Le département est concerné par des inondations exceptionnelles pour la deuxième fois depuis novembre 2023. 169 communes ont été touchées par cet épisode de crue, contre 282 pour le précédent. L’artificialisation urbaine et agricole est en cause. Principaux extraits.

(…) Xavier Bertrand, président LR de la région des Hauts-de-France, s’est  rendu dans les zones sinistrées où il a fustigé l’inaction du gouvernement et exigé un allègement des réglementations actuelles qui concernent le curage des cours d’eau.

« Janvier, février, mars, sont les mois de l’année où il pleut le plus, a-t-il déclaré sur France Info. On ne peut pas attendre les beaux jours pour le faire. C’est dès maintenant qu’il faut l’organiser. Je me moque royalement des autorisations à demander ou pas. On va commander des travaux aux entreprises et les payer ».

L’artificialisation en cause

Une déclaration qui a fait réagir Arnaud Gossement, l’avocat spécialiste de l’environnement sur le réseau social X (ex-twitter). « Désolant, écrit-il. Les Hauts-de-France sont la deuxième région la plus artificialisée de France. Les crues sont d’abord causées par l’artificialisation des sols. Xavier Bertrand a contribué à affaiblir la loi sur l’artificialisation des sols. Mais pour lui le problème c’est le droit. »

De fait, entre 2011 et 2020, 16290 hectares d’espaces naturels agricoles et forestier (NAF) ont été urbanisés dans cette région, soit l’équivalent de six terrains de foot par jour !

Avec plus de 0,75 % de la surface départementale grignotée sur la période 2009-2022, le Nord et le Pas-de-Calais affichent l’une des plus fortes consommations d’espace NAF en France (source Cerema). « Il y a eu une politique irresponsable en dépit des textes législatifs en vigueur d’aménagement du territoire, pointe Francis Meilliez, géologue, professeur émérite à l’université de Lille et directeur de la Société géologique du Nord. (Le Monde du 03/01/2024). Avec des zones industrielles, des parkings, qui sont construits dans des fonds plats de vallée ».

Le changement des pratiques agricoles et notamment le retournement des prairies qui  se comportent comme des éponges, au bénéfice de la monoculture de céréales, a aussi joué un rôle, tout comme l’assèchement des zones humides, l’artificialisation des cours d’eau ou encore la destruction des haies.