C’est une victoire d’étape pour la démocratie locale et pour l’environnement. Lire ci-dessous le communiqué de la Coordination EAU Île-de-France et télécharger celui des élu.e.s.
Le préfet de Seine et Marne n’a pas donné l’autorisation environnementale aux travaux du Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF) sur le site pilote d’Arvigny pour mettre en place l’osmose inverse basse pression (OIBP). C’est une victoire des élu.e.s loca.ux.les, notamment de Grand Paris Sud, de la Coordination EAU Île-de-France et de l’association Eau publique Orge-Essonne, qui ne ménagent pas leurs efforts depuis un an pour dénoncer ce grand projet inutile et néfaste pour l’environnement et pour les usager.e.s. Cette décision du préfet s’inscrit dans le droit fil de l’avis critique de la mission régionale d’autorité environnementale en octobre 2020, du refus de l’Agence de l’eau Seine-Normandie de subventionner le projet en septembre 2021 et de l’avis négatif du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires (CODERST) en octobre 2021.
Inconvénients majeurs pour l’environnement et les usager.e.s
La généralisation de l’eau osmosée que promeuvent M. Santini et le SEDIF, pour le plus grand intérêt de Veolia, a suscité une levée de boucliers sans précédent des élu.e.s loca.ux.les et du monde associatif. Les inconvénients sont majeurs : prélèvement accru d’eau dans le milieu naturel pour produire la même quantité d’eau potable, surconsommation d’énergie (X3) dans les usines, rejets polluants dans les cours d’eau, déchets générés par les membranes fréquemment renouvelées, surinvestissements et hausse massive des tarifs pour les usager.e.s (+20%). Et les objectifs officiels du projet ne seront jamais atteints : il y aura toujours du chlore pour sécuriser le transport de l’eau potable dans les canalisations, toujours des perturbateurs endocriniens car l’eau osmosée, complètement déminéralisée, doit être coupée avec de l’eau de la filière classique pour devenir potable…
Prévention ou fuite en avant technologique ?
D’autres solutions existent pour répondre aux défis de la qualité de l’eau dans le futur. On peut recourir à la décarbonatation chimique traditionnelle, ou encore à des lits de charbon actif en poudre. C’est un perfectionnement des techniques usuelles, pour un coût trois fois moindre à celui de l’OIBP et sans ses inconvénients majeurs pour l’environnement. On peut aussi agir sur la qualité de l’eau dans l’environnement en développant l’agriculture bio comme le fait Eau de Paris à proximité de ses captages d’eau.
Le choix de l’eau osmosée ne répond à aucun critère rationnel si ce n’est la volonté du SEDIF d’obtenir un avantage compétitif pour mener la guerre économique contre ses concurrents en imposant sa technologie (ou plutôt celle de Veolia). L’Île-de-France n’est pas la seule concernée : il faut stopper partout la surenchère technologique des multinationales qui ne résout pas les problèmes environnementaux mais les aggrave !
Et maintenant ?
La Coordination EAU Île-de-France demande au SEDIF d’écouter enfin les usager.e.s et de renoncer définitivement à son projet de généralisation de l’eau osmosée.
Elle propose au SEDIF, comme à tous les producteurs d’eau, d’agir aux côtés des pouvoirs publics et de la société civile pour partir à la reconquête de la qualité des milieux aquatiques, seule solution durable pour garantir la qualité de l’eau potable des usager.e.s.
Paris, le 28 janvier 2022