Communiqué de la Coordination EAU IDF suite au dossier choc de Médiapart sur le renouvellement du contrat entre le Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF) et Veolia.
Le 2 septembre, Médiapart, sous la plume de Martine Orange, fait des révélations choc sur le renouvellement du contrat entre le Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF) et Veolia : les membres de la Cour des comptes chargés de superviser la procédure d’attribution du marché ont fait un signalement au Parquet national financier sur les irrégularités et les manquements dans la procédure d’appel d’offres et ont démissionné ! C’est l’ultime fiasco d’une procédure qui a été calamiteuse de bout en bout et que détaille le dossier de Médiapart.
Le contrat entre le SEDIF et Veolia a tout d’une concession à perpétuité avec une durée qui dépasse déjà les 100 ans ! Cette anomalie est d’autant plus remarquable qu’il s’agit du plus grand contrat dans le domaine de l’eau en Europe, aux dires mêmes du SEDIF, avec un montant de 4,2 milliards d’euros. Ce n’est pas anecdotique…
En creux, le dosssier donne à voir l’incroyable complaisance des pouvoirs publics vis à vis du SEDIF. Une justice administrative (TA et Conseil d’Etat) qui ne trouve rien à redire aux invraisemblables contorsions de la procédure d’appel d’offres, des élu.e.s qui disent amen à tout sans même poser de questions, un préfet de région qui ne joue pas son rôle de contrôle de légalité, etc., etc. Une complaisance qui n’est pas sans rappeler celle observée vis à vis de Veolia lors de la bataille entre Suez et Veolia. Et qui, au fond, renvoie à l’histoire des deux multinationales, nées à proximité des cercles de pouvoir et qui ne s’en sont jamais éloignées depuis.
Du côté de la presse, ce n’est guère plus brillant. Le dossier de Médiapart est l’exception qui confirme la règle, à savoir l’omerta sur les affaires du SEDIF et de Veolia.
Le dossier éclaire aussi l’enjeu majeur de l’osmose inverse basse pression, un dispositif de traitement de l’eau que le SEDIF souhaite installer dans ses usines. Un quasi-consensus s’est manifesté contre ce choix lors du débat public sur l’eau potable en Île-de-France, mais le SEDIF s’est affranchi allègrement de ses conclusions. Car c’est le moyen de rendre impossible, à la fin du nouveau contrat, un changement de délégataire ou le choix d’une gestion publique. C’est également le moyen pour Veolia de se refaire une santé sur le dos des usagers domestiques par une augmentation terrifiante des tarifs.
Le SEDIF, château branlant d’André Santini, est-il encore pertinent aujourd’hui ? Comme le note Médiapart, « la préservation des ressources, les luttes contre les pollutions, les plans pour économiser la consommation en eau, des différenciations tarifaires en fonction des usages et des volumes consommés…, tout ce qui pourrait relever d’une politique publique de l’eau est rejeté ». Ce sont pourtant ces défis qu’il faut relever, ce sont ces questions qui suscitent aujourd’hui l’intérêt des citoyen.ne.s et des élu.e.s. Et sur lesquelles le SEDIF est à la traîne.
Depuis sa création, il y a un peu plus de quinze ans, à l’occasion du précédent renouvellement de contrat entre le SEDIF et Veolia, la Coordination EAU IDF a joué un grand rôle en faveur de la transparence de la gestion de l’eau et de la défense des usagers domestiques. Le dossier de Médiapart le montre aussi. Rejoignez-nous maintenant !
03/09/2024
Services publics Enquête
Sedif-Veolia : dans les eaux troubles du plus grand contrat de concession d’Europe
Délégataire du contrat de concession d’eau du Syndicat des eaux d’Île-de-France depuis 126 ans, Veolia a été reconduit pour douze ans de plus en janvier. Mais des membres de la Cour des comptes ont fait un signalement pour dénoncer les irrégularités et les manquements dans l’appel d’offres.
2 septembre 2024
Services publics Enquête
Au Sedif, André Santini en son royaume
Depuis quarante ans, le maire d’Issy-les-Moulineaux tient d’une main de fer le Syndicat des eaux d’Île-de-France. Mais ses choix et ses méthodes de gouvernance sont de plus en plus critiqués. Des municipalités ont décidé de reprendre leur indépendance.
2 septembre 2024
https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/020924/au-sedif-andre-santini-en-son-royaume
La France allait déjà couçi couça mais, depuis le coup d’Etat sur la CEE par l’AELE pour en faire un grand marché où le public n’a pas sa place, elle est aujourd’hui pourrie de partout.
Les élus sont une secte dont il faut se débarrasser pour avoir une direction collégiale où tous seraient représentés.
L’ abus des maires, croyant que l’argent de la ville leur appartient ainsi que la ville elle-même (on voit déjà le problème avec Hidalgo), nourrit un fort ressentiment légitime dans les populations:
-certaines font le choix de se battre mais elles fatiguent et arrivées à un certain âge, se disent merde, après tout, il y en a des plus jeunes pour aller au combat.
-certains deviennent autonomistes, voire isolationnistes et se coupent de ce monde merdique.
-la majorité ira voter Rassemblement National.
Pour ma part, je me bats, j’en ai ras la casquette, je deviens autonomiste. Quant à l’isolationnisme, ça n’est pas encore d’actualité et je sais par expérience qu’il y aura toujours quelqu’un pour venir m’emmerder.
Le pire, ce sont les dénonciations, par Mediapart ou le Canard Enchaîné, qui trouvent peu ou pas d’écho chez nos élus, ou bien quand ça va en justice, c’est « bon, on vous a pris la main dans le sac (petite tape sur les mains) mais n’y revenez plus sinon la prochaine fois on vous grondera ».
On aimerait le même laxisme judiciaires pour le citoyen de base.