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Plan social: les syndicats de Veolia se rebiffent

Les syndicats (CFDT, CFE-CGC, CGT et FO) de Veolia Eau ont manifesté le 14 mai du siège de Veolia, rue d’Anjou, à l’Assemblée nationale pour peser sur la négociation du « plan social », en cours. Ils ont aussi adressé une lettre ouverte et une demande rendez-vous au Ministre de l’économie, Arnaud Montebourg, dont voici les principaux extraits:

« Veolia Eau France prépare un plan de sauvegarde de l’emploi dans le cadre d’une réorganisation de l’entreprise.

Nous ne sommes pas opposés à une réorganisation de l’entreprise sous couvert que celle-ci prenne en compte l’amélioration des conditions de travail des salariés et qu’elle soit synonyme de réels gains d’efficacité.

Mais la suppression prévue de 2225 emplois (15,9% des effectifs) au sein de Veolia Eau, qui a plus de 160 ans d’existence, est aussi insupportable humainement qu’injustifiée économiquement.

Veolia Eau n’est pas en difficulté financière; certes, son profit est en baisse, mais cela ne justifie pas des licenciements d’autant plus que l’entreprise fait appel à de nombreux cabinets de conseils extérieurs pour un certain nombre de tâche que nous pourrions effectuer en interne (…)

Pour votre information, nous tenons à vous préciser que la nouvelle rémunération qui vient d’être octroyée à notre Directeur général, Alain Franchi est de 933 000€ par an ce qui équivaut à 50 emplois au salaire minimum de notre entreprise. »

Dans un tract joint, la CFDT évoque aussi des salaires de 78 000€ par mois et une augmentation de 13,5% pour un salaire de 1 800 000€!

 

 

 

Pour une Europe des droits et des biens communs

Appel de la société civile et des citoyens de l’Union Européenne aux candidats au Parlement européen
A l’initiative du Comité italien pour le contrat mondial de l’eau, du CEVI, du Forum italien des mouvements pour l’eau…

  • Les biens communs – eau, nourriture, terre, air et énergie –  sont  nécessaires pour assurer une vie digne à chacun et pour la paix entre les peuples, « biens universels » qui appartiennent à tous et ne peuvent pas faire l’objet d’appropriation par les autorités gouvernementales et les intérêts privés.
  • Les droits humains, qu’ils soient économiques, sociaux, politiques et environnementaux, représentent le fondement de la Constitution de l’Union européenne, et doivent en tant que tels, être défendus et promus par la Commission européenne dans toutes ses dispositions.
  • L’eau est, à plein titre, un droit humain universel. Les ressources hydriques sont donc un bien qui appartient à tous les citoyens, confié à la gestion de la communauté des peuples, qui doit le sauvegarder pour en garantir l’accès aux générations futures.
  • La Charte de Aalborg (1994) et de Leipzig (2007) ratifient la participation et l’implication des citoyens européens à la promotion des droits, à la définition des règles et à la gestion du bien commun, pour garantir une coexistence pacifique et solidaire entre les peuples d’Europe.

Nous, société civile et citoyens de l’Union Européenne, nous nous reconnaissons dans ces principes et nous demandons aux candidats au parlement européen de s’engager à réaliser, s’ils sont élus, les objectifs suivants d’ici 2015  (à sélectionner dans la liste ci-dessous)

Les associations signataires de cet appel s’engagent à :

  • Signaler les candidats qui adhèrent à cet appel
  • Diffuser les engagements pris pendant la campagne électorale
  • Suivre les actions des candidats élus pendant leur mandature

___________________________________________

En tant que candidat, je souscris à l’engagement de :

1. BIENS COMMUNS

  • Introduire dans le Traité de l’Union Européenne la notion de « bien commun » comme un patrimoine de l’humanité, définir un régime juridique pour les biens commus, y compris pour l’eau, en dehors des « services d’intérêt général », proposer à la Commission européenne la rédaction d’une Charte des Biens Communs.
  • Refuser, dans les accords « Transatlantic Trade and Investment partnership » (TTIP) entre Europe et États Unis et dans les négociations CETA avec le Canada, les processus de libéralisation, pour les services liés aux droits des citoyens (social, santé, alimentation, travail), de l’environnement (fracturation hydraulique), de l’agriculture et des services publics locaux et la cession de plus de pouvoir aux entreprises pour engager des actions juridiques contre les États.

