Vendredi 7 juillet, plusieurs associations, la Coordination EAU Ile-de-France, France Nature Environnement Ile-de-France, le Mouvement National de Lutte pour l’Environnement 93 et Nord Est Parisien, Eau publique Orge Essonne et Agir à Villejuif ont présenté leurs cahiers d’acteurs.
Le nouveau projet du SEDIF de généraliser la technique d’Osmose Inverse Basse Pression à l’ensemble de ses trois usines principales (Méry-sur-Oise, Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne) est soumis au débat public sous l’égide de la commission nationale du débat public, du 20 avril au 20 juillet. Plusieurs associations mettent un point d’honneur à faire entendre la voix des usagers sur ce projet incompatible avec une transition écologique et sociale nécessaire face au changement climatique.
La Coordination EAU Ile-de-France, France Nature Environnement Ile-de-France, Eau publique Orge Essonne, le Mouvement National de Lutte pour l’Environnement 93 et Nord Est Parisien, Agir à Villejuif expliquent les raisons de leur opposition au projet et prônent une action de préservation de la ressource, une gestion solidaire, et une implication réelle et effective des citoyen.ne.s dans les instances décisionnelles des autorités organisatrices.
Le choix d’une fuite en avant technologique, peu importe les coûts environnementaux et sociaux !
A l’heure de la sobriété énergétique et hydraulique, le SEDIF fait le choix d’une surconsommation énergétique dans ses trois usines, d’un sur-prélèvement de la ressource pour produire la même quantité d’eau potable et d’une pollution des rivières avec le concentrat des polluants en aval de ses usines. Où sont les études sur le bilan carbone ? Absentes. Où sont les études d’impacts environnementaux sur la qualité des masses d’eau et de la biodiversité sur zones ? Absentes.
Ces questions sans réponses sont choses courantes dans le dossier de présentation du SEDIF. Des informations centrales au projet sont manquantes. Agir à Villejuif souligne “un aspect critiquable de la présentation”. Cela ne permet pas aux citoyen.ne.s d’avoir un avis éclairé sur le projet.
Rien ne justifie ce projet, hormis la mainmise de Veolia !
Le projet du SEDIF est présenté comme l’unique solution à la pollution de l’eau. Néanmoins, les promesses du SEDIF ne seront pas tenues. L’eau osmosée est une eau déminéralisée, donc non potable. Au cours du débat public, le SEDIF fait évoluer son projet : l’eau osmosée sera mélangée avec de l’eau nanofiltrée. De fait, les micropolluants présents dans l’eau nanofiltrée seront alors présents dans l’eau distribuée par le SEDIF.
Mais alors, pourquoi le SEDIF s’entête malgré les objections des associations, des usagers, et des autres opérateurs de l’eau franciliens ? Voilà 100 ans que le SEDIF choisi la multinationale Veolia comme délégataire privée du service public. Veolia est actuellement la seule entreprise à pouvoir emporter l’appel d’offre du contrat Sedif, son plus gros contrat européen.
Choisir l’OIBP, c’est s’engager pour 30-40 ans avec Veolia. Cette généralisation de l’OIBP, sans différenciation, c’est assurer une vitrine nationale et internationale à Veolia. Cette mainmise du privé sur les services publics met en danger l’eau comprise comme un commun.
“De plus en plus de collectivités territoriales préconisent et choisissent une gestion publique de ce bien commun qu’est l’eau pour la protéger de la politique privée du marché.” –MNLE 93 et Nord Est parisien
La pollution de la ressource doit se traiter en amont !
Toutes les associations ici présentes s’accordent sur la pollution généralisée de notre environnement. Les logiques préventives et curatives doivent être complémentaires. Agir à la source de la pollution en interpellant les pouvoirs publics, les industriels et les agriculteurs est essentiel pour entamer une transition du secteur agro-industriel.
L’eau osmosée ne sera effective qu’en 2033 si le SEDIF reçoit toutes ses dérogations des autorités environnementales et de santé… Nous en doutons fortement. Le SEDIF nous propose donc d’attendre au moins dix ans, sans rien faire !
Le SEDIF fait le choix du curatif sans se soucier des impacts annexes. L’OIBP est un permis de polluer ! Cette mainmise technologique rend caduc toute recherche d’alternatives. “Le monde scientifique doit nous éclairer!” – France Nature Environnement Ile-de-France
Nous conseillons au SEDIF de travailler en collaboration avec l’ensemble des usagers franciliens, les associations et les opérateurs de l’eau présents dans le bassin versant, pour agir maintenant et collectivement pour la préservation de la ressource et l’intérêt des usagers !
Le SEDIF impose sa technologie sans responsabilité collective. Une réflexion commune et citoyenne doit être entamée au vu de la transition écologique et sociale nécessaire à la société !