Mardi 27 septembre est à marquer d’une pierre blanche. Est Ensemble a adopté les statuts de sa régie et désigné un conseil d’administration (CA) qui accorde une place sans précédent aux citoyen.ne.s et aux associations. La reconnaissance du mouvement animé par la Coordination EAU Île-de-France depuis douze ans ouvre une nouvelle étape vers un pouvoir accru des citoyen.ne.s. Jean-Claude Oliva est proposé pour devenir président de la régie. Le même soir, l’agglomération Grand Paris Sud votait à l’unanimité son adhésion à notre association, dans le prolongement de nos actions convergentes contre la mise en place de l’eau osmosée par le SEDIF et Veolia à Arvigny et pour la réappropriation publique de la production d’eau potable accaparée par Suez. Un signe de plus que le paysage de l’eau se redessine en Île-de-France.
Le 7 septembre prochain, la Commission nationale du débat public (CNDP) doit décider sous quelle forme se fera la participation du public au débat sur l’osmose inverse basse pression (OIBP), le projet à un milliard d’euros du SEDIF, déjà mis à mal par l’abandon du site pilote d’Arvigny. Par l’association Eau publique Orge Essonne.
Bien de première nécessité, l’or bleu coûte de plus en plus cher en Île-de-France et dans l’Oise. Et les tarifs de production d’eau potable — comme de sa distribution — et, en bout de chaîne, de l’assainissement des eaux usées, n’ont pas fini d’augmenter fortement. Par Aurélie Foulon et Florian Loisy.
Notre commentaire: en euros constants, les tarifs de l’eau sont stables, voire en légère baisse dans le bassin Seine Normandie, montre une étude de l’Agence de l’eau, sur laquelle nous reviendrons. C’est Eau de Paris qui tire les tarifs à la baisse pour tous les usagers domestiques. Mais le Parisien alerte à juste titre sur le risque majeur de dérapage des tarifs si le SEDIF parvenait à mettre en place l’osmose inverse basse pression. Un moyen de recréer une tendance à la hausse des tarifs pour maintenir la rente de Veolia.
Après l’abandon du projet pilote d’Arvigny, le SEDIF tente de relancer l’eau osmosée par une campagne médiatique (lire ci-dessous les articles de 20 minutes et du Parisien). Les montants des investissements sont toujours effarants (400 millions d’euros par usine, soit plus d’un milliard d’euros pour trois usines, selon 20 minutes) et une hausse des tarifs de 20 centimes par m3 est annoncée pour les usager.e.s. Le choix de commencer par l’usine de Méry-sur-Oise montre que le projet ne répond à aucune utilité pour la qualité de l’eau des usager.e.s. Car Méry-sur-Oise dispose déjà d’une technique plus sophistiquée (la nanofiltration) que les autres usines du SEDIF. S’il y avait un impératif à améliorer la qualité de l’eau, il aurait fallu commencer par les autres usines (Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne) moins performantes. Le durcissement des normes sur les micropolluants annoncé par André Santini est un fake : la directive européenne eau potable en décembre 2020 ne prévoit rien de tel. La seule motivation de l’eau osmosée est inavouable : maintenir au plus haut niveau la rente de Veolia.
Mais on ne nous dit pas tout! Citée dans l’article de 20 minutes, Anne-Laure Colon qui était cheffe du service études de faisabilité et filières haute performance, en charge du dossier technique de l’eau osmosée depuis 2016, a quitté le SEDIF. Qui croit encore à l’OIBP?
Un communiqué commun du SEDIF et de Grand Paris Sud (lire ci-dessous) acte l’abandon du projet pilote d’osmose inverse basse pression (OIBP) à Arvigny. C’est une victoire pour les élu.e.s locaux et pour notre association, après un an d’actions. Nous continuons la lutte pour obtenir l’abandon total et définitif de l’OIBP, un grand projet nuisible pour les usager.e.s et l’environnement.
un réseau qui réunit citoyens et associations autour de la ressource en eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, sur tous les aspects: social, environnemental, économique, juridique, de la santé, culturel…