2. GESTION DES RESSOURCES HYDRIQUES

  • Revoir l’Agenda de l’environnement (« bon état écologique de l’eau en 2027 ») et l’Agenda pour la libéralisation totale des services d’intérêt général à visée économique, proposés par la Commission, ainsi que le « Plan de sauvegarde des ressources hydriques européennes », en modifiant le modèle économique de financement de l’eau actuel (art.9 Directive 2000/60), basé sur le principe du recouvrement total des coûts d’accès au service et du principe « pollueur-payeur », qui rend inutile toute mesure de sanction, et en introduisant des instruments de soutien au partenariat public-public.
  • Faire adopter par la Commission européenne une directive sur la gestion commune, solidaire et participative, incluant les citoyens, des bassins hydrographiques transnationaux à l’Union, concrétisant la notion d’eau bien commun, et engager la Commission à rédiger un Plan d’action qui réglemente, d’ici 2016, les priorités d’usage de l’eau vis-à-vis de l’agriculture, de l’alimentation, de la santé et de l’énergie.

3. DROIT HUMAIN A L’EAU

  • Assurer la reconnaissance de la part de l’Union européenne, d’ici mars 2015, du droit humain à l’eau et à l’assainissement, reconnus par l’ONU, par le biais d’une législation spécifique qui fixe la quantité minimale garantie par les États et une échéance pour atteindre cet objectif dans chaque État membre, en concrétisation de l’Initiative Citoyenne Européenne signée par 1,8 millions de citoyens de 17 pays.
  • Établir des instruments de financement communautaires pour garantir le droit humain à la fois dans les pays membres et dans les pays d’Afrique-Caraïbes-Pacifique, au moyen d’interventions de coopération internationale.

4. PARTICIPATION

  • Faire de la participation citoyenne la base pour un nouveau modèle de gestion des ressources hydriques et des biens communs au niveau communautaire, avec la promotion du « Conseil des citoyens de l’eau et des biens communs » au niveau des bassins hydrographiques et des communautés urbaines et la présentation d’un rapport annuel sur l’état des modèles de participation citoyenne adoptés par la Commission et les Pays membres.
  • S’engager pour la constitution d’un inter-groupe parlementaire pour l’eau et les biens communs pour concrétiser les engagements de ce manifeste et pour soutenir les demandes des citoyens et des mouvements auprès des Institutions.

Plus d’infos sur www.contrattoacqua.it

 

Une ONG chinoise manifeste contre Veolia!

 

Le 23 avril, l’ONG Justice for all a manifesté devant l’entrée du siège parisien de Veolia Environnement. A cette première manifestation organisée par l’organisation non-gouvernementale chinoise, se trouvaient Yu Fangqiang, responsable de Justice for all, et un étudiant chinois étudiant en France. Par cette action, ils ont exprimé leur indignation au sujet de la récente contamination de l’eau du robinet par la société Veolia Eau qui a porté gravement atteinte à la santé de 3,6 millions d’habitants de la ville de Lanzhou.

Organisée en début d’après-midi du 23 avril (heure locale), la manifestation a duré trois quarts d’heures. 45 minutes pendant lesquelles le chef de l’ONG et l’étudiant ont protesté en brandissant des pancartes en chinois et en français. Très réactive, Veolia Environnement a rapidement désigné des responsables chargés des relations publiques afin que ceux-ci reçoivent les manifestants et écoutent leurs revendications.

Dans une lettre ouverte à Veolia, Justice for all lui fait part des cinq revendications suivantes : publier l’intégralité des résultats des tests réalisés sur l’eau du robinet depuis la mise en application des Normes sanitaires sur l’eau potable (GB5749-2006) en Chine ; exiger la publication, de façon régulière, complète et authentique, par toutes les sociétés de gestion des eaux opérant en Chine, des résultats des tests réalisés sur l’eau du robinet ; procéder à un contrôle intégral de toutes les sociétés de gestion des eaux de Chine afin d’éliminer tout risque sanitaire similaire ou d’autres risques ; publier en temps opportun les résultats d’une enquête approfondie en Chine avec la participation d’une tierce partie le cas échéant ; et enfin, répondre activement aux revendications des citoyens chinois, notamment concernant les indemnisations exigées.

Les responsables des relations publiques, bien informé sur l’affaire de l’eau polluée au benzène à Lanzhou, ont accepté la lettre adressée par l’ONG chinoise à Antoine Frérot, PDG de Veolia Environnement, et fait deux commentaires : premièrement, Le gouvernement de Lanzhou détenant 55 % des actions de Veolia Eau, la responsabilité principale ne doit pas être assumée par Veolia, qui n’en détient que 45 % ; deuxièmement, Veolia Environnement restera en contact avec Justice for all et communiquera le contenu de la lettre ouverte à Veolia Eau de Lanzhou.

Les manifestants ont, quant à eux, rappelé leurs trois revendications à plusieurs reprises, à savoir : que Veolia Eau, qui a violé la loi chinoise et refusé de publier les résultats des tests sur l’eau du robinet, répare ses erreurs ; que toutes les usines de gestion de l’eau de Veolia en Chine rendent publiques les données concernant l’eau du robinet ; que toutes les usines de gestion de l’eau soient contrôlées intégralement pour éviter que des incidents similaires se reproduisent.

L’affaire de l’eau du robinet contaminée de Lanzhou a porté gravement atteinte à la santé de 3,6 millions de citoyens chinois. L’exposition au benzène est cancérogène et peut affecter le système nerveux. Absorbé en trop grande quantité, il provoque une intoxication aiguë, tandis que de faibles quantités provoquent une intoxication chronique. Or une teneur en benzène 20 fois supérieure au seuil national chinois a été détectée dans l’eau de Lanzhou, c’est pourquoi on ne peut nier qu’il s’agit d’une grave crise de l’eau potable.

En outre, il ne s’agit pas du premier incident portant atteinte à la santé publique causé par Veolia Eau en Chine. Justice for all a en effet énuméré, dans sa lettre ouverte, 14 incidents similaires provoqués par Veolia Eau dans le pays depuis 2007. L’ONG estime que de tels incidents auraient pu être évités si Veolia avait respecté la loi chinoise et mis les données concernant l’eau du robinet à disposition du public.

La contamination de l’eau au benzène à Lanzhou résulte au fond d’une dissimulation intentionnelle par Veolia Eau des informations concernant l’eau du robinet et de l’explosion d’une série de problèmes accumulés. C’est pourquoi Justice for all a souligné une fois de plus l’importance pour Veolia Eau de régulariser l’activité de ses entreprises en Chine, de respecter la loi chinoise et de diriger ses opérations en Chine selon les normes françaises de Veolia.

Source: french.china.org.cn

Lire aussi:

Le référendum pour l’eau de Thessalonique : un « non », plein de « oui »

Ce 8 mai, 98% des 218 002 votants du référendum ont dit NON à la privatisation de l’eau en Thessalonique. La participation a été de 34% dans les 11 municipalités où était organisé le vote. Une victoire pour la démocratie, aussitôt remise en question par le gouvernement conservateur et …le fonds grec des privatisations. Lire ci-dessous l’analyse de Theodoros Karyotis, parue le 10 mai 2014 sur autonomias.net et traduite par Julie Morineau.

« Thessalonique est une métropole tentaculaire située dans le nord de la Grèce. Comme le reste du pays, la ville est touchée par un taux croissant de chômage et de pauvreté, résultat des politiques menées par le gouvernement sous les dicktats de la Troïka, qui ont mené l’économie du pays dans une grave récession.

En Grèce, comme dans beaucoup d’autres pays auparavant, le capitalisme du désastre a su utiliser la crise de la dette souveraine – elle-même génératrice de profit – comme prétexte pour lancer une campagne agressive de pillage néolibéral : les attaques ciblées du droit du travail, des droits sociaux et politiques de la population, le démantèlement des systèmes de santé et d’éducation, les spoliations massives sous couvert de mégaprojets d’extraction, et, dans l’ensemble, la privatisation de tout ce qui constitue les richesses du pays… Là comme ailleurs, le gouvernement et les médias répètent inlassablement, sans états d’âme, ce mantra si cher au néolibéralisme : « Il n’y a pas d’alternatives ».

Dans cette logique, et pour satisfaire aux conditions posées par l’infâme « mémorandum » imposé par le FMI, le gouvernement avait annoncé en 2011 son intention de privatiser EYATH, le service public de la distribution d’eau et de l’assainissement pour les 1,5 millions d’habitants que compte la métropole. Suez, ce géant du secteur de l’eau, fut prompte à exprimer son intérêt pour la bénéficiaire EYATH. Le processus de privatisation a suivi son cours, et aujourd’hui deux candidats – la française Suez et l’israélienne Mekorot – sont en liste pour la seconde phase de l’appel d’offres.

Malgré le chantage et la propagande, les citoyens de Thessalonique et leurs organisations se sont ouvertement opposés au projet du gouvernement de liquider cette compagnie d’ici trois ans. Ils ont réussi à mettre cette question à l’ordre du jour dans les agendas publics, ont montré, preuve à l’appui, que les privatisations des services de l’eau, un peu partout dans le monde, menaient à des hausses des tarifs, à la détérioration des infrastructures, à la baisse de la qualité de l’eau et à la privation de l’accès à ce bien commun vital pour une part importante de la population.

En participant au Mouvement européen pour l’eau, les organisations de la société civile grecque ont pu observer comment le modèle de privatisation que le gouvernement essaie maintenant d’imposer par la force a échoué dans des douzaines de villes, un peu partout dans le monde, poussant bon nombre d’autorités municipales à reprendre en main la gestion de leur eau, un virage à 180° vers la remunicipalisation.
(…)

Dans ce vaste mouvement de rejet de la privatisation, le gouvernement grec reste isolé et peine à faire accepter aux citoyens qu’« il n’y a pas d’autre alternative ». Il y a, en fait, de nombreuses alternatives proposées pour la gestion de l’eau à Thessalonique, qui visent à préserver ce bien vital dans un souci de justice sociale et d’accès pour tous.
De nombreux citoyens et organisations veulent le maintien du service public de l’eau, qui a permis jusqu’ici de garder des tarifs raisonnables ; certains pensent que la gestion de l’eau relève de la responsabilité municipale ; l’Union régionale des Municipalités a d’ores et déjà annoncé son souhait de créer une autorité inter municipale de gestion de l’eau ; une troisième proposition, innovante, vient de l’Initiative 136, un mouvement populaire pour l’organisation, par des citoyens de Thessalonique, de coopératives de l’eau, relais locaux d’un service public de l’eau basé sur la démocratie directe et la justice sociale, dans une logique participative et responsable.

Mais pour que soit ouvert le débat démocratique qui permettra de choisir le modèle de gestion de l’eau qui serait le plus socialement et environnementalement responsable, les citoyens de Thessalonique doivent d’abord faire face à la menace de la privatisation. On observe une montée des tensions sociales, politiques et juridiques qui s’accumulent contre la liquidation de ce service public ; les sondages, à l’échelle locale ou nationale, montrent que près de 75 % de la population est opposée à cette mesure. À cela s’ajoute la décision en attente du Conseil d’État (la cour suprême de justice administrative de Grèce), qui doit statuer sur la constitutionnalité de cette privatisation. Tout ceci a fait caler le processus, malgré les meilleurs efforts du gouvernement néolibéral.

Dans ce contexte politique, les collectifs et institutions qui défendent l’idée que l’eau est un bien commun et un droit humain (SOSte To Nero, Initiative 136, les syndicats des travailleurs d’EYATH, Water Warriors, L’Assemblée ouverte des citoyens pour l’eau et l’Union régionale des Municipalités, pour ne citer qu’eux) ont décidé de prendre le contre-pied de la position du gouvernement en organisant un référendum étendu à l’ensemble de la métropole au sujet de la privatisation d’EYATH. Le référendum est non contraignant, comme le stipule le cadre légal grec, qui ne prévoit pas de consulter la population au sujet des politiques du gouvernement, à moins que cela ait été ratifié par décret présidentiel ou par une large majorité au Parlement. Cependant, les organisateurs sont confiants en l’issue de ce scrutin, qui montrera de façon évidente qu’une écrasante majorité de la population s’oppose à la privatisation de l’eau, faisant ainsi office de tribune d’expression de la volonté populaire.

Le référendum s’est déroulé le 18 mai 2014, en même temps que le premier tour des élections municipales et une semaine avant les élections européennes. Des milliers de bénévoles se sont mobilisés pour organiser l’installation des urnes à l’extérieur des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire de la métropole de Thessalonique. En dépit du manque de financements pour cette initiative, de l’hostilité des principaux médias, les porteurs de cette campagne ont réussi à passer outre le désespoir, la résignation et l’apathie consécutives à quatre ans de remise en cause du droit de chacun à vivre dignement. Soutenus par les mouvements internationaux qui ont exprimé leur solidarité avec leur cause, les organisateurs ont mené une campagne d’information pour sensibiliser la population de Thessalonique ; ils consacrent à présent toute leur énergie à assurer l’organisation nécessaire à un déroulement efficace et transparent du scrutin.

Tant que la gouvernance économique s’éloignera de l’intérêt général des populations qu’elle prétend représenter, il reviendra aux citoyens de rappeler qu’ils ont des droits, de réinventer la démocratie et de protéger les biens communs, notamment par des initiatives populaires. La Grèce, dernière expérimentation en date du capitalisme en matière de spoliation, ne présage rien de bon pour le futur que les élites économiques ont en réserve pour les peuples européens. Mais les mouvements et organisations de la société civile grecque n’ont pas l’intention de rester les bras croisés, à observer le pillage économique qui se déroule sous leurs yeux. À la sentence éculée « Il n’y a pas d’alternative », il répondent qu’il y a plein d’alternatives, au contraire, et qu’il y en aura tant que la société civile laissera sa créativité s’exprimer et se dressera pour défendre ses droits et ses biens communs. »

La pollution de la Marne au tribunal

Depuis plusieurs années, la « Coordination Eau Île-de-France » avec l’association « Actions vertes Roissy Val-Maubuée » (AVRVM) et divers particuliers ont lancé  l’alerte sur la présence de composés de glycol dans  la Marne, et des conséquences éventuelles sur la qualité de l’eau mise en distribution par l’usine de production d’eau potable d’Annet-sur-Marne propriété de Veolia Eau.

L’aéroport Paris-Charles de Gaulle (3 400 hectares) est avec ses 60 millions de passagers le septième aéroport mondial. Les surfaces imperméabilisées (1 000 hectares) des 4 pistes, des voiries et des parkings ont besoin pendant l’hiver d’être déneigées et déverglacées. Il en est de même pour les ailes des aéronefs qui doivent être traitées au moment du décollage. Pour ce faire, Aéroports de Paris utilise divers produits dont des composés de glycol (propylène glycol et éthylène glycol), qui se retrouvent dans les eaux pluviales, puis dans les rivières (Reneuse et Beuvrone) et enfin dans la Marne, juste en amont de la prise d’eau de l’usine d’Annet-sur-Marne et peut-être dans le verre des 500 000 Franciliens habitant la Seine-et-Marne, le Val d’Oise ou la Seine-Saint-Denis.

Dans cette affaire, les citoyens et les associations qui les représentent se trouvent face aux énormes machines économiques que sont Aéroports de Paris et Veolia Eau. Ils sont confrontés à des difficultés d’accès à l’information, à une législation non adaptée à l’usage (et au rejet) de composés chimiques relativement récents, ainsi qu’à toute une série d’arrangements ou de négligences qui permettent à des pollutions liées à l’activité humaine de mettre en danger les écosystèmes et la santé des habitants.

La pollution à l’éthylène glycol en amont de l’usine de potabilisation d’Annet-sur-Marne est emblématique des combats que nous devons mener pour la défense de l’environnement.

Cela a conduit les associations et les citoyens à contester devant le tribunal administratif de Melun les arrêtés préfectoraux autorisant le rejet des eaux pluviales polluées dans la Marne. L’audience est prévue le 7 mai.

D’ores et déjà, la « Coordination Eau Île-de-France », l’association « Actions vertes Roissy Val-Maubuée » et les particuliers qui s’y sont joints,  se félicitent :
-d’avoir mis sur la place publique cette question de santé publique jusqu’à présent tue;
-des acquis obtenus de la part des services de l’État, d’ADP et de Veolia; en particulier, de la publication du plan d’actions d’ADP (pour un montant estimé à 50 millions d’euros) et de la signature d’un protocole d’alerte entre ADP et Veolia concernant la pollution de l’eau.
-de l’exemple donné qui montre l’intérêt qu’il y a de voir des citoyens s’impliquer dans ce type d’action.

> Synthèse documentaire de cette affaire & liste des documents de référence consultables en ligne >>> https://eau-iledefrance.fr/doc/dossier-glycol/

> Synthèse documentaire version pdf à télécharger >>> dossier Glycol

Européennes : les candidats interpellés

european-water-movementAvec la perspective des prochaines élections européennes en mai 2014, l’European Water Movement interpelle les candidat(e)s, avec des demandes concrètes au sujet de la gestion publique et collective de l’eau, du droit à l’eau et de la participation démocratique des citoyens à la gestion de cette ressource essentielle à la vie.

Retrouvez les demandes de l’European Water Movement >>>ici