Les bouteilles d’eau en plastiques ont un impact désastreux sur l’environnement. L’eau douce est une ressource renouvelable mais son cycle est déjà fortement perturbé par l’agro-industrie, l’urbanisation, bref par notre mode de vie. De plus, la surexploitation des sources assèche les nappes phréatiques et prive les populations locales d’une ressource vitale, comme on le constate dans les régions pauvres du globe. A ce sujet, la banque mondiale prévoit qu’en 2025, 1.8 milliard de personnes vivront dans des régions qui connaîtront une pénurie d’eau absolue.
Bonne nouvelle, L’ONU a reconnu le droit humain à l’eau il y a maintenant dix ans, et a décidé de consacrer cette décennie par des actions liées au thème de “l’eau au service du développement durable” (2018-2028). Toutefois, la France et à plus grande échelle, l’Union européenne, refusent de concrétiser dans leur droit interne ces mutations primordiales. Ces deux vilains élèves sont en effet à la traîne en ce qui concerne la reconnaissance et l’application du droit à l’eau pour tous.
Certes, une loi interdisant le plastique destiné à un usage unique a été déposé sur les bancs de notre Parlement, mais son application concrète révèle bien des failles.
Une précision est alors nécessaire, lorsqu’un consommateur achète une bouteille d’eau, 90% de son argent sert à payer la production, le transport et la publicité de la marque, alors que ces trois éléments ne devraient pas entrer en compte pour avoir accès à l’eau potable de bonne qualité. Il en résulte donc que l’eau en bouteille coûte 50 à 300 fois plus cher que l’eau courante.
En coopération avec la Mairie de Paris, Eau de Paris, nous avons construit un projet pour labelliser les universités parisiennes et tous les établissements d’enseignement supérieurs “Universités bleues”. Ce label impose la suppression de la vente des bouteilles d’eau, la reconnaissance publique du droit humain à l’eau et à l’assainissement pour tous et la mise en place de solution alternative avec l’installation de fontaines, la mise à disposition de carafes et éco-cup ainsi que la distribution ou la vente de gourdes sur les campus. Enfin le label aurait pour objectif la mise en place d’une politique de communication visant à promouvoir ces derniers thèmes abordés, afin de sensibiliser les étudiants et ainsi de modifier les comportements et les idées reçues que les lobbies ont imposé dans nos modes de vie.
Nous avons réunis 13 associations étudiantes avec qui nous échangeons, réparties dans 13 universités et une école supérieure de la région parisienne qui sont :
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Sciences po Paris, la Sorbonne Nouvelle, l’Université Nanterre, l’Université de Saint-Denis, Sup’biotech, Paris Dauphine, Paris Descartes, Panthéon Assas, Paris Diderot, Agro Paris Tech, ENS, De Vinci, Panthéon Sorbonne.
A l’heure actuelle, cinq universités de la région d’Île-de-France sont en course vers la labellisation et trois autres s’intéressent de près à celle-ci.
Nous continuons à rencontrer les étudiants ainsi que les administrations malgré des conditions peu reluisantes, dues à la situation sanitaire. Parallèlement nous travaillons à la mise en place d’un plaidoyer adapté aux spécificités des établissements; afin d’offrir aux administrations des pistes et opportunités propices au bon déroulement des échéances liées au projet Université Bleue.
Le mouvement continue de croître, et chacun se voit assigner des rôles précis, le but étant de mettre en place une participation, une collaboration étroite entre les parties prenantes au projet. Les associations étudiantes commencent ainsi à mener des campagnes de communications , appuyées parfois pas les services responsables du développement durable des universités qui souhaiteraient mettre à disposition leur expertise en la matière. Chaque acteur du projet participe ainsi à la création du Label, avec l’idée que celui-ci sera, à terme, un bien commun.
Il est temps d’agir! Nous pensons que les universités sont des acteurs incontournables pour que le changement s’opère dans la société. nous leur demandons d’arrêter de vendre de l’eau en bouteille sur les campus, et de privilégier l’accès à l’eau courante.
Avec le soutien de: