Les taux de « polluants éternels » sont en hausse dans la rivière Oise, aux abords de la plateforme chimique de Villers-Saint-Paul, selon de nouvelles analyses dévoilées le 13 mars 2024. Depuis février, il est déconseillé de consommer les poissons pêchés dans ces eaux. Mais cela ne semble pas stopper l’extension de l’usine Chemours. Par Céline Brégand pour la 3 hauts de France. Et focus sur les dernières analyses réalisées par Générations futures à hauteur de la plateforme chimique de Villers Saint Paul.
Mangera-t-on encore des poissons pêchés dans la rivière Oise dans un futur proche ? Depuis février 2024, ils sont considérés comme impropres à la consommation. Contaminés par les « polluants éternels » rejetés par la plateforme chimique de Villers-Saint-Paul.
L’ablette impropre à la consommation
L’Agence Régionale de Santé « recommande de ne pas consommer les poissons pêchés entre Pont-Sainte-Maxence et Villers-Saint-Paul » en raison de la présence de PFAS, des polluants éternels retrouvés dans toutes les espèces de poissons étudiées, peut-on lire sur le site de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement) des Hauts-de-France.
Selon les données publiées en février, certains de ces polluants éternels ont été retrouvés dans des concentrations plus de trois fois supérieures à la norme européenne (qui vaut pour la chair de l’animal) dans le corps entier de trois espèces de poissons différentes dont l’ablette, régulièrement consommée par la population. De nouvelles analyses dans les chairs doivent être menées par les services de l’État.
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PFAS dans l’Oise: les nouvelles analyses de Générations futures
Générations Futures dévoile une nouvelle analyse de l’eau de l’Oise à hauteur de la plateforme chimique de Villers Saint Paul montrant une présence de PFAs en hausse par rapport à nos précédentes analyses de 2023 !
L’association demande la mise en place de mesures contraignantes rapides pour réduire les rejets de PFAS !
Générations Futures a publié en juin 2023 les résultats d’analyses d’eau de la rivière Oise suite à des prélèvements réalisés en avril 2023 au niveau de la plateforme chimique. Aujourd’hui l’association révèle les résultats d’une nouvelle analyse que nous avons réalisée suite à un prélèvement dans la rivière Oise effectué le 23 janvier 2024 à hauteur de la plateforme chimique de la commune.
Ces résultats montrent que la concentration totale des PFAS retrouvés dans ce prélèvement réalisé par nos soins dans la rivière Oise le 23 janvier 2024 est 3,6 fois plus élevée que celle constatée sur notre prélèvement d’avril 2023 au même emplacement situé en aval immédiat de la station d’épuration collective de la plateforme chimique ! La figure 1 en annexe du présent communiqué illustre les différences constatées entre les concentrations relevées pour chaque substance analysée dans les deux prélèvements.
Si nous espérions que nos révélations de 2023 concernant les taux de PFAS importants dans l’Oise inciteraient à l’adoption de meilleures pratiques par les industriels qui se traduiraient par une diminution de la pollution chimique de l’Oise, nous constatons aujourd’hui qu’il n’en est rien. Pire encore, nous observons la tendance inverse : les concentrations de PFAS au niveau de notre point de prélèvement dans l’Oise immédiatement en aval du rejet de la plateforme chimique (appelé P4 dans notre rapport de 2023) étaient nettement plus élevées dans notre prélèvement de janvier 2024 que dans celui d’avril 2023. Comment expliquer la dégradation de la situation, alors que les autorités ont connaissance de l’affaire depuis bientôt 1 an ?
« A la lumière de ces nouvelles données nous rappelons que l’Autorité environnementale régionale précisait dans son avis (1) de mai 2023 que « il est recommandé pour raison de santé publique d’éviter d’augmenter les émissions de PFAS » et nous demandons aujourd’hui que la préfecture de l’Oise (2) prenne toute la mesure de la situation et s’empare de la problématique pour imposer la mise en œuvre de mesures contraignantes, fortes et efficaces de réduction des rejets de PFAS dans la rivière Oise par les industriels concernés. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
Là, on ne parle pas de ville, mais de pollution industrielle avec les PFAS. Il y aussi des pollutions agricoles: les PFAS sont présents dans certains pesticides. L’essentiel de la pollution aujourd’hui est industrielle et agro-industrielle. Certes il est plus facile de s’en prendre sans nuances aux villes qu’aux responsables majeurs de la pollution de l’environnement…
on ne pourra JAMAIS sauver les campagnes sans mettre AUX NORMES les villes !!! en France les recyclages de l’eau et de la matière organique sont inexistants !! Les stations d’épuration sont des armes de désertification massive ! non seulement l’eau est jetée en rivières pollue TOUTES les rivières mais TOUTE la fertilité des sols ( la matière organique) disparait dans des incinérateurs ou des décharges !