Le conseil d’administration du SIAAP a examiné le jeudi 20 juin le mode de gestion de l’usine de Valenton. A cette occasion, la CGT a adressé une lettre ouverte aux élu-es pour pérenniser la gestion publique (voir ci-dessous). La Coordination EAU Île-de-France soutient cette démarche et assure les salarié-es du SIAAP de la solidarité des usagers. En effet, la privatisation rampante à l’oeuvre au SIAAP depuis plusieurs années et les scandales de corruption consécutifs ont un impact très important sur la facture d’eau : la part assainissement a augmenté de 37,5% depuis dix ans, un record! Lire aussi les explications du Mouvement européen pour l’eau sur les SemOp, sociétés d’économies mixtes à opération unique…
L’association Agleau l’a dénoncé : Véolia transforme les eaux usées en or. Le Parisien a repris l’affaire : Veolia reconnaît un taux de rentabilité de 17% en 2017 et de 11% en moyenne sur les cinq dernières années. C’est déjà considérable mais en réalité le taux de bénéfices est bien de 40% en 2017 et de 22% sur les 5 dernières années de 2013 à 2017, maintient l’association. Visiblement, cela n’émeut pas beaucoup le Président de la Communauté d’agglomération: « Cette DSP remonte à 1994, explique-t-il. En 2003 j’avais fait un nouvel avenant car on s’était rendu compte qu’il y avait des taux de bénéfices très importants. Rompre le contrat aurait coûté trop cher alors nous avons négocié des taux de rentabilité compris entre 5,16 et 5,26 %. Manifestement ils sont au-dessus. »
Au moyen âge, les alchimistes ont échoué dans leur quête de la pierre philosophale permettant de transformer le plomb en or. Quelques siècles plus tard, l’entreprise Veolia aurait-elle percé ce secret et réussi à faire de l’or avec nos eaux usées ? Il semble bien que oui au vu des résultats de sa filiale Cergy Pontoise Assainissement (CPA) qui gère en délégation de service public (DSP) l’usine de traitement des eaux usées de l’agglomération à Neuville-sur-Oise. En 2017 pour 11,18 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA), le bénéfice a été de 4,5 millions d’euros soit un ratio de 40%. Depuis 2003, date du début de la DSP, le ratio moyen est de 18%.
un réseau qui réunit citoyens et associations autour de la ressource en eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, sur tous les aspects: social, environnemental, économique, juridique, de la santé, culturel…