Grand Paris Sud remporte une bataille

Le projet pilote contesté du Syndicat des eaux d’Île-de-France, prévu à Savigny-le-Temple, a été retoqué par la préfecture de Seine-et-Marne. Par Farid Zouaoui dans le Moniteur de Seine et Marne.


Dans la guéguerre que se livrent l’agglomération Grand Paris Sud (GPS) et le Syndicat des eaux d’Île-deFrance (Sedif), la collectivité territoriale a marqué un point décisif. Lionel Beffre, le préfet de Seine-et-Marne, a, en effet, refusé implicitement d’accorder l’autorisation environnementale indispensable au projet d’eau potable “ultrapure” mené par le Sedif (distributeur de près des deux tiers de l’eau potable en Île-de-France).

C’est un coup d’arrêt pour le syndicat francilien, qui compte investir 800 millions d’euros au total dans une technologie révolutionnaire de traitement de l’eau baptisée “osmose inverse basse pression” (OIPB). À ce titre, le site d’Arvigny, à Savigny-le-Temple, devait servir de test grandeur nature (un chantier évalué à 34 millions d’euros), avant que ce principe de l’eau osmosée ne soit généralisé à l’ensemble des usines du Sedif d’ici à 2030.

Au sein de Grand Paris Sud, on se félicite de cette décision : « Elle valide totalement notre analyse du projet. Le bon sens, celui de l’intérêt écologique, s’est fort heureusement imposé. » Principale opposante, la collectivité territoriale présidée par Michel Bisson, maire (PS) de Lieusaint, redoutait que trop d’eau (15 % supplémentaires) soit puisée dans la nappe de Champigny déjà en tension. Toujours selon elle, c’est l’équivalent d’un volume quotidien de deux piscines olympiques qui aurait été rejeté dans la Seine sous la forme d’un concentrat (matières organiques et sels minéraux). Une perspective totalement contraire à sa politique environnementale menée, notamment en matière de biodiversité.

Soutenue par l’Association des maires de Seine-et-Marne (AM 77), GPS demande désormais au Syndicat des eaux d’Île-de-France de renoncer définitivement à son projet et « appelle l’ensemble des acteurs producteurs de l’eau à se réunir pour réfléchir à une coordination des politiques publiques en la matière ».

Mais le Sedif, par la voix de son président, André Santini, maire (UDI) d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-deSeine), ne s’avoue pas vaincu. Il se dit « déterminé à poursuivre ce projet d’avenir et d’intérêt général qui répond aux attentes de nos quatre millions d’usagers franciliens en matière de qualité de l’eau ». Un recours devant le tribunal administratif n’est pas à exclure.

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