Aux quatre coins du monde, une vague de remunicipalisation a permis aux gouvernements de reprendre le contrôle des services de distribution d’eau, souvent mal gérés par le secteur privé pendant des décennies.
Pourtant, nombreux sont les gouvernements qui, comme les Nations Unies, s’obstinent à croire que les partenariats public-privé et les financements privés sont nécessaires pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Ils préfèrent se laisser tromper par les fausses promesses des PPP au lieu de se rendre à l’évidence : la privatisation est en crise. Une déclaration de l’internationale des services publics à l’occasion de la journée mondiale de l’eau.
Depuis plusieurs semaines, de nombreux médias consacrent articles, dossiers, émissions très documentées à de possibles scandales dans la gestion de l’eau…
Par Jacques Perreux, président du groupe écologistes et citoyen-nes du GrandOrly-Seine-Bièvre.
Cash investigation, l’émission d’Elise Lucet, a mis au grand jour les pratiques délétères qui semblent régner au Syndicat interdépartemental d’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) et qui font par ailleurs l’objet d’une enquête du parquet national financier. Cela interpelle d’autant plus les usagers que l’assainissement est devenu le premier poste dans la facture d’eau et qu’il ne cesse d’augmenter. La justice doit passer. Mais il faut pousser aussi la réflexion sur les causes systémiques de cette situation pour repartir sur d’autres bases. Un exercice salutaire au moment où se met en place l’architecture de la métropole du Grand Paris.
Selon le magazine Capital, Mao Peninou, adjoint PS à la maire de Paris, a transmis au procureur de la République des éléments compromettants sur la gestion du syndicat intercommunal pour l’assainissement de l’agglomération parisienne. Et ce à la suite d’une interview de Cash Investigation.
Le 7 février, l’association eau publique Orge-Essonne demandait des informations sur le renouvellement de la délégation de service public de l’usine de production d’eau potable d’Itteville (lire la lettre ouverte à ce sujet) annoncé lors d’un débat public le 1er février. Le 19 février, l’association faisait part de son inquiétude devant le silence de l’administration du Siarce, le Syndicat Intercommunal d’Aménagement, de Réseaux et du Cycle de l’Eau qui regroupe 44 communes sur trois départements (Essonne, Seine-et-Marne, Loiret). Il a fallu que des membres de l’association se rendent sur place pour découvrir le pot aux roses!
Ebdo du 2 mars consacre un dossier à la « bataille pour l’eau de nos robinets » qui revient de façon détaillée sur le mouvement de retour à la gestion publique, notamment en Île-de-France. Le magazine fait cependant la part belle au souhait de M. Santini de voir à nouveau la compétence eau transférée, cette fois à la métropole. Ebdo évoque aussi les relations troubles entre certains élu-es et certaines entreprises, des dîners prestigieux offerts à l’occasion du salon des maires, au week-end découverte des vins pour les dirigeants du syndicat de l’assainissement, le SIAAP, voir ci-dessous. Mise en cause notamment Karina Kellner, ex-vice-présidente du SEDIF, qui a défendu bec et ongles, mais sans beaucoup de succès, l’adhésion de Plaine commune au SEDIF. Ceci explique-t-il cela?
un réseau qui réunit citoyens et associations autour de la ressource en eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, sur tous les aspects: social, environnemental, économique, juridique, de la santé, culturel…