Dans le Sud francilien, l’eau est une source de profits injustifiés pour cause d’abus de position dominante de Suez et de sa filiale Eau du Sud Parisien. Preuve de propriété reposant sur du sable, opacité sur la formation du prix de vente, prix de vente exorbitant qui endetterait lourdement les collectivités sur 40 ans, dénigrement de la concurrence, à l’heure où Suez propose aux collectivités du Sud Francilien de racheter la production d’eau, Philippe Rio saisit, au nom de la Ville de Grigny, l’Autorité de la Concurrence et en expose les raisons. Communiqué et courrier de Philippe Rio aux élu.e.s des collectivités membres du Syndicat Eau du Sud Francilien.
Les installations de production et de transport d’eau potable du Réseau Interconnecté Sud Francilien (RISF), dont Suez réclame la propriété sans en apporter la preuve formelle, alimentent en eau potable 1,4 million d’habitants dans les départements de l’Essonne, de la Seine-et-Marne, des Yvelines et du Val-de-Marne.
Ce réseau y déverse 78 millions de mètres cubes d’eau par an, avec, à la clef, 33 millions d’euros qui vont dans les poches de Suez et de son consortium d’actionnaire Meridiam-GIP-Caisse des dépôts. Les collectivités locales du Sud Francilien ont pour l’essentiel repris la maitrise publique de la distribution. Mais elles achètent toujours l’eau à Suez qui l’a produit.
Depuis plus de cinq ans, des discussions avec Suez pour le rachat de la production d’eau, du RISF, par les collectivités, sont en cours. Les collectivités concernées ont, à cette fin créées, en février 2023, un Syndicat Mixte Fermé Eau du Sud Francilien (SMF ESF)
Les négociations révèlent que Suez n’apporte pourtant aucune preuve formelle de la propriété du RISF. Dans les négociations en cours sur le rachat, Suez fait montre d’un modèle économique et juridique opaque avec absence de justification sur le prix facturé et des disparités importantes selon les contrats d’approvisionnement.
Quand notre agglomération a voulu conclure un contrat avec EAU DE PARIS en octobre 2019 pour l’achat d’eau, les élus ont été approchés par SUEZ, à la veille d’un conseil communautaire dans des conditions inacceptables de diffusion de fausses informations et de dénigrement d’Eau de Paris. Le Maire de Grigny a alors saisi SUEZ et son déontologue sur ces agissements, sans ne recevoir jamais aucune réponse. Et le 7 avril, les élus ont été exclus du Conseil d’Administration d’eau du Sud Parisien, la filiale de Suez
Quand le Maire de Grigny a obtenu de l’usine Coca-Cola située sur la ville qu’elle assure sa transition écologique et cesse de pomper dans la nappe phréatique, SUEZ a adopté des postures défavorables, en refusant d’approvisionner l’usine en eau.
De plus, dans une période de vache maigre pour les finances publiques, le rachat du RISF endetterait sur près de 40 ans les 4 agglomérations du Sud Francilien concerné par l’offre de rachat du RISF.
L’eau est un bien commun dont l’accès doit être assuré aux usagers dans les meilleures conditions sanitaires, écologiques et au juste prix. Après un premier signalement le 7 octobre dernier et une délibération sur le sujet le 26 avril dernier du SMF ESF, la ville de Grigny a donc saisi officiellement l’Autorité de la Concurrence, ce lundi 18 novembre, sur les questions et ouvrages qui relèvent de son territoire pour pratiques anticoncurrentielles et abus de position dominante.