Du 19 mai au 21 juin 2021 a eu lieu une enquête publique relative à la demande d’autorisation environnementale présentée par le Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF) pour la mise en place de l’osmose inverse basse pression à l’usine d’Arvigny et la création d’une canalisation de rejet en Seine sur les communes de Savigny-le-Temple, Lieusaint, Nandy et Seine-Port. Michel Bisson, président de Grand Paris Sud dénonce les biais de cette enquête dans un courrier au préfet.
Michel Bisson, Président de la Communauté d’Agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart a adressé un courrier au préfet afin d’attirer son attention sur l’irrégularité de l’enquête menée. Il mentionne qu’elle prête à confusion sur la réalité des enjeux relatifs au projet du SEDIF.
Selon lui, le périmètre choisi pour mener l’enquête ne coïncide pas avec le territoire susceptible d’être impacté par le projet. En effet, les usagers des villes de Juvisy-sur-Orge, Athis-Mons, Villeneuve-le-Roi, Rungis et Ablon-sur-Seine desservis par l’usine d’Arvigny ont été exclus de l’enquête alors qu’ils seront les plus impactés par ce projet. Et le SEDIF prétend que la satisfaction des usagers est au cœur de ses préoccupations!
C’est d’autant plus incohérent que le SEDIF avait reconnu dans sa déclaration d’intention préalable à la concertation menée en 2019, en amont de l’enquête publique, que les cinq communes étaient directement impactées par le projet et qu’elles avaient été intégrées au périmètre de cette première concertation.
L’objectif de transparence et de diffusion de l’information a d’autant moins été atteint puisque la participation du public a été minorée, comme le soulignait la garante désignée par la Commission nationale du débat public: « la phase de participation amont n’a que peu mobilisé le public » et qu’ un « enjeu important de transparence et de diffusion de l’information repose désormais en phase aval ». Or la phase aval a exclu les usagers des cinq villes.
Le projet comprend la création d’une canalisation de rejet en Seine mais le constat est semblable puisque les habitants de communes directement impactées par ces rejets n’ont pas été invités à participer à ce projet, or que l’implantation de canalisations de rejet d’eaux usées aura inévitablement un impact sur les territoires touchés.
La réduction du champ de l’enquête publique aux usagers des communes directement concernées induit « une minimisation dramatique des enjeux, préjudiciable à la transparence et à la réflexion globale qui doivent guider toute décision relative à la ressource naturelle, indispensable à la vie et en voie de raréfaction, qu’est l’eau ».
A cet égard, Grand Paris Sud souhaite stopper définitivement le projet initié par le SEDIF, pour l’usine à puits d’Arvigny afin de la reprendre dans des conditions où la transparence et l’information complète de tous les habitants concernés soient prises en compte.
Téléchargez la lettre complète ici : Courrier enquête publique usine à puits d’Arvigny
Extrait du courrier de Michel Bisson Quand l’enquête oublie le principal … En outre, ce public est le plus à même de se prononcer sur le bilan coûts/ avantages de cette expérimentation particulièrement dispendieuse – tant d’un point de vue financier qu’environnemental, qui promet paradoxalement une eau sans chlore mais qui nécessite d’être enrichie en chlore une fois traitée afin de pouvoir être acheminée par canalisation, et si pure qu’elle en devient impropre à la consommation et nécessite d’être mélangée à 20 % avec une eau de filière « classique » ! Et ce, par la mise en place d’une nouvelle technologie de filtration nécessitant un prélèvement en nappe phréatique de 10% supplémentaire pour arriver à la même quantité d’eau traitée qu’avec une technologie de filtration « classique » – prélèvement qui ne pourra avoir lieu que dans la nappe Champigny, qui souffre déjà d’insuffisances aquifères chroniques, et occasionnant des rejets en milieux naturel six fois plus concentrés. Ce faisant, l’enquête publique n’a porté que sur la partie accessoire – bien qu’elle aussi néfaste pour l’environnement de ce projet de « modernisation » de l’usine de potabilisation d’Arvigny, à savoir la construction d’une nouvelle canalisation de rejet d’eaux usées, alors que son objet principal réside avant tout dans l’expérimentation d’une nouvelle technologie de traitement de l’eau, autrement plus impactante et vouée à être étendue par la suite. |