Ivry, mardi 27 mars. Suite à la présentation le matin même de l’étude de Collectivités conseil au comité de pilotage eau du territoire GrandOrly-Seine-Bièvre, un compte-rendu à chaud a été effectué par Jacques Perreux, président du groupe écologistes et citoyens, en présence de Christian Métairie, maire d’Arcueil, de Fatah Aggoune, président du groupe Front de gauche, d’André Deluchat, président du groupe La France Insoumise et de Jean-François Banbuck, premier adjoint du Kremlin-Bicêtre … et de nombreux citoyens! Voir aussi l’article de 94citoyens.com
Après les peurs savamment instillées par M. Santini, président du Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF), qui évoque encore dans l’édito du dernier numéro d’INF’EAU (on devrait plutôt écrire IN’FAUX), un coût de sortie du SEDIF de 300 millions d’euros et une augmentation des tarifs pour les usagers de 10 à 20 centimes, les résultats de l’étude apparaissent tout à fait rassurants. Les travaux de déconnexion des réseaux sont estimés à 36 millions d’euros. La voie de la mise en place d’une régie publique pour le territoire est tracée.
Concernant les tarifs, il y aurait pendant trois ans un « pic tarifaire » de 12 centimes au-dessus du tarif actuel du SEDIF, pour aller ensuite rapidement vers une baisse de 8, puis de 18 centimes au dessous des tarifs du SEDIF. La discussion a montré que l’hypothèse retenue par l’étude, d’un amortissement des emprunts pour les travaux, sur une durée de 20 ans doit être corrigée. S’agissant d’investissements de long terme sur les réseaux, la durée d’amortissement doit être de 40, voire de 60 ans. Ce qui fera disparaître le pic tarifaire (qui de toute façon pourrait être lissé).
Mais au delà du tarif moyen, les citoyens ont des idées pour la tarification : suppression de l’abonnement, première tranche quasi-gratuite, progressivité (alors que c’est l’inverse au SEDIF où les gros consommateurs bénéficient de tarifs préférentiels), tarification selon les usages (domestiques ou industriels et commerciaux). C’est une question politique essentielle qui sera débattue et décidée par le territoire … quand la régie sera créée.
Des interrogations existent sur l’approvisionnement de la future régie. L’étude envisage uniquement un approvisionnement par le SEDIF et pour une durée de 15 ans. Ce qui risque de mettre la nouvelle régie dans une situation de dépendance vis à vis du SEDIF qui prépare des hausses massives de ses tarifs pour les prochaines années avec une fuite en avant technologique et les surinvestissements qui vont en découler. Un approvisionnement au moins partiel auprès d’Eau de Paris permettrait de placer le SEDIF dans une situation moins confortable et de faire jouer la concurrence…
Une décision définitive du territoire au plus tard fin 2019
Le calendrier a été précisé. Il est serré. La convention provisoire entre le SEDIF et les trois territoires a finalement été prolongée jusqu’au 30 juin 2020. Après cette date, le territoire devra gérer en direct le service public de l’eau avec Veolia jusqu’à la fin du contrat (31 décembre 2022). Ce qui nécessite six mois auparavant de négocier avec le SEDIF les conditions de cette reprise et de mettre en place les équipes nécessaires. Cela signifie que la décision définitive doit être prise par le territoire au plus tard fin 2019. D’ores et déjà, le territoire se donne environ un mois pour obtenir la confirmation que les neuf villes (Arcueil, Cachan, Chevilly-Larue, Fresnes, Gentilly, Ivry-sur-Seine, Le Kremlin-Bicêtre, Orly, Vitry-sur-Seine) s’engagent bien dans le processus. Trois autres villes (Villeneuve Saint Georges, Valenton et Morangis) actuellement en délégation avec Suez devraient les rejoindre à la fin de leur contrat. Les travaux de déconnexion des réseaux pourraient s’étendre sur cinq ans, de juillet 2020 à juin 2025, envisage l’étude. Mais il faudrait peut-être mettre les bouchées doubles et caler la fin des travaux sur la fin du contrat avec Veolia, pour démarrer au 1er janvier 2023 avec une régie complètement opérationnelle sur les neuf villes.
L’exécutif du territoire n’a pas souhaité que les associations soient présentes lors de la réunion du comité de pilotage mais s’est engagé à les recevoir dans les prochains jours pour leur présenter l’étude et organiser un échange à ce sujet… A suivre.
Une restitution de l’étude commandée à un cabinet indépendant sur la sortie du Sedif (le syndicat intercommunal en charge de la gestion de l’eau potable) était présentée la semaine dernière lors du comité de pilotage sur l’eau du Grand-Orly Seine-Bièvre. Une nouvelle étape décisive pour les tenants du Sedif’xit à l’instar du conseiller territorial écologiste Jacques Perreux et de la Coordination Eau Ile-de-France. L’exécutif du territoire reste beaucoup plus réservé.
Une réflexion sur « Avancée notable vers la régie »