestion publique de l’eau s’avère toujours plus performante que sa gestion privée, et le prix facturé décroît.

A l’échéance prochaine de l’actuel contrat d’affermage avec VEOLIA, dans un an, les élus AVABLR préconisent une municipalisation de la distribution de ce bien commun que constitue l’eau. Ils réclament également la mise en place d’une tarification progressive des m3 visant à pénaliser les usages superflus et à minorer la consommation indispensable.

RDV vendredi 17 octobre 2014 à 20h au Clos Saint Père, derrière l’église de Bois-le-Roi pour approfondir la discussion sur ces sujets, avec Jean-Luc Touly, délégué syndical à VEOLIA, responsable Eau à la Fondation France Libertés, écrivain spécialiste de la corruption et de la gestion de l’eau.

Veolia reconnait que ses coupures d’eau sont illégales !

France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France ont assigné Veolia en justice pour coupure d’eau illégale. Lors de l’audience le 10 octobre 2014, Veolia a admis son « erreur » et propose 3.620 euros d’indemnisation pour préjudice matériel et moral.

Assignée par deux personnes privées d’eau pendant 83 jours à Aubigny-sur-Nère, Veolia a été contrainte de se défendre devant le tribunal d’instance de Bourges.

Dans une tentative pour apparaître de bonne foi, Veolia parle d’un dysfonctionnement et rejette toute coupure d’eau volontaire :

« La société Veolia est parfaitement consciente de l’erreur qui a été commise et la déplore ».

Pourtant, les nombreux témoignages que nous recevons chaque jour contredisent la version de Veolia, qui a attendu l’assignation en justice pour rouvrir l’alimentation en eau des plaignants.

Alors que France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France réclament 10.620 euros de dommages et intérêts, Veolia propose de son côté 3.620 euros :

« Veolia accepte de les indemniser à hauteur de 3620€ en indemnisation du préjudice subi, soit 620€ au titre de préjudice matériel et 3000€ au titre de préjudice moral ».

Veolia préfère admettre ses erreurs devant les juges mais continue ses pratiques illégales et indignes.

Nous appelons Veolia à respecter sa parole et à stopper immédiatement toute coupure d’eau pour impayés dans son réseau de distribution. Puisque Veolia « connait les termes de la loi Brottes » et affirme qu’il « n’existe donc aucun risque de voir l’alimentation des abonnés être à nouveau fermée », nous espérons que ces paroles se transformeront en actes.

Le jugement sera rendu le 12 novembre 2014.

Au-delà de l’enceinte du tribunal, nous demandons à Veolia un engagement public et solennel de ne plus procéder à aucune coupure d’eau pour impayés.

Tremblay tremble à la perspective d’un renouvellement de contrat avec Véolia !

Nous appelons tous les citoyens, les associations, les organisations à nous rejoindre afin d’exprimer ensemble notre désapprobation par notre présence parmi le public lors de la réunion du comité syndical du SIAEP TC qui se tiendra :

Jeudi prochain 9 octobre à 18 h 30
Salle des compliments de l’Hôtel de Ville de Tremblay-en-France.

La délégation de service public du syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable (SIAEP) de Tremblay-en-France / Claye-Souilly (Villepinte, Tremblay-en-France, Mitry-Mory, Claye-Souilly, Compans, Annet-sur-Marne, Fresne-sur-Marne et Jablines) doit être renouvelée en 2016. Véolia est l’actuel délégataire de ce service qu’il gère depuis 1970 !

Juste avant les élections municipales, notre association avait interpellé tous les candidats, pour leur signaler que le syndicat (SIAEP TC), s’orientait très certainement « vers la délégation de service public sous la forme juridique d’un affermage ». Cette crainte était fondée sur un texte technique, qui laissait clairement entendre cette intention. Certes, les choses pouvaient encore changer, les élections n’avaient pas eu lieu et la nouvelle direction politique du syndicat n’était donc pas en place.

En tout cas, la Coordination eau Île-de-France, engagée en faveur de l’eau bien commun et du droit humain à l’eau, rappelait alors qu’elle estimait que la gestion de ce service doit être publique (et non privée) et se faire sous le contrôle citoyen des usagers. Manifestement, nous n’avons pas été entendus.

Aujourd’hui, la nouvelle équipe issue des élections a repris le dossier provisoirement mis de côté et avance dans la procédure à marche forcée et dans la plus grande discrétion. Ainsi le jeudi 25 septembre dernier la réunion de la commission consultative des services publics locaux (CCSPL) avait à débattre sur le futur mode de gestion du syndicat. Le rapport présenté concluait, sans surprise, à une délégation de service public sous la forme juridique d’un affermage, jugée plus intéressante que la gestion publique. Le seul représentant de la société civile (non élu) présent s’est bien entendu exprimé contre ce projet et pour la gestion publique.

Jeudi 9 octobre à 18 h 30 (salle des compliments de l’Hôtel de Ville de Tremblay-en-France) se tient le comité syndical qui entérinera la décision de continuer dans la gestion privée de ce service public. Le Président de ce syndicat va donc confier pendant 12 années supplémentaires (jusqu’en 2028) la gestion de l’eau à la multinationale Véolia ! Pour autant, le résultat de l’exploitation du service par Véolia n’est pas ce que l’on fait de mieux : fuites très importantes sur un réseau qui n’a pas fait l’objet d’un renouvellement à la hauteur des besoins, eau mise en distribution d’une qualité laissant à désirer (aurait-elle contenu du glycol ?), coupures infligées aux usagers alors qu’elles sont interdites, pas de tarification sociale, etc.

Le choix d’une gestion privée n’a pourtant rien de naturel. Des élus de tous bords la remettent aujourd’hui en cause au nom d’une saine gestion des finances publiques, à l’instar du maire de Paris ou du maire de Nice. Elle prive les élus de tout contrôle sur une politique ambitieuse de l’eau, bien commun, qui ne peut faire objet d’une marchandisation.

Enfin, il nous semblait que ce renouvellement devait être l’occasion d’un vaste débat démocratique ouvert largement aux citoyens et à leurs associations. Comment impliquer plus largement les usagers du service ? Les réunions de la commission consultative des services publics locaux, où la participation reste limitée, ne sont-elles pas une mascarade de démocratie participative ?

Pas de fracturation à l’ONU !

Le 10 Octobre 2014,

Nous signons la lettre envoyée à Ban Ki-Moon, au sujet de l’initiative « Energie Durable pour Tous » (Sustainable Energy For All, SE4All) de l’ONU qui semble rester ambigüe au sujet de la place des gaz et pétrole de schiste.

Son Excellence Ban Ki-moon
Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies
Siège des Nations Unies
New York, NY 10017

CC: Kandeh Yumkella, Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la direction, SE4ALL
Helen Clark, Administrateur du PNUD
Achim Steiner, Sous-secrétaire général des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE
Monsieur le Secrétaire général,

À la veille du Global Frackdown de 2014, et à la suite de la plus grande mobilisation sur le changement climatique de l’histoire – événement auquel vous avez participé – nous vous appelons à établir sans équivoque que la fracturation hydraulique n’a pas de place dans l’initiative « Energie Durable Pour Tous » (SE4All).

Demain, de nombreuses manifestations auront lieu dans les communautés à travers le monde pour s’opposer à la fracturation hydraulique, ou «fracking», le processus d’injecter dans le sous-sol des millions de litres d’eau, de sable et de produits chimiques toxiques pour extraire le pétrole et le gaz naturel.

De plus en plus de preuves scientifiques montrent que la fracturation n’est pas seulement intrinsèquement dangereuse pour la santé publique et les écosystèmes, mais que la fracturation, plus encore que les combustibles fossiles conventionnels, contribue au réchauffement climatique en raison des fuites de méthane provenant de l’exploitation et du forage de pétrole et de gaz et de leurs infrastructures auxiliaires.

Selon le cinquième rapport de synthèse du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur le Changement Climatique de 2013, le méthane du pétrole et du gaz est 87 fois plus puissant à retenir la chaleur que le dioxyde de carbone sur une période de 20 ans et 36 fois plus puissant sur une période de 100 ans. Ainsi, s’il est vrai que le gaz naturel peut être brûler dans des conditions moins polluantes que le pétrole ou le charbon, l’effet cumulatif de l’extraction de gaz et la construction de l’infrastructure de transport nécessaire est une plus grande menace pour la planète. En outre, ces investissements à courte vue ne servent qu’à retarder la transition obligatoire pour les sources d’énergie vraiment renouvelables comme le vent et l’énergie solaire.

Un rapport de 2012 du Programme des Nations Unies pour l’Environnement a conclu que «la fracturation peut entraîner des impacts environnementaux inévitables même si le GNC [le Gaz Non Conventionnel] est extrait correctement, et d’autant plus si la fracturation est faite de manière inappropriée. » (1) Pourtant, lors d’une conférence de presse de l’année dernière, votre porte-parole a déclaré que, « le gaz naturel a un rôle important à jouer dans la transition vers des sources plus sobres en carbone « . (2) Nous vous implorons de voir, au-delà du dioxyde de carbone, la grave menace que représente le méthane pour le réchauffement global. Nous vous encourageons plutôt à vous engager à poursuivre un programme visant à promouvoir les énergies renouvelables à 100% et l’efficacité énergétique.

En outre, il y a des preuves scientifiques bien documentées que la fracturation hydraulique contamine l’eau, pollue l’air, menace la santé publique, provoque des tremblements de terre, et nuit à l’économie locale. Dès 2008, plus de 1000 cas de contamination de l’eau à proximité des sites de forage ont été documentés par les tribunaux, les États et les gouvernements locaux aux Etats-Unis. (3) Beaucoup d’autres cas ont été documentés depuis. De plus, le ‘US Geological Survey’ a mis en évidence un lien entre les tremblements de terre et l’injection des eaux usées pour la fracturation, y compris dans le cas du séisme de magnitude 5-6 qui a frappé l’Oklahoma en 2011. Tandis que l’Oklahoma n’a connu que quelques tremblements de terre par an, ce nombre a grimpé au-delà de 1000, depuis que l’extraction de gaz a vraiment commencé dans cet état. Auprès des sites de fracturation, des polluants dangereux ont été trouvés dans l’air, y compris le benzène (4) , le méthanol, le formaldéhyde et le sulfure de carbone. (5)

Sous prétexte de réaliser l’indépendance énergétique, certains pays veulent se lancer rapidement dans la fracturation tandis que d’autres, comme la Bulgarie, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, ainsi que des centaines de municipalités à l’échelle mondiale, ont émis des interdictions ou des moratoires. Compte tenu des risques inhérents et des impacts négatifs, la fracturation hydraulique ne devrait pas avoir sa place dans une initiative qui cherche à atteindre la durabilité.

Bien que nous apprécions que la SE4All met l’accent sur l’intensification des énergies renouvelables, nous sommes profondément préoccupés par l’absence de définition des termes essentiels comme « l’énergie moderne » et « durable », qui laisse ainsi la place à une interprétation erronée incluant le gaz naturel, la fracturation et autres pratiques nuisibles. L’initiative SE4All a déjà été utilisée par certains États pour justifier l’énergie nucléaire, des méga-barrages, et l’augmentation de l’extraction de gaz naturel. Le secteur privé utilisera le SE4All comme une initiative sanctionnée par l’ONU et les états pour justifier des investissements dans des pratiques non durables. Beaucoup de ces pratiques seront installées dans des communautés qui n’ont pas accès aux services énergétiques de base.

Nous nous trouvons dans la première année de la Décennie 2014-2024 de l’énergie durable pour tous. Par conséquent, il y a une opportunité de vraiment saisir le leadership pour le climat au plus haut niveau. Cependant, ce leadership ne peut pas être atteint, en ignorant des preuves scientifiques, ni en permettant un cadre de politiques énergétiques, qui ne fait pas de choix clairs et qui inclut le gaz naturel, les méga-barrages, des biocarburants et de la bioénergie industrielle. Ces sources d’énergie nuisent aux objectifs déclarés de véritablement fournir de l’énergie durable pour tous.

Monsieur le Secrétaire-Général, nous demandons que le gaz naturel, extrait par la fracturation hydraulique, ne soit pas considéré comme une source d’énergie durable dans le ‘Sustainable Energy for All Initiative’. Pouvez-vous nous confirmer que la fracturation hydraulique est actuellement exclue des paramètres de SE4All ? Et si ce n’est pas le cas, pouvez-vous nous dire quelles mesures vous allez prendre pour remédier ce problème ?

Nous attendons votre réponse avec impatience.

Signé par,
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(1) https://www.unep.org/pdf/UNEP-GEAS_NOV_2012.pdf
(2) https://www.un.org/News/briefings/docs/2013/db131018.doc.htm
(3) Lustgarten, Abrahm. “Buried Secrets: Is natural gas drilling endangering U.S. water supplies?” ProPublica. November 13, 2008.
(4) https://www.latimes.com/science/sciencenow/la-sci-sn-fracking-benzene-worker-health-20140910-story.html#page=1
(5) United States House of Representatives. Committee on Energy and Commerce. [Minority Staff Report].

un réseau qui réunit citoyens et associations autour de la ressource en eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, sur tous les aspects: social, environnemental, économique, juridique, de la santé, culturel